CHRONIQUE PAR ...
Alexis KV
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
17/20
LINE UP
-Monika Edvardsen
(chant)
-Eivind Fjoseide
(guitare)
-Rune Sørgård
(guitare)
-Tor-Arne Helgesen
(batterie)
TRACKLIST
1)Lay
2)Ruin
3)Mare's Nest
4)Nine Wishes
5)Human Inventions
6)Mental Nomads
7)Changeling
8)The Beldam Of The Bedlam
9)Translunaria
10)Look Further
DISCOGRAPHIE
Même si elle est plus souvent vue comme la patrie de groupes de black metal plus ou moins true, la Norvège est aussi un vivier formidable de groupes à chanteuse pas comme les autres. Entre la nouvelle génération représentée par Lumsk ou Madder Mortem et les anciens de The 3rd And The Mortal - depuis longtemps partis explorer d'autres univers musicaux - se situe le chaînon Atrox. Assez violent pour être considéré comme extrême, assez bizarre pour être considéré comme progressif - ou du moins «expérimental» - et finalement trop proche du Metal In Opposition si cher à notre Blackmore national pour plaire à qui que ce soit de sensé.
Si vous voulez de l'étrange, du sombre, du dérangeant, Terrestrials ne devrait pas vous décevoir. Sur une base de death jazzy et progressif à la Cynic et de métal déjanté à la Peccatum, Atrox greffe la voix complètement irréelle de Monika, capable des plus douces ballades (Human Inventions), de lignes arabisantes énigmatiques (Mental Nomads), des cris de petite fille nerveuse ou des hurlements déments. La section rythmique en met un peu plein la vie côté rythmes impossibles, sans parler de l'accumulation d'harmonies qui font grincer les dents. Le groupe dilue tout ce boucan de passages psychédéliques à peine plus accessibles qui ont cependant le mérite de permettre à l'auditeur de respirer un peu.
Terrestrials, c'est un disque pour lequel on risque fort de lâcher l'affaire au bout de trois écoutes : la longueur des compositions et de l'album, ainsi que la complexité et la schizophrénie ambiante rendent les premières approches très laborieuses. Il n'y aura guère que deux compositions un peu plus simples que les autres (Lay et Human Inventions) en guise de première accroche, mais le reste risque de rendre l'album insupportable à ceux qui sont hermétiques aux musiques «d'avant-garde». Cependant, l'ensemble possède une certaine cohérence dans les sons et les genres brassés pour ne pas basculer dans le n'importe quoi à la Patton.
Avant que le groupe ne prenne la décision de s'assagir sur Orgasm, Terrestrials permet de retrouver pour la dernière fois une Monika Edvardsen complètement débridée dans ses lignes vocales surréalistes, sur fond de rythmiques syncopées et leads à la Schuldiner. Atrox est un de ces groupes dont l'univers pose une fois de plus la question sur la limite entre génie et n'importe quoi : si l'on en croit le dicton selon lequel «tout ce qui est génial est simple», Terrestrials n'est certainement pas génial. Mais en tout cas la folie qu'il essaye de communiquer est suffisamment perceptible pour ne pas laisser insensible et constitue probablement le meilleur album d'Atrox à ce jour.