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CHRONIQUE PAR ...

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Sebrouxx
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 16/20

LINE UP

-Gary Cherone
(chant)

-Nuno Bettencourt
(guitare+piano)

-Pat Badger
(basse)

-Kevin Figueiredo
(batterie)

TRACKLIST

1)Star
2)Comfortably Dumb
3)Learn to Love
4)Take Us Alive
5)Run
6)Last Hour
7)Flower Man
8)King of the Ladies
9)Ghost
10)Slide
11)Interface
12)Sunrise
13)Peace (Saudade)
14)Americocaine (1985 demo - bonus track européen)
15)

DISCOGRAPHIE


Extreme - Saudades de Rock
(2008) - fusion - Label : Frontiers Records



Peu de temps s’est écoulé entre l’annonce de la reformation d’Extreme et la sortie effective de son nouvel et cinquième album, Saudades de Rock. En revanche treize années séparent ce dernier de Waiting For The Punchline et depuis 1995 nombreux sont ceux qui avaient déjà administré l’extrême onction au groupe. Pourtant aucun de ses membres n’avaient passé son temps aux Assedic spectacles, que ce soit un Bettencourt multipliant les projets ou un Cherone en courte détention au sein de Van Halen. Tout ce petit monde se retrouve enfin, comme de bien entendu en ce moment. Et tant mieux pour une fois : l’Extreme est pavé de bonnes intentions.

C’est bientôt la rentrée et Extreme a pris de l’avance sur le planning. Donc sortez fissa vos cahiers et ouvrez grand vos esgourdes. En savoir plus sur la saudade, mes enfants, c’est primo se coucher un peu plus intelligent par le biais de cette chronique (merci qui ?) Secundo, cela s’avère nécessaire pour mieux appréhender l’esprit de cet album de l’été. Alors rapidement, et à en croire Wikipedia, « la saudade est un terme portugais et galicien, qui exprime une tristesse empreinte de nostalgie, quand un homme se sent dépossédé de son passé. La saudade est différente de la nostalgie. Dans la nostalgie, il y a un sentiment mêlé de joie et de tristesse, le souvenir du bonheur, mais aussi la mélancolie d'une existence unique dans le passé et d'un retour en arrière impossible. La saudade exprime, elle, un désir intense, pour quelque chose que l'on aime et que l'on a perdu, mais qui pourrait revenir dans un avenir incertain(…) Il s’agit un mot considéré comme intraduisible que ce soit en portugais ou en galicien. Tout un chacun essaie de l’expliquer et de lui donner un sens, mais n’en obtient qu’une idée approximative. La saudade ne s’explique pas, elle se vit. »

La Saudade, c’est justement le sentiment qui anime la fanbase d’Extreme depuis quelques années, en particulier depuis l’annonce relativement récente de la reformation du groupe. Un état d’esprit très Retour vers le Futur, partagé entre, d’un côté, cette envie d’entendre Nuno et Cie remettre le couvert riffs Metal, rythmiques funky et soli limite shred. Et de l’autre côté ce désir de revoir en Extreme le digne successeur de Queen avec ses longs morceaux et ses lignes de piano-chant d’inspiration Mercury. En gros, c’est réclamer au groupe de Boston à la fois une petite soeur à Pornograffiti et un petit frère à III Sides To Every Story. Pas simple, d’autant que le groupe s’y était déjà cassé les dents, tout en durcissant le ton, avec Waiting For The Punchline. Alors que faire ? Au regard du peu de temps imparti pour composer, enregistrer et mixer l’album, le quatuor s’est dispensé de refaire le coup du concept album sans pour autant sombrer dans la plus grande facilité. Plus que du cire-pompes à Queen teinté de groove funky, Saudades mixe certes tout ce que le groupe a su faire tout en explorant tout ce que ses membres ont déjà pu faire individuellement… à commencer par Nuno. Ce dernier n’ignore pas son statut de légende vivante mais regrette probablement les semi-échecs/semi-réussites de son après-Extreme. Crédité sur toutes les pistes du CD, Bettencourt recycle le meilleur de ce qu’il a pu réaliser aussi bien en solo qu’avec DramaGods tout en parvenant à l’intégrer au sein du Extreme 2008. En témoigne "Interface", titre repris de l’album Love de DramaGods, ici réenregistré (et quelque peu raccourci) avec la voix de Cherone. "King of the Ladies" et "Flower Man" sonnent aussi largement plus Nuno que Extreme. Bettencourt est aux commandes, nul ne peut dire le contraire. Voilà c’est dit sans méchanceté, d’autant plus que ces trois titres sonnent bien. Mais juste bien et surtout juste différemment de ce à quoi le groupe nous avait habitué.

Plus que nécessaires, les retours aux fondamentaux restent indispensables et ne se font en aucun cas attendre. Exit donc dès le premier morceau et premier single ("Star"), l’hommage appuyé à Queen et fortement inspiré du "Tie Your Mother Down" de la Reine. Le titre décolle néanmoins le papier peint du salon sans trop de difficulté et reste un choix d’ouverture largement préférable à une ballade acoustique. De toute façon, elle a été composée, s’intitule “Interface”, a été abordée dans les lignes précédentes. Il reste juste à bien la placer… Avant cela, il faudra surprendre et à ce jeu-là, "Take Us Alive" va permettre à Extreme d’abattre une nouvelle carte. C’est bien simple : il s’agit du premier morceau… rockabilly enregistré par le groupe ! Une brillante réussite qui permet de mettre en avant tout le bien qu’il faut penser de la section rythmique et en particulier du nouveau batteur Kevin Figueiredo. Si en plus Nuno joue au Brian Setzer, il n’y a rien à redire : il est né sous le signe du groove quel qu’il soit.

Alors pour mieux rebondir sur le côté funk, "Slide" et "Sunrise" font remuer du popotin dans un registre plus proche étrangement d’un 24-7 Spyz ou d’un Infectious Grooves que d’un Extreme période Pornograffitti. Soit l’exact inverse du titre "Comfortably Dumb", archétypale de LA chanson signée Extreme. LA pépite, pour ne pas dire le "Comfortably Numb", de cet album qui cassera la baraque en live. Au regard de ce titre, mieux valait éviter de se prendre un gadin… C’est tout autre chose qui semble être plus casse-gueule pour Extreme en 2008. À savoir les morceaux chargés en émotion lourde, moins faciles d’accès comme III Sides… en regorgeait. Et même là, Extreme en sort la tête haute. "Run", "Peace (Saudade)" et surtout "Ghost" n’auraient pas juré dans l’album suscité…. Les arrangements de “Ghost” rappellent (même un peu trop d’ailleurs !) ceux de "Everything Under the Sun". Autant rester dans le bon goût du début à la fin et justement est à noter in fine la présence sur la version européenne de l’album de "Americocaine", morceau composé en 1985 par le groupe inspiré largement de Van Halen.


Plus qu’un nouvel album de Extreme, Saudades de Rock permet à ses auteurs de remettre le pied à l’étrier. La qualité des compositions est aussi indéniable que le manque de cohérence, lui, imputable à 1) une envie collective de vite sortir un album pour mieux repartir sur les routes, et 2) à l’omniprésence de Bettencourt jamais à court d’idées et sûrement propriétaire d’un stock de riffs et de mélodies à faire pâlir Prince. Cherone n’a rien perdu de sa superbe et il ne reste plus qu’à attendre la suite et surtout un passage du côté de nos contrées.


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