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CHRONIQUE PAR ...

97
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 26 septembre 2025
Sa note : 16/20

LINE UP

-Ingrid Denis
(chant)

-Marco
(guitare+claviers+piano)

-Juliette Carradec
(violon+claviers)

-Jean-Paul Cartigny
(basse)

-Sylvie Sj
(batterie)

TRACKLIST

1) Back From the Endless Sea
2) The Outing
3) Little Girl
4) Foreign Ground
5) The Secret Destination You Are Looking For
6) Flying Dream
7) Princess of the Light
8) Like a Falling Leaf
9) My Burden
10) Lady

DISCOGRAPHIE


Edenya - The Secret Destination You Are Looking For
(2025) - rock prog - Label : Autoproduction



Lapalisse et moi nous sommes bons amis. Déjà, nous avons à peu près le même âge, donc les mêmes références. Et puis nous sommes toujours d’accord, c’est fou ! L’autre jour, il m’a encore dit : « Quand on est tout en haut, on ne peut que descendre ! » Il est fort, non ? Ses sages maximes résonnent en moi alors que j’écoute une nouvelle fois The Secret Destination You Are Looking For

J’avais déjà énormément aimé Silence mais Another Place m’avait carrément scotché. Je place le deuxième album d’Edenya tout en haut de mon panthéon prog personnel. Alors forcément… Changement de line up… adieu Clélia… Et puis ce teaser… J’ai comme règle de ne jamais céder aux sirènes. Satanés teasers ! Ils sont traîtres et piégeux ! Et ils m'ont eu. Dévoré par l'impatience et la curiosité, j’ai écouté "Foreign Ground". Si le chant d’Ingrid m’a rassuré sur les capacités vocales de la nouvelle frontwoman, en revanche le virage world music, lui, m’a carrément foutu les chocottes. Que l’on soit clair : pour les amateurs de ce genre de choses orientalisantes, "Foreign Ground" est certainement un très bon titre. Mais comme ce n’est pas ma tasse de thé… « Et si tout l’album est comme ça ? Qu’est-ce que je vais dire à Marco ? Hein ? Lapalisse ? Je lui dis quoi ? » Conséquence : j’ai un peu traîné avant de me plonger dans l’univers du troisième Edenya… et j’ai eu tort ! Cette fois, c’est promis, juré, craché, croix de bois, de feu, de sang, toutes celles que vous voulez… Je n’écouterai plus jamais un maudit teaser de ma vie ! The Secret Destination You Are Looking For est un fort bon album et "Foreign Ground" n’est pas franchement représentatif de l’ensemble. Toutefois, ce nouvel opus s'avère plus lumineux et aéré que son prédécesseur. Il nous présente également la bande à Marco sous un jour plus ambitieux.
Juliette, déjà présente sur Another Place, est intégrée au groupe en tant que violoniste et je dois reconnaître que ses nombreux apports s’avèrent plaisants, sans se révéler envahissants. Certainement désireux d'explorer d'autres registres, Marco s’essaie aux compositions longues – après tout, Edenya est un groupe de prog…- et trouve rapidement ses marques. Le titre éponyme est quasi instrumental – Ingrid se limitant à des vocalises toute annekiennes – et frôle les dix minutes. Il s’agit d’un agréable espace de liberté où la six-cordes a le loisir, inhabituel, de s’épancher. Quant à "My Burden", l’autre long titre, il oscille entre du The Gathering époque Souvenirs et du Porcupine Tree époque opethienne, avec un beau passage jazzy en sus. Ces deux pavés possèdent un impact certain sur l’album qui s’avère plus apaisé, serein et lumineux que ses prédécesseurs, donc, mais également moins intense, ce qui est logique. Néanmoins, The Secret Destination... n’est pas pure zénitude. L'œuvre nous propose deux superbes moments frissons, à l’ancienne. "The Outing" est peut-être la piste la plus agressive de l’œuvre, et ce qui est sûr, c’est qu'elle provoque la chair de poule comme peu de titres du répertoire du groupe, grâce à des lignes mélodiques exceptionnellement poignantes. Autre moment sublime : "Princess of the Light", sorte de version rock des plus beaux moments d’Agnes Obel. Alors soyons clairs : Edenya pourra virer klezmer, jazz fusion, deathcore ou encore porngrind, tant qu’ils produiront des titres de cette qualité, je serai avec eux.


The Secret Destination You Are Looking For propose une musique ample et riche, belle et sereine. En tant que gothic-doomster pas vraiment repenti, je regrette un peu l’intensité mélancolique d’Another Place mais dois reconnaître que Marco and company nous ont offert un bel album, agrémenté de quelques « frissonnades » de toute beauté. Un grand merci une fois de plus.





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