Chronique : Zmarlym Wielkie Zanikanie (2025)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 mai 2025

Sa note : 17/20

LINE UP

-Andrzej "Andrew" Kądziela
(chant+guitare+claviers)

-Kacper Bedrzycki
(guitare)

-Marcin Ścibisz
(basse)

-Michał "Młody" Piekarski
(batterie)

A participé à l'enregistrement :

-Johny Yul
(saxophone)

TRACKLIST

1) Miejsca
2) Sny o lataniu
3) Idziemy w mgłę
4) Ludzie schronu (2034)
5) Bunt maszyn
6) A Good Day
7) Plamy I
8) Plamy II
9) Wielkie zanikanie

DISCOGRAPHIE

Druga Fala (2021)
Wielkie Zanikanie (2025)

Zmarlym - Wielkie Zanikanie

(2025) - black metal cosmique - Label : Godz ov War Productions

Oubliez. Vos idées préconçues. Les préjugés liés aux origines. Brossez d’un revers de main les Behemoth, Vader, Decapitated et autres Mgła de ce monde, ils n’existent pas. Affranchissez votre cerveau. Voilà, c’est mieux. Acceptation, recentrage et on repart de zéro. Pologne donc, Zmarłym vient de cette orientale contrée, pratique le metal extrême d’obédience noire. Et sonne comme des groupes anglais.

Que les mécompréhensions soient mises hors-circuit sur-le-champ, non je n’évoque pas Cradle of Filth. Plutôt des entités à la Vosforis ou Ofnus qui aiment à mélanger mélodies généralement hors-périmètre et ambiances spatiales dans un son plein et étonnamment chaud. Tout ne s’homothétise pas comme par magie, néanmoins vous avez l’idée. D’un groupe qui ose, n’hésite pas à ouvrir des portes sur l’inconnu, voire l’incongru. Et autant l’écrire tout de go, cette démarche ne sonne pas polonaise de prime abord, habitués que nous sommes des groupes à forte puissance, carrés et sacrément bons joueurs. Ici vous pouvez conserver l’aspect en maîtrise de ses instruments, mais ce n’est absolument pas la porte d’entrée dans le monde de Wielkie Zanikanie. Cette porte est astrale, à la croisée des trois yeux. Il faut savoir abandonner une partie de son appartenance terrestre pour s’engager dans les champs élyséens labourés par ces diables de Polonais.
Oubliez également les saltimbanques Furia et Cultes des Ghoules qui n’évoluent pas du tout dans les mêmes dimensions cosmiques. Zmarłym vise les étoiles, les machines en attestent, et c’est avec volupté qu’ils quittent notre planète nourricière pour s’épancher dans des délires philosophiques (enfin, ceci est de la pure conjecture. Metal-Archives indique une thématique dite « pandémique »). Pour arriver à leurs confins de l’Univers les sonorités et riffs intersidéraux sont utilisés à foison. Car bien sûr les zigouigouis électroniques mettent dans l’ambiance, pourtant ce serait retirer bien des mérites aux riffs placés impeccablement par nos amis guitaristes. Sortant de l’ordinaire, ils marquent vraiment de leur empreinte cette confection aux origines très clairement black metal et pourtant pleinement planante à 10000. L’aisance avec laquelle Zmarłym les dégaines participe grandement à la folie des grandeurs qui peuple ce disque.
Surtout que le groupe a la pertinence de plonger tête la première dans des blasts accablants de puissance, "Idziemy w mgłę" ou "A Good Day". Lorsque les Polonais décident d’être énervés, ils font MAL. Bravo. L'occasion de noter que l'homogénéité plus grande de l'album par rapport à son prédécesseur renforce ce mariage black et electro (dont la part est revue à la baisse). L’incarnation vocale n’est pas en reste puisque ses deux déclinaisons, claires et black font impression. La claire sonne dégingandée façon dandy des années 1920 pince-sans-rire et inaccessible aux contingences du monde. Pour ne rien gâcher, elle est juste et parsème l’album pour quasi moitié des interventions. Et elle est soutenue avec brio par la variation extrême, plutôt black metal dont l’impact est renforcé fatalement par cette dualité magnifiquement assumée et interprétée.

Des regrets, des reproches ? Pas franchement. Une sacrée tranche de black metal futuriste qui se veut à la pointe des possibilités. Lorsque c’est exécuté avec une telle maestria, tant dans le jeu que la qualité de composition, l’inclinaison bien basse est la seule échappatoire possible. On entérine et confirme merveilleusement les espoirs entendus sur Druga Fala.