Chronique : Khnvm Cosmocrator (2025)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 15 août 2025

Sa note : 15/20

LINE UP

-Obliterator
(chant+guitare)

-Julia Prutski
(basse)

-Manuel Engel
(batterie)

TRACKLIST

1) Purgatorial Pyre
2) Fetid Eden
3) Mercurial Remnants
4) Fathomless Enigma
5) Cosmocrator
6) Venom Spawn
7) Haunting Blight

DISCOGRAPHIE

Cosmocrator (2025)

Khnvm - Cosmocrator

(2025) - death metal - Label : Testimony Records

Je l’avoue sans honte, j’aime l’exotisme et l’étonnement. Aussi quelle ne fut pas ma surprise, dans un premier temps, et mon contentement, second, lorsque je découvris les origines bangladaises du membre fondateur et musicien principal de Khnvm, Obliterator. Ajoutez à ceci le piment qu’il vit désormais en Allemagne, donnant donc à cette émanation death metal une bi-tonalité banglado-germanique tout à fait inattendue. Prémices de la musique ?

Alors si vous constatez des influences bangladaises, faites signe. Car si on pouvait s’attendre à des incursions typées indiennes du genre cithare ou rythmiques du sous-continent, que nenni. Death metal, gros. Qui tache, dont le chant très growlé ne laisse pas place au moindre doute, et sature l’espace sonore de riffs appuyés. Bref, les influences en sont pour leurs frais, à moins de considérer la minute d’accalmie introductive comme pouvant relever des telles origines. Elle m’a fait penser à… Fortid bizarrement, groupe islandais qui avait exploré des sonorités similaires sur World Serpent. Pour le reste, death metal toute. Mais pas du genre bas-du-front. La diversité est de mise malgré des atours forts abrasifs. Les blasts ne sont absolument pas monnaie courante, pas plus que les longues salves de double pédale.
Pareillement, les riffs ne jouent pas sur la vitesse uniquement, préférant appuyer les temps, donner un caractère rythmique marqué sans s’interdire des incartades un poil dissonantes, sensation confirmée par les réminiscences d’un Gorguts s’échappant de-ci de-là. Pour tout vous dire, la première écoute m’a parfois fait penser à du black metal jouant du death tant le son des guitares est haut perché sur certaines attaques. Sauf que non, on s’aventure sur les terres dissonantes du death, point de black. Dissonances ? Le groupe se frotterait-il à la technique ? Oui mesdames et messieurs. Sans en faire un but absolu, Cosmocrator indubitablement fait montre de capacités supérieures à la moyenne et les emploie à excellent escient. Sans célérité excessive comme dit précédemment, les compositions s’appuient sur une base rythmique ultra solide et variée. Rythmique forte qui n’empêche pas la présence de soli réguliers, pourvoyeurs de notes et ma foi, goûtus.
Cela donne une impression d’ampleur à l’album très, très agréable. Loin de se reposer sur une brutalité aride, Khnvm (prononcez « Kah-nooum »), le trio cherche réellement à imposer sa musique par des enchaînements de notes chiadés, la modulation des ambiances et la multiplicité des rythmes. Et mine de rien, Cosmocrator fait son chemin pour s’arroger une place de choix dans votre tête car oui, il finit par prendre pied. Sans artifice, sans annonce délirante, ce death metal rugueux et exigeant creuse son sillon. Notez qu’à la case des influences, aucune n’est vraiment ressortie, signe que rien ne marque farouchement. S’il fallait en ressortir une néanmoins : Morbid Angel (qui a dit inévitable ?), celui d’un Covenant, abrasif, crade encore, parfois dérangeant. Mais Knhvm baisse largement le curseur sur les bpm.

Excellente surprise que voilà au milieu de ce chaud été. Cosmocrator possède tous les ingrédients pour ravir le fan de death metal au sens large. Ni brutal, ni franchement technique, ni singulièrement dissonant, Knhvm est à la croisée des chemins pour prodiguer du death metal d’origine pure, de qualité, avec sa personnalité propre.