Chronique : Doska Lassahr (2025)

CHRONIQUE PAR ...

Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 22 juin 2025

Sa note : 16/20

LINE UP

-Aarunda
(tout)

Ont participé à l'enregistrement :

-François "Erroiak" Colas
(chant)

-Quentin Peyrouse
(chant)

-Olmo "Déhà" Lipani
(chant)

-Ekhô
(chant)

-Simon "Wÿntër Ärvn" Brette
(chant)

TRACKLIST

1) Lassahr
2) Iranno
3) Sohrr
4) Nunn
5) Oromh
6) Derschannath
7) Aarendo
8) Nahlann

DISCOGRAPHIE

Doska Og Vintey (2024)
Lassahr (2025)

Doska - Lassahr

(2025) - black metal - Label : Autoproduction

Conteur d’histoires. Pas pour les enfants. Enfin, si, peut-être pour de grands enfants qui se sont peinturluré le visage en noir et blanc. Avec Doska Og Vintey, Aarunda écrivait le premier chapitre d’un conte sonore épatant, voire audacieux. Il était évident que le créateur du projet n’allait pas s’arrêter là. Le deuxième chapitre s’appelle Lassahr et, si on peut se demander quel sort sera réservé au bon peuple Kotthryen, du côté de la musique, peu de suspense.

Dès le premier titre, éponyme, on comprend que Doska va encore nous proposer de la qualité. Pas de révolution au programme, Aarunda nous propose du black metal atmosphérique et mélodique, cru mais pas trop, faisant la part belle aux instruments - et notamment la batterie, l’un des grands protagonistes de ce nouvel album, quelle intensité, mazette ! - plutôt qu’au chant, un peu en retrait au niveau du mixage. Si vous vous attendez néanmoins à une copie du premier tome de la saga, vous en serez pour vos frais. La pochette vous montre un paysage aride et glacé ? Ce n’est pas un hasard. Lassahr met un peu de côté cette approche efficace et relativement « directe » de Doska Og Vintey pour privilégier la création d’une atmosphère sombre et empreinte de poésie. Que "Nunn", le titre situé au centre de l’album, soit un (fort bel) instrumental ne relève, à mon avis, pas du hasard. La parole est à l’ambiance. N’allez cependant pas croire que Doska a viré dark ambient : l’opus s’avère bien riffu, solidement axé sur les guitares, Aarunda nous proposant même quelques solos judicieux plus inspirés du metal classique. Doska ne révolutionne pas le style dans lequel il évolue mais montre une parfaite maîtrise de son sujet et nous gratifie d’un certain nombre d’excellents titres, à commencer par "Sohrr", la composition la plus sombre écrite par Aarunda à date. Violente, rampante et carrément saisissante.
Au rang des réussites, et c’est une bonne nouvelle car il s’agit d’un beau bébé de presque douze minutes, l’épique "Derschannath" se pose également là. Joué globalement en mid-tempo, ce titre est le moment le plus pagan de l’œuvre. J'adresse ici une mention spéciale aux vocaux. Aarunda et Quentin qui, comme plusieurs autres invités, est venu prêter main forte à Monsieur Doska pour l’interprétation des différents personnages, forment ici un duo très convaincant. Le final totalement axé sur les guitares s’avère également très réussi. Autre point positif : la puissance et la rage d’"Aarendo" permet à l’auditeur de finir l’album sur une excellente sensation, et celui qui veut faire des heures supplémentaires pourra apprécier le bonus-track "Nahlann", acoustique et mélancolique. Au rang des doléances, on signalera juste quelques petits coups de moins bien. Sans aller jusqu’à qualifier "Iranno" et "Oromh" de "fillers", ces titres me semblent plus convenus et, malgré la belle énergie déployée, peinent à se hisser au niveau global de l’album. Cela dit, ces légères faiblesses n'entament en rien la qualité d’ensemble d’un opus qui séduira sans nul doute les amateurs de black mélodique, tant par sa richesse que par la beauté de son atmosphère.

Pondre un premier album brillant, c’est fort, mais il se peut que les muses n’aient fait que passer. Dans le cas de Doska, elles sont restées. Lassahr confirme tout le bien que je pensais du projet à l’écoute de Doska Og Vintey. Plus froid, ce deuxième album déverse son torrent de décibels au milieu d’une nature décharnée et particulièrement inquiétante. Bien joué !