Chronique : Doska Doska Og Vintey (2024)

CHRONIQUE PAR ...

Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 13 juillet 2024

Sa note : 16/20

LINE UP

-Aarunda
(tout)

TRACKLIST

1) Kotthrya
2) Mennokh (Followers)
3) Detth'rya
4) Doska Og Vintey (Destruction)
5) Sverk (Pride)
6) Zornna (Storm)
7) Laddel (Affliction)
8) Hammodh (Ambition)
9) Dahrra (Hope)

DISCOGRAPHIE

Doska Og Vintey (2024)

Doska - Doska Og Vintey

(2024) - black metal pagan - Label : Autoproduction

L’esperanto ? Quelqu’un se rappelle-t-il de cette tentative farfelue de création d’une langue universelle ? La blague… Non, la véritable langue universelle, c’est le Mennokh. Vous ne connaissez pas ? Alors, entre nous, je vous conseille de vous y mettre, et rapidement. Comme ça, lorsque les adeptes de Detth’rya vont pointer leur museau (pointu), vous aurez peut-être une chance de survivre…

En ce qui concerne la musique proposée sur Doska Og Vintey, en revanche, non seulement vous y survivrez, mais encore, si vous aimez le black metal mélodique un peu pagan, un peu atmosphérique sur les bords, vous devriez apprécier ce qu’Aarunda le multi-instrumentiste - ces lignes de basse, un régal… - vous a concocté. Multi-instrumentiste, donc, et vocaliste également, car l’homme, suffisamment passionné de langues pour en créer une de toute pièce, non content de maîtriser comme il faut trois instruments, a également effectué un gros travail sur le chant. En sus du typique chant black traditionnel (minoritaire), Aarunda murmure, gémit, lance des incantations, conférant ainsi un aspect sinueux et sinistre particulièrement réussi à la première moitié de ce premier album. Un peu comme si Drudkh et Urkraft unissaient leur force. L’apothéose est atteinte sur "Doska Og Vintey", dont le supplément d’epicness permet de porter le black metal de Doska vers les cimes du black mélodique. Mélodique, aussi riche en crépitement des doubles grosses caisses que le reste des titres, puissante et précise, cette chanson est une véritable pépite et ponctue en beauté vingt premières minutes de très haut niveau.
Par la suite, néanmoins, le niveau baisse un peu. Rien de rédhibitoire, mais on a l’impression que, sur la seconde moitié de l'œuvre, Aarunda a posé les bases des titres, sans avoir toutefois réalisé les finitions, notamment en ce qui concerne la conclusion des morceaux. Si le final brut de l’excellent "Hammodh", l’un des titres où les influences de metal classique ressortent le plus, ne s’avère en rien choquant, si l’on peut également passer outre le final très raccourci d’un "Sverk" fougueux et percutant, en revanche, les fins des trois autres titres me semblent un peu bâclées, notamment celle de "Zornna", où l’on se demande si Aarunda n’a pas trop écouté Cocteau Twins, le fabuleux trio britannique ayant la sale manie de baisser la manette du compteur d’électricité pour terminer les chansons. Ne plongeons cependant pas dans l’aigreur ou la critique facile, le bel instrumental "Laddel" s’écoute tout de même avec plaisir et, globalement, le bilan de cet album, où la rudesse côtoie la recherche permanente de belles mélodies mélancoliques, reste très largement positif et il faut saluer l’effort créatif consenti par Aarunda. Rendez-vous est pris pour la prochaine sortie.

Pfiou, j’ai bien fait d’avoir appris les bases du Mennokh. « Harkh maddel sharmek » veut dire « Un peu moins profond la lame du couteau dans le ventre, s’il vous plaît ». Du coup, ils ont vu que je faisais des efforts et se sont montrés sympas. Ils me donnent à boire de l’eau croupie deux fois par jour au lieu d’une et je vais être sacrifié un jour de pleine lune. Comme Tintin et le capitaine Haddock dans le Temple du Soleil. Sympa, non ? Vous aussi, plongez-vous dans l'univers sinueux et contrasté de Doska Og Vintey. Vous ferez d’une pierre deux coups.