19860

CHRONIQUE PAR ...

57
Painlesslady
Cette chronique a été mise en ligne le 11 mai 2025
Sa note : 18/20

LINE UP

-Stefa
(chant+guitare+claviers)

-Henkka
(guitare)

-Humö
(basse)

-Kostajainen
(batterie)

A participé à l'enregistrement :

-Anna-Stina
(chœurs+violoncelle)

TRACKLIST

1) Kuolematon laulunhenki
2) Yönsynty
3) Havukruunu ja Talvenvarjo
4) Tavastland
5) Kuoleman oma
6) Unissakävijä
7) Kun veri sekoittuu lumeen
8) De miseriis Fennorum

DISCOGRAPHIE


Havukruunu - Tavastland
(2025) - black metal pagan - Label : Svart Records



(For English version, scroll down)

Il est des albums qui ne se contentent pas de raconter une histoire, mais qui invoquent un monde. Cinq ans après la déflagration Uinuos syömein sota suivie du sublime EP Kuu Erkylän Yllä, le quatrième opus des prodiges du black pagan finlandais de Havukruunu, est de ceux-là. Véritable incantation païenne, cri de guerre ancestral et plainte moderne, cet album explore les racines et les ruines d’un peuple oublié : les Tavastiens.

Dès les premières notes, on sent que quelque chose a changé. Les Finlandais ont ralenti la cadence et "adouci" leur approche. Fini le son brut qui dominait sur Kelle surut soi, il n’a jamais été aussi clair (trop propre diront les trve les plus ronchons). Paradoxalement il est aussi plus furieux et plus puissant que jamais. Les guitares de Stefa et Henkka tissent un voile de tristesse et de colère, une muraille de son percée d’éclairs mélodiques. La batterie de Kostajainen, volcanique, pulse comme une terre qui gronde, tandis que la basse de Humö serpente tel un vent glacial frappant une cabane de bois oubliée.
Mais c’est la voix de Stefa, hurlante et prophétique, qui donne à l’album sa dimension rituelle. Il narre la révolte historique de 1237 où les Tavastiens, l’une des plus anciennes tribus de Finlande, se sont soulevés contre l’Église dont ils ont expulsé les représentants nus dans la neige pour y mourir, un acte de défi autant que de désespoir. Il évoque aussi notre époque, où l’humain moderne, reclus dans sa maison, craint encore l’obscurité malgré les lumières artificielles et les artefacts connectés. Tavastland est plus qu’un album : c’est une malédiction en plusieurs chapitres, un rappel brutal de ce que nous avons perdu : la liberté, le lien avec la terre, et la sagesse ancestrale. Stefa le promet lui-même : l’album « hantera son auditeur jusqu’à la tombe » et il viendra, une nuit sans lune, ouvrir cette tombe pour y dérober la lumière de votre âme éternelle.
Havukruunu frappe fort avec son œuvre la plus variée et la plus aboutie à ce jour. Musicalement, jamais le groupe n’a sonné aussi homogène, aussi saisissant. Il prouve qu’on peut gagner en finesse sans rien perdre de sa puissance ni de sa grandeur. Le black metal des Finlandais s’enrichit de teintes folkloriques subtiles, tandis que les chœurs majestueux résonnent comme dans un temple païen oublié. D’une intensité sans relâche, l’album enchaîne les titres comme autant d’affrontements épiques entre les ombres du passé et les tourments du présent. Moins porté sur les charges effrénées que ses prédécesseurs, il s’appuie tout le long sur un mid-tempo martial, fier et conquérant, qui n’en fait que mieux ressortir les fulgurances : blast beats incendiaires, riffs acérés, mélodies éclatantes, et leur plus gros point fort, ces solos heavy d’une efficacité redoutable !


Tavastland n’est pas à écouter : il est à vivre, à endurer. C’est une fresque sonore épique et fiévreuse. Un exorcisme pour les âmes modernes. Et lorsque le long et monumental titre de clôture du calibre de ceux de leurs compatriotes de Moonsorrow s’achève sur la « détresse des Finlandais », ce n’est pas le silence qui suit, mais le souffle du vent dans les pins, la plainte des morts, et l’écho lointain d’un peuple qui n’a jamais cessé de lutter. Un chef-d’œuvre captivant déjà certain de figurer dans le top de l’année.



There are albums that don’t just tell a story, they summon a world. Five years after the explosive Uinuos syömein sota and the glorious EP Kuu Erkylän Yllä, the fourth opus from Finnish black pagan prodigies Havukruunu is one of those. A true pagan incantation, an ancestral war cry, and a modern lament, this album delves into the roots and ruins of a forgotten people: the Tavastians.

From the first notes, it’s clear that something has changed. The Finns have slowed the pace and "softened" their approach. Gone is the raw sound that dominated Kelle surut soi, it’s never been this clear (too polished, the grumpiest trve fans might say). Paradoxically, it’s also more furious and powerful than ever. Stefa and Henkka’s guitars weave a veil of sorrow and rage, a wall of sound pierced with melodic lightning. Kostajainen’s volcanic drumming pulses like a rumbling earth, while Humö’s bass slithers like an icy wind lashing an abandoned wooden cabin.
But it’s Stefa’s voice - howling and prophetic - that gives the album its ritualistic dimension. He recounts the historical revolt of 1237, when the Tavastians, one of Finland’s oldest tribes, rose up against the Church, expelling its representatives naked into the snow to die - an act of both defiance and despair. He also speaks to our present age, where the modern human, confined in their home, still fears the dark despite artificial lights and connected gadgets. Tavastland is more than an album: it’s a multi-chapter curse, a brutal reminder of what we’ve lost - freedom, our bond with the earth, and ancestral wisdom. Stefa himself promises: the album “will haunt its listener to the grave,” and one moonless night, it will come to open that grave and steal the light of your eternal soul.
Havukruunu strikes hard with their most varied and accomplished work to date. Musically, the band has never sounded this cohesive, this gripping. They prove that refinement can be achieved without sacrificing power or grandeur. The Finns’ black metal is enriched with subtle folk hues, while majestic choirs resonate like in a forgotten pagan temple. Unrelentingly intense, the album unfolds track after track like epic battles between the shadows of the past and the torments of the present. Less focused on frantic charges than previous records, it relies instead on a martial mid-tempo, proud and conquering, which all the more powerfully highlights the album’s blazing moments: incendiary blast beats, razor-sharp riffs, radiant melodies, and their strongest asset — those ferocious, heavy metal solos.


Tavastland is not to be merely listened to, it is to be lived, endured. A feverish sonic fresco. An exorcism for modern souls. And when the long and monumental closing track, in the vein of those crafted by their countrymen Moonsorrow, ends with the “distress of the Finns,” it’s not silence that follows, but the wind through the pines, the wailing of the dead, and the distant echo of a people who never stopped fighting. A captivating masterpiece what has already earned its place in this year's top albums.



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