Chronique : Hammerfilosofi Signum (2025)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 03 octobre 2025

Sa note : 13/20

LINE UP

-FCCM (Fuoco Cammina Con Me)
(chant)

-NKTFR (Noktifer)
(guitares+basse+batterie)

TRACKLIST

1) A Dance Above the Abyss
2) Falling Monuments
3) My Blood Is my Voice
4) Centuries
5) Funeral Veil
6) The Destroyer of Worlds
7) Meta-Morphobic (The Infamous Lord of Shadow)
8) Premonitions Long Forgotten

DISCOGRAPHIE

Signum (2025)

Hammerfilosofi - Signum

(2025) - black metal funeralmistien - Label : Osmose

Quand la Norvège rencontre l’Italie. On peut se demander ce qui a poussé ces deux individus de pays somme toute éloignés physiquement l’un de l’autre à croiser le fer musicalement. Attrait de l’art noir ? Sûrement. Ou séjour touristique sur les bords du lac de Côme. On peut être sombre et aimer les beautés méridionales.

En l’absence de déclaration claire sur ces points, l’on se concentrera sur la musique produite par le duo. Duo déséquilibré sur le papier, l’un s’occupant du chant, l’autre officiant sur tous les instruments. Signum verse dans le black brutal tendance très rapide comme l’atteste le premier blast qui viendra chatouiller vos oreilles. Rapidement s’installe une tendance tenace : l’album rappelle. Oh ça oui. Ne dévoilons pas le pot-aux-roses de suite, mais opérons plutôt un détour du côté du mastering. Fait aux studio Endarker. Siège de groupes renommés. Marduk et Funeral Mist. La voilà la tendance ! Funeral Mist. Le jouet de Mortuus plane sauvagement au-dessus de cette incarnation de metal noir tentant de joindre nord et sud de l’Europe. La référence est pas dégueu à la base, et ce type de black brutal lourdement lesté d’atmosphères mortuaires au couteau n’a pas des millions d’équivalents, donc l’inspiration évite l’écueil de se situer dans un sous-genre surpeuplé. Faudra quand même veiller à ne pas nous prendre pour des nigauds et simplement singer.
Qu’est-ce qui fait penser au(x) Suédois ? Le son des guitares, de la batterie. Le chant dans sa faculté à naviguer entre les courants, majoritairement déclamatoire mais se frottant à plusieurs tentations. Mortuus encore. Avec moins de maestria. Et puis les riffs, y’a vraiment, et quand j’écris vraiment ce n’est pas pour la pose, du Funeral Mist dans les compositions. C’est palpable à ce niveau. Alors Signum parvient à s’émanciper un tant soit peu du maître-pivot, c’est ce qui le sauve de la copie pure et simple. Par ses chansons qui malgré une orientation fortement similaire parviennent à se distinguer grâce à une manière de riffer (légèrement) différente. N’attendez pas une révolution cependant, c’est uniquement pour indiquer que même si la ressemblance est forte, il est encore possible d’apposer à Hammerfilosofi un sceau de personnalité. Ténu. Et continuant dans la litanie des influences, ce qui devait arriver arriva : Marduk. Ben oui, les deux groupes de Mortuus tendant à se confondre, fatalement on entend du Marduk dans cette livraison.
Pour ce qui est de l’aspect technique, rien de renversant mais NKTFR (violent rejet des voyelles dû à un traumatisme de jeunesse ?) tient son rang sur chacun des instruments, sachant qu’il ne s’embarque pas dans des situations compliquées ou complexes, préférant sans surprise balancer la purée sans trop de détours. Pour la batterie quand même. Celle-ci laisse un goût étrange. Par ses blasts très véloces, par un son un poil détaché, synthétique, par sa cadence très parfaitement tenue (trop ?), on se demande si elle n’opère pas du côté programmation de la force. L’ensemble est cohérent au moins, tout va très vite avec des variations de tempos comme sait si bien en proposer… Funeral Mist, quelle question.

Oui l’album est bon car malgré toutes les inspirations, similarités, ressemblances et autres accointances avec les deux groupes de Mortuus (l’un plus que l’autre vous l’aurez compris), Signum parvient à se dégager minimalement, ce qui le sauve du plagiat grossier. Suffisamment pour caresser les tympans dans le sens du poil, pas assez pour s’affirmer parmi les sorties qui comptent.