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CHRONIQUE PAR ...

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Adam Weishaupt
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 14/20

LINE UP

-Lemmy Kilmister
(basse+chant)

-Phil Campbell
(guitare)

-Mikkey Dee
(batterie)

TRACKLIST

1)Runaround Man
2)Teach You How to Sing the Blues
3)When the Eagle Screams
4)Rock Out
5)One Short Life
6)Buried Alive
7)English Rose
8)Back on the Chain
9)Heroes
10)Time Is Right
11)The Thousand Names of God

DISCOGRAPHIE

Bomber (1979)
On Parole (1979)
Another Perfect Day (1983)
Hammered (2002)
Motörizer (2008)
The Wörld Is Yours (2010)

Motörhead - Motörizer
(2008) - hard rock - Label : SPV Steamhammer



« Mais si enfin, Batman Forever c’est celui où Bruce Wayne ressemble à Laurent Romejko ! D’ailleurs, en parlant de Des Chiffres Et Des Lettres, t’es au courant que le prochain opus de Motörhead va bientôt sortir ? Ah, j’ai hâte de l'écouter cette nouvelle galette, qui figurera, je l’espère, dans mon Top 5 de l’année ! Il faut dire que la Tête de Motëur envoie de sacrées volées de bois vert depuis We Are Motörhead ! Mélodies imparables, plans bien barbares et cette voix ! Non, vraiment, le combo britannique assure comme une perceuse allemande ! »

S’il est communément admis que Motörhead s’est installé dans une routine particulièrement peu propice à une quelconque forme de créativité depuis la sortie de l’album précité il y a de ça huit ans, il y aura toujours quelqu’un pour rétorquer qu’on ne demande pas à un groupe pareil d’innover ou de se remettre en cause, encore moins après avoir passé le cap des trente années de carrière. Ce serait oublier un peu vite que si Lemmy et ses amis ne s’étaient pas remués un minimum au début de la décennie précédente, on se serait farci des saloperies de Hard US à la March Ör Die jusqu’à plus soif au lieu de pouvoir se délecter de Sacrifice, Overnight Sensation ou encore Snake Bite Love, preuves palpables qu’à une époque Motörhead avait été capable de renouveler son propos régulièrement sans rien perdre de son fameux « pouvoir de la bite ». Mais voilà, tout ça, c’était aux années 90. Le Club Dorothée passait encore à la télé, Roger Frison Roche, William Burroughs, Elie Kakou et Stanley Kubrick étaient encore en vie et on vous aurait regardé bizarrement si vous aviez éclaté de rire au son des mots « rupture », « ensemble » et « possible ». Aujourd'hui, petits fanatiques peu exigeants, labels confortablement irrigués et groupe chouchouté sont satisfaits au-delà du descriptible et tant pis pour ceux qui attendent d’un album de Motörhead autre chose que du rock pantouflard comme on en a entendu sur Kiss Of Death. Puis arrive Motörizer. Toujours le même délai de deux ans entre chaque sortie, toujours produit par Cameron Webb, toujours le même discours promotionnel…

On a tout juste le temps de soupirer qu'on se prend le boogie punkoïde de "Runaround Man" dans les dents, que "Teach You How To Sing The Blues" nous apparaît comme étant d'une badasserie peu commune, que "When The Eagle Screams", comme son titre le laisse présager, nous assomme de passages sentencieux au possible… Bref, on est en terrain connu, et force est de reconnaître qu'on s'attendait à pire que ce qu'on entend. Mais qu'importe, on se redresse, on se racle la gorge et on se prépare pour la ballade (celle avec les violons en plastique intimistes comme du Rogé Cavaillès), qui ne devrait plus tarder. Toujours rien en vue à ce niveau quand soudain "Rock Out" nous rappelle une autre caractéristique du Motörhead des années 2000 : sa propension à l'autofell… l'autocitation pour le moins rocambolesque. Le morceau allie cette fois-ci "We Are Motörhead" (qu'on retrouve aussi dans "Buried Alive") et "Shake Your Blood", le titre de Probot enregistré avec Dave Grohl, pour les innombrables « rock out ! » gueulés jusqu'à plus soif. On croise aussi quelques riffs « modernes » ici et là, comme celui de "One Short Life", très post stoner (la première fois que ce genre d'influences se fait autant sentir chez Motörhead), qui attirent momentanément l'attention sur des efforts de composition saluables. Enfin, "English Rose" arrive et on se dit que ça y est, on va y avoir droit au Lemmy qui lève son poing vers le ciel pour nous chanter tous les mensonges des gouvernements et du bon Dieu.

On y croit même dur comme fer pendant cette intro a capella suivie d'un gros riff balancé comme un morceau de barbaque saignante sur une nappe fraîchement repassée. Mais finalement non, toujours pas de décharge de mièvrerie en vue et on a à peine le temps de savourer son soulagement que la voix trafiquée durant le refrain nous renvoie en plein Overnight Sensation où ce genre de chœurs kitschouilles étaient légions. Bien que timide, cette touche nostalgique est une surprise agréable (même si au final, ce n'est qu'un mélange entre "Angel City", le saxophone en moins, et "Christine" en moins apathique). S'ensuit "Back On the Chain" (un petit côté "Damage Case" ?), où Lemmy se la joue crooner du crime et du châtiment pour un pur instant de swing à la Snake Bite Love. On approche alors de la fin du périple et toujours aucune trace de cette putain de ballade. "The Thousand Names of God", c'est pas un beau titre, ça, peut-être ?... Mais non, on le connaît déjà, il a été diffusé par Bruce Dickinson l'autre jour sur la BBC. Difficile de ne pas pouffer à l'écoute du riff monstrueusement solennel qui ouvre "Heroes", mid tempo d'un goût plus que douteux où on comprend que les choses sont censées se passer à fond quand pointe ce sublime écho qui ponctue ces « heroes ! », sorte d'équivalents sonores aux fameux pigeons blancs de John Woo. Du grand art, vraiment. Mais, et si "Time Is Right" est un morceau « qui fonce à mort », ça veut dire ?... Mais oui ! Pas de ballade sur Motörizer ! C'est délicieux. C'est fini, aussi. Jusqu'à la prochaine livraison de dans deux ans.


«Eh bien figure toi que je l'ai écoutée, cette galette de polybicarbonate. Il y a de bonnes choses, dessus. Bien plus que sur Kiss Of Death. C'est plus kitsch, péchu et varié. Du rythme, pas mal de bons riffs, des textes souvent rigolos et évocateurs... Mais aussi un son trop propre qui sied toujours aussi mal à un groupe censé être d'une saleté peu commune. Et puis du remplissage ("When the Eagle Screams", "Heroes", "The Thousand Names of God"...), bien entendu. En fait, plus je l'écoute, plus je me dis que c'est ce qu'ils ont fait de mieux avec Inferno au cours de cette décennie pas franchement excitante. Ouais. Carrément, même.»


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