CHRONIQUE PAR ...
Dupinguez
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13.5/20
LINE UP
-Zak Stevens
(chant)
-Andy Lee
(guitare)
-Evan Christopher
(guitare)
-Paul Michael Stewart
(basse+claviers)
-Tom Drennan
(batterie)
TRACKLIST
1)Fatal Warning
2)Dead of Dawn
3)Forever
4)Echoes
5)Waiting
6)Soul Breaker
7)Seclusion
8)So Many Reasons
9)Chase the Lies
10)Every Last Thing
DISCOGRAPHIE
L’infatigable Zak Stevens continue son bonhomme de chemin avec sa formation Circle II Circle qui nous livre aujourd’hui sa dernière offrande Delusions Of Grandeur. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’homme est assez prolifique : depuis 2003, c’est déjà le quatrième album que nous offre le combo. Mais voilà, après un démarrage très honorable, Burden Of Truth avait été reçu assez moyennement, et pour cause : il est assez moyen. Cet album avait donc à charge de remettre les points sur les i.
Car si jusque là, l’ombre de Savatage planait de manière plus qu’évidente sur les albums de notre bon Zachary, une remise en question a sans doute eu lieu lors de la phase de composition de Delusions Of Grandeur. Le style a été dépouillé de bien des atours sophistiqués pour revenir à une forme plus pure de heavy metal. En atteste le titre d’ouverture, "Fatal Warning" : riff de guitare, entrée de la basse et de la batterie double pédale bien vissée, couplet, pont, refrain, couplet, pont, refrain, solo, pont, refrain, reprise du riff, emballez c’est pesé. Et force est de constater que le tout dépote pas mal. Le mix est un poil brouillon, mais cela ne fait que renforcer le côté raw qui fait que les guitares et la batterie arrachent, au détriment d’un peu plus de clarté. Puisque l’on parle d’arracher, les tempi assez relevés, nous n’y étions pas habitués, ont une place de choix dans l’album, et une bonne partie des titres à droit à son petit passage bourrin : "Dead of Dawn", "Waiting"…
Côté vocal, on connait les qualités de Stevens. Pourtant, quelque chose cloche. Son timbre assez lourdaud et râpeux ne colle parfois pas sur des titres plus pêchus et on a par moments carrément l’impression qu’il est à la traine. Point de pains ici, mais jetez donc une oreille aux couplets de "Forever", peu inspirés d’ailleurs, et vous comprendrez. De plus, la voix est mise très en avant au mix, et l’on profite donc du moindre faux pas à pleine puissance. Dommage également que Zak ait une fois de plus essayé de ressusciter le chef-d’œuvre "Chance" et ses canons d’anthologie. Ce coup-ci, c’est "Every Last Thing" qui s’y colle. Dommage, le titre est pourtant intéressant avec ses changements d’ambiance assez abrupts et inattendus, mais le passage vocal en question est loin d’égaler son illustre modèle, et tombe même carrément comme un cheveu dans la soupe. Cet acharnement reste d’ailleurs assez incompréhensible car depuis toutes ces années, le chanteur aurait bien pu se rendre compte qu’il est bien vain de tenter de dépasser l’indépassable.
Mais qu’importe, Delusions Of Grandeur reste tout de même de bonne facture. Aucun titre réellement faible à déplorer, et l’agencement de ceux-ci est d’ailleurs assez intelligent. Après un démarrage en trombe, voilà que déboule la power-ballad "Echoes" pour mieux repartir sur les chapeaux de roues avec la bien bourrine "Waiting" qui relance l’album jusqu’à sa fin. Les deux guitaristes se tirent bien la bourre et proposent des soli de bonne facture et quelques notes de piano sont disséminées ci et là de manière judicieuse, preuve que l’on ne se débarrasse pas si facilement que ça du fantôme Savatage. Conséquence négative de cette harmonie au niveau de la qualité : aucun titre ne sort réellement du lot. "Every Last Thing" aurait d’ailleurs été un candidat potentiel très sérieux s’il ne s’était pas vu souillé par ses canons ratés. On regrettera enfin l’absence d’une ambition quelconque qui semble avoir quitté le navire depuis le décevant Burden Of Truth.
Bref, le nouveau Circle II Circle remplit son contrat, à savoir nous déboucher les oreilles avec un heavy metal de bonne facture. Ne cherchez point ici une quelconque originalité, juste un album sympathique dont la durée de vie ne sera probablement pas bien longue, mais qui saura vous contenter en attendant une improbable nouvelle offrande du ‘Tage. Dommage de voir que Zak, dans les conditions actuelles, n’est pas vraiment capable de mieux quand il a déjà fait de l’exceptionnel…