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CHRONIQUE PAR ...

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Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 18/20

LINE UP

-Johan Reinholdz
(guitare)

-David Fremberg
(chant)

-Martin Hedin
(clavier)

-Jakob Tanentsapf
(basse)

-Thomas Lejon
(batterie)

TRACKLIST

1)Encyclopedia
2)Mirages
3)Reaching Deep Within
4)Two Is One
5)Morphing Into Nothing
6)Castaway
7)Parasite
8)One In My Head
9)This Fragile Surface

DISCOGRAPHIE


Andromeda - II=I
(2003) - metal prog - Label : Century Media



Si II=I était une femme, celle-ci serait particulière. Pas spécialement jolie (en tous cas pas une bombe atomique, quoi), elle aurait néanmoins un charme mystérieux, de la culture mais une attitude froide au premier abord. Dès lors qu’on la connaîtrait mieux, on découvrirait sa beauté rayonnante intérieure, sa complexité, sa douceur mais aussi son côté torturé et introspectif qui donne envie soit de se plonger dans son univers, soit de le fuir au plus vite. Une chose est sûre : donnez-vous une seule fois à elle et vous resterez dans ses bras pour très longtemps.

Le metal progressif n’est pas le genre de musique le plus sexy qui soit, par définition. Souvent trop technique, trop froid, trop abstrait, cérébral ou complexe voire terriblement ennuyeux – même les plus grands groupes du genre tombent parfois dans ces travers -, on ne lui décernerait pas le haut du podium à un concours de tee-shirt mouillé. Non, le metal progressif est souvent un genre qui se découvre dans l’intimité, et surtout dans la longueur. Comme une femme timide, il faut souvent persévérer pour découvrir ses plus beaux joyaux. Indéniablement, II=I est une de ces merveilles. Et indéniablement, il demande une certaine persévérance pour le voir briller. II=I est un parfait mélange entre ces deux aspects souvent antagonistes mais qui dans l’union se montrent imparables : la complexité et la beauté.

Complexe, cet album l’est, et à toutes les échelles. D’abord, et ce n’est pas une surprise, dans le jeu des musiciens, tous techniquement très bons. Que ça soit le batteur Lejon (qui officie aussi dans A.C.T), dont le jeu se rapproche de Portnoy en s’en détachant suffisamment pour ne pas se faire accuser de plagiat, Martin Hedin et son toucher de piano à la fois puissant et sensible ou Reinholdz avec ses rythmiques tordues et ses soli virtuoses, il ne faut pas longtemps pour se convaincre d’être ici en présence d’un combo techniquement redoutable, dans un style certes différent mais largement équivalent à ceux de Dream Theater ou Symphony X. Bref, si l’entité II=I n’est pas une femme plantureuse, elle est en tout cas plutôt bien gaulée. Complexité encore, au niveau des structures des chansons, comme "Encyclopedia" ou "One In My Head", avec sa montée en intensité imparable et son final improbablement tordu rythmiquement.

En enfin, complexité de l’album même, dans l’agencement des titres, les liens qui les unissent (on pensera surtout au duo "One In My Head" et "Parasite", dont les structures en miroir sont tout à fait étonnantes) et dans la progression de l’album vers des thèmes de plus en plus sombres et violents. Quant à la beauté de la chose, il ne faut pas s’attendre à ce qu’elle vous explose au visage comme un feu d’artifice coloré mais éphémère – ou, pour rester dans l’analogie féminine, un strip-tease torride : non, il faut un nombre substantiel d’écoutes pour rentrer dans l’univers de ce II=I, pour dépasser le côté technique un poil démonstratif – mais nullement envahissant – des compositions d’Andromeda et se laisser toucher par ce qui fait la force de cet album : ses arrangements (gros boulot de Hedin qui n’hésite pas à utiliser des sons de claviers un peu cheap d’une façon étonnante), sa puissance (le riff de "Mirages") et sa subtilité (la ballade "Castaway" et son magnifique solo de piano).

Ce savant mélange se trouve renforcé par le travail vocal de David Fremberg, impeccable de bout en bout, variant les timbres et les intensités en gardant une voix chaude et expressive. Ses lignes de chant, complexes et techniques, enrobent avec un mélange de puissance et de sensualité le corps de cet album. Que ça soit sur l’introduction de "Two Is One" vaguement typée Pain Of salvation ou sur le très heavy "This Fragile Surface", Fremberg est la dernière carte de la main d’Andromeda qui une fois abattue révèle une combinaison gagnante : les Suédois peuvent empocher la mise. Même leur titre instrumental "Morphing Into Nothing", moment de bravoure quasiment obligatoire sur tout album de metal progressif qui se respecte, ne se résume pas à un déballage indécent de technique. Virtuose, osé et tordu, il permet aux membres du groupe de se laisser aller à leur penchant vaguement exhibitionniste en montrant leur (gros) talent à tout le monde.


Étrange créature que ce II=I. Autant elle sait se montrer discrète et mystérieuse, autant elle recèle derrière sa façade austère et froide un tempérament bien plus explosif qu’on ne pourrait le croire. Mais ça, ce n’est pas avec un survol rapide qu’on le voit : il faut prendre le temps de l’écouter, tâcher de la comprendre, s’imprégner de son essence, et si elle est à votre goût – et vous au sien, bien sur -, elle daignera faire glisser un pan de sa robe et se donner à vous corps et âme. Et croyez-en quelqu’un qui a vécu l’expérience : ça vaut le coup.


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