Chronique : Tine A Winter Horrorscope (2025)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 22 juin 2025

Sa note : 13/20

LINE UP

-Count Murmur
(chant+guitares+basse)

Ont participé à l’enregistrement :

-Samantha Bounkeua
(chœurs+piano+violon+violoncelle)

-Peter Ferguson
(guitare)

-Nikola Dušmanić
(batterie)

TRACKLIST

1) A Feather from Lucifer’s Wing
2) A Path through Frozen Woods
3) Return to the Black Forest in Winter
4) The Scathing Blizzard
5) Ex Cathedra
6) Triumph at Nineveh
7) Winter Comes
8) Winter Horroscope

DISCOGRAPHIE

A Winter Horrorscope (2025)

Tine - A Winter Horrorscope

(2025) - black metal avec du classique - Label : Independent

Ne vous fiez pas aux photos promo du monsieur, Count Murmur est un besogneux adepte du travail bien fait, quitte à prendre le temps nécessaire pour atteindre ses objectifs. Tout du moins, c’est ce qui ressort de sa biographie. Tine, c’est son bébé. Mais il est prêt à s’entourer pour atteindre le meilleur résultat. Alors regardons si la démarche est couronnée de succès.

Troisième album pour une carrière s’étendant sur déjà plus de dix ans, A Winter Horroscope est probablement le premier à englober toute la vision de Count Murmur. Car cette fois il a réussi (admis ?) à faire venir du personnel dédié. Affairés autour de lui, c’est ainsi qu’un vrai batteur de session mais aussi, et peut-être surtout, une officielle des cordes. Violon, violoncelle, etc… la dame s’occupe de leur donner vie ainsi qu'au piano. Il faut dire que c’est réussi dans le sens où dès le début des écoutes, je me suis dit que décidément les claviers avaient un son vraiment organique, très proche des instruments… réponse que voilà. Et donc aucun synthé puisque le piano est à la tâche lorsqu’il s’agit de taper du marteau. C’est donc un mini ensemble fort complet que Samantha Bounkeua apporte à Tine. Et du cent pour cent non synthétique. Ce qui s’entend et donne une tessiture peu commune aux éléments symphoniques de l’album. Suffisant pour le faire sortir de la masse, indubitablement. On se rapproche (un peu) d’un Vehementer Nos pour les nostalgiques francophiles, même si nos compatriotes étaient bien plus hargneux et moins sympho.
On peut également penser à des entités plus éthérées à la Elend avec ces cordes évocatrices sans être imposantes. Pour le côté plus metal, il y a quelques réminiscences du vieux Sigh passé à la moulinette black mélo. Au global, imaginez malgré toutes ces excentricités un bon vieux black sympho mélo, la touche spéciale venant avant tout des instruments mis en jeu. Instruments baroques qui donnent une superbe couleur à "Return to the Black Forest in Winter" sur lequel ils abondent. L’aspect purement metal est assuré avec la qualité due, sans poussée de fièvre cependant. Les mélodies sont bonnes, les variations présentes, pour autant on sent qu’il manque le dernier coup de collier pour franchir l’ultime marche qui fera passer le groupe vers le supérieur. Comme une production plus puissante, notamment sur les guitares bien trop plastiques, ce qui ressort d’autant plus qu’elle font face à des compléments classiques vraiment bien mis en valeur. Ou un chant encore perfectible, excessivement scolaire. À sa décharge, Count Murmur semble progresser continuellement, ayant enfin capté les musiciens nécessaires à la réalisation de ses ambitions, gageons qu'il garde cette orientation.

Si techniquement tout se met en place, Tine se devra d’améliorer la partie compositions. Car des violons, aussi beaux sonnent-ils, ne sont pas auto-suffisants pour créer du metal extrême. On sent le bonhomme capable de pousser plus loin, c’est bien tout le mal qu’on lui souhaite pour le prochain album.