Chronique : Cytotoxin Biographyte (2025)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 09 mai 2025

Sa note : 12/20

LINE UP

-Sebastian "Grimo" Grihm
(chant)

-Jason Melidonie
(guitare)

-Fabrice "Fonzo" Töpfer
(guitare)

-Vitalis "V.T." Kast
(basse)

-Maximilian Panzer
(batterie)

TRACKLIST

1) Hope Terminator
2) Condemnesia
3) Behind Armored Doors
4) Biographyte
5) Deadzone Desert
6) The Everslave
7) Eventless Horizon
8) Bulloverdozed
9) Transition of the Staring
10) Revelation
11) From Bitter Rivers

DISCOGRAPHIE

Radiophobia (2012)
Biographyte (2025)

Cytotoxin - Biographyte

(2025) - brutal death technique et radioactif - Label : Blood Blast Distribution

Mine de rien un groupe comme Cytotoxin finit par avoir de la bouteille et s’être fait un joli nom sur la scène death tech mondiale. Quiconque s’intéresse un tant soit peu intensément au style a forcément lu, entendu, croisé ce nom issu des rebus de la thématique de l’accident nucléaire. Alors forcément en 2025 lorsque nos Germains favoris annoncent une nouvelle sortie cinq années après la précédente, il y a frétillement.

Sans être le moins du monde un fan ou ne serait-ce qu’un connaisseur assoiffé du groupe (je n’en possède aucun album, me limitant à des lectures affriolées des critiques glanées de-ci de-là sur le web), lire un tel nom attire l’attention. Celle des collègues étant très timide (inexistante), me voici embarqué pour un voyage éprouvant. Ah merde, j’ai révélé le pot-aux-roses. Ok, appelez ça de l’ignorance ou de la naïveté mais j’imaginais le groupe plus posé. Dans le sens où certes death metal, mais le quintet s’exerçait à un art sachant prendre son temps. Parant au plus pressé à longueur de temps Biographyte m’a rapidement fait comprendre l’inanité d’une telle espérance. Les blasts sont monnaie terriblement courante, et ils ne se contentent pas de blaster. Oh non. Ils vont VITE. Très très vite. Épaulés de guitares supersoniques n’hésitant pas à monter dans les aigus l’ensemble n’est pas sans rappeler un Desecravity dans tous ses excès. Alors non, moins vaniteux, mais quand même.
Cytotoxin ne fait jamais dans la dentelle, par contre il sait broder (mouahaha). Il faut entendre les déchaînements-enchaînements de descentes de toms, d’attaques de cymbales et autres roulements de double grosse caisse. Arrimés qu’ils sont tous à une basse solide, évidemment en retrait mais non totalement couverte, capable de superbes défilés de notes, et à un duo de guitares véritable maitre à bord. Les Allemands sont des experts dans la couverture supraluminique des manches. Tous les riffs sont une orgie d’accords, les solos une offrande permanente à la divination du shred. Fort heureusement, les temps d’aération existent, la chanson-titre en offre un exemple concret avec des accords quasi-lancinants dans une première partie de solo qui se mue bien vite en shred par contre.
Aération indispensable dans le cadre d’une musique aussi exigeante pour les neurones. Le death metal brutal et technique dispensé sur toute la durée de l’album ne laisse pas la place au doute quant à sa destination : l’amateur du style et lui uniquement. Seule l’instrumentale "Deadzone Desert" s’impose comme une vraie pause dans la déferlante ("Revelation" se bornant à être une transition). Et Biographyte marque son territoire très clairement délimité sans tenter d’en déborder. Et c’est bien ce manque de dépassement de fonction qui se révèle son écueil final puisque l'inspiration semble un cran en-dessous des prédécesseurs. En se focalisant délibérément sur la vitesse et l’épate technique, Biographyte manque du supplément d’âme qui fait passer un Unquestionable Presence ou du Spawn of Possession pour rester dans un style plus similaire dans la catégorie supérieure.

Biographyte est intense assurément. Bien joué jusqu’à l’écœurement. Remarquable de richesse musicale tout autant que lassant dans son objectif monomaniaque. Et aussi dans sa restitution sonore, vraiment trop clinique et en manque de gras. Bref, du très beau boulot, mais pas si bon que ça.