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CHRONIQUE PAR ...

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Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 14/20

LINE UP

-Jeff Loomis
(guitare+basse)

-Mark Arrington
(batterie)

+guests

TRACKLIST

1)Shouting Fire at a Funeral
2)Opulent Maelstrom
3)Jato Unit
4)Azure Haze
5)Cashmere Shiv
6)Race Against Disaster
7)Sacristy
8)Devil Theory
9)Miles of Machines
10)Departure

DISCOGRAPHIE


Loomis, Jeff - Zero Order Phase



Jeff Loomis est un être désœuvré. Son groupe Nevermore n’a rien sorti depuis maintenant trois longues années, et c’en est assez pour ce ciseleur de riff, cet orfèvre de la six-cordes. La solution ? Plutôt que de monter un side project, avec les complications que cela implique, Loomis se fait plaisir et sort son premier album solo. Affranchi des bornes inhérentes à l’optique d’une composition de (et pour un) groupe, il livre un essai concluant sur sa capacité – si vous en doutiez – à s’imposer comme guitariste lead à part entière.

Oui, Zero Order Phase est un album instrumental. L’absence de chanteur donne donc un espace à combler à Loomis, qu’il s’empresse d’utiliser pour mettre en avant sa technique guitaristique à tous les niveaux, mais surtout en shreddant comme si c’était la dernière fois qu’il avait une gratte en main. On le savait, le bonhomme est très loin d’être manchot, on pouvait donc être légitimement alléché en apprenant l’arrivée de cet album – à moins d’être totalement hermétique à l’approche instrumentale. Et on avait raison, car le défi a été relevé avec brio malgré d'évidentes imperfections. On serait tenté de réduire cet opus à du Nevermore instrumental, et le fait est qu’on ne serait pas si éloigné que cela de la réalité. Déjà, entre autres composantes, on y retrouve le son. Gras et imposant, avec sa guitare accordée aussi grave que la mine de Yoda enseignant à ce manchot de Luke, pas de doute : la forme est indéniablement thrash.

Quant au fond, pas de surprise : on retrouve un style de riff très Nevermorien, puissant et racé, avec ce qu’il faut de technique pour que ça envoie le bois en toute intelligence. "Shouting Fire at a Funeral", l’opener, ou les deux titres suivants en sont de bien beaux exemples. Ecoutez le groove de "Jato Unit" ou les accélérations de "Opulent Maelstrom" : en trois titres, Loomis met les points sur les i, décidé qu’il est à fragger le plus grand nombre de têtes avec les six – voire sept – cordes dont il dispose. On retrouvera aussi, comme le veut tout bon album de shred qui se respecte, une petite approche néo-classique rafraichissante quoiqu’un poil téléphonée sur "Azure Haze", titre bien plus conventionnel dans son attaque posée ou encore "Miles Of Machines" et ses arpèges baroques. Loomis ne l’a jamais caché, ses influences sont Malmsteen, Becker ou encore Friedman, et on le sent. Sous des dehors un peu plus thrash, Loomis applique sur Zero Order Phase la bonne vieille recette de l’album instrumental virtuose.

Y compris dans la présence (comme trop souvent dispensable) de ballades où le guitariste déballe toute son émotion devant un parterre d’auditeurs en général blasés – voire carrément partis boire une bière. C’est le cas, on l’a dit, de "Azure Haze" mais aussi de la molle "Sacristy" malgré une section d’arpèges intéressante au milieu, et surtout de "Departure" qui clôt l’album avec un manque apparent d’inspiration. Au milieu, en dehors des titres les plus énergiques, on trouve "Cashmere Shiv", qui comme son nom le laisse suggérer, développe des harmonies vaguement orientales pour un effet final qui laisse un rien dubitatif. Malgré tout, difficile de rejeter une chanson en la condamnant intégralement, car Loomis met l’accent sur les variations, et un titre qui commence fort calmement finit presque toujours par s’emballer – et parfois vice versa, comme avec "Race Against Disaster". En quelques sortes, chacun y trouvera son compte. Signalons la présence de prestigieux invités comme Ron Jarzombek, Pat O’Brien (Cannibal Corpse)ou encore Michael Manring et Neil Kernon (à la basse fretless).


Ce disque ne s’adresse donc pas en priorité aux fans de Nevermore. Il est destiné à tous les amateurs de guitare metal et de virtuosité. L’absence de chant rebutera sans doute ceux qui ne jurent que par le thrash en général : ceux là ressortiront les disques de Pantera, Kreator et autre Slayer. Conclusion qui parait un peu facile et évidente, mais qui risque d’être souvent vérifiée. Reste un exercice de style que l’on peut sans hésiter qualifier de réussi, donc si vous avez la moindre fibre dans le domaine de la guitare métal instrumentale, n’hésitez pas.


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