Chronique : Van Halen 1984 (1984)

CHRONIQUE PAR ...

Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 30 août 2025

Sa note : 18/20

LINE UP

-David Lee Roth
(chant)

-Edward Lodewijk "Eddie" Van Halen
(chœurs+guitare+claviers)

-Michael Anthony Sobolewski
(chœurs+basse)

-Alexander Arthur "Alex" Van Halen
(chœurs+batterie)

TRACKLIST

1) 1984
2) Jump
3) Panama
4) Top Jimmy
5) Drop Dead Legs
6) Hot For Teacher
7) I'll Wait
8) Girl Gone Bad
9) House of Pain

DISCOGRAPHIE

Van Halen (1978)
1984 (1984)
For Unlawful Carnal Knowledge (1991)
Balance (1995)
A Different Kind of Truth (2012)

Van Halen - 1984

(1984) - hard rock - Label : Warner

- M… moi ? Mais je ne suis même pas fan de l’OM ! Demandez à Dick ou Eudus, ils ont des posters de Bernard Tapie en train d'emballer Casoni dans leurs chambres ! Le jour de la finale contre le Milan AC j’étais au concert d’Entombed à l’Élysée Montmartre !
- Ça en dit long sur ton grand âge… Pour un album qui s’appelle 1984, c’est un atout… Tu avais quel âge à sa sortie ? Soixante-ans ?

Non. Onze. J’en avais onze. Un âge suffisant pour avoir quelques souvenirs des remous causés par ce petit chef-d’œuvre. Pensez-donc, Eddie commet le pire des sacrilèges en y jouant du synthé… Au bout du sixième album, Van Halen ose enfin sortir de son hard rock bluesy ennuyeux comme la pluie (désolé MFF, je ne pouvais taire mon désamour pour la période trve du groupe) et devenir grand public sans non plus renoncer à la castagne. J’insiste sur ce dernier point, car même si les puristes hurlent, les chiffres sont les chiffres. Si l’on oublie l’intro éponyme de l’album, seuls l’horrible "Jump", hélas devenu légendaire à l’intérieur mais aussi en dehors du stade Vélodrome, et l’excellente semi-balade "I’ll Wait", ayant, malheureusement, beaucoup moins marqué les esprits, font résonner les claviers tant honnis par les ayatollahs du rock. Pour le reste, Van Halen nous offre un hard-rock énergique, facilement mémorisable et terriblement jouissif. L’insupportable mega-hit mis à part, on pourra tout juste déplorer que "Girl Gone Bad" ne soit pas à la hauteur des espoirs qu’une introduction aussi jazzy que dynamique avait fait naitre. Le reste ? Du caviar, mon bon Monsieur !
Avec "Panama", l’autre hit de l’album, Van Halen range son blues au placard, étoffe sa section rythmique et nous concocte des couplets et des refrains aux petits oignons. Autre titre compact et efficace, "Drop Dead Legs" se pose également là, mais le titre suivant s’avère être LA cerise sur le gâteau. Initié par le grand frère Van Halen sous forme d’une cavalcade furieuse à laquelle se joint bientôt le petit frangin, le rockissime "Hot for Teacher", où David Lee Roth pousse un « uh ! » à faire pâlir d’envie Thomas Gabriel Warrior, est peut-être bien le climax de ce superbe sixième album. Niveau rock’n’roll, "Top Jimmy" se la joue moins clinquant, mais sait aussi se montrer efficace. Pas de rap, ni de « Jump around! », mais c’est bien avec un "House of Pain" d’excellente facture que l’ange de la pochette finit sa pause clope de trente trois minutes (ange, trente-trois… un hasard ? Nous sachions…) et nous laisse ébahis devant cette débauche d’énergie aussi limpide qu’emballante.

Trois ans avant le sublime 1987 de Whitesnake, Van Halen nous sort un 1984 bien trop souvent réduit, au mieux à la doublette "Jump"/"Panama", au pire au premier des deux titres mentionnés. Erreur, grossière erreur ! 1984 est bourré de titres percutants et, s’il ne fallait en garder qu’un, ce serait "Hot For Teacher" ! Après cette réussite musicale et commerciale, les choses vont devenir un peu plus compliquées, mais le souvenir de l’imputrescible 1984 restera dans les mémoires pour les siècles des siècles, amen !