19809

CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 20 mars 2025
Sa note : 16/20

LINE UP

-John James Sykes
(chant+guitare)

-Anthony James "Tony" Franklin
(chœurs+basse)

-Carmine Appice
(chœurs+batterie)

Ont participé à l’enregistrement :

-Marc LaFrance
(chœurs)

-David "Shuffle" Steele
(chœurs)

-John Webster
(claviers+programmation)

-Nik Green
(claviers)

TRACKLIST

1) Riot
2) Sex Child
3) Valley of the Kings
4) Jelly Roll
5) Blue Murder
6) Out of Love
7) Billy
8) Ptolemy
9) Black-Hearted Woman

DISCOGRAPHIE


Blue Murder - Blue Murder
(1989) - hard rock - Label : Geffen Records



À celui qui s’est fait virer de Whitesnake avant même d’avoir profité du succès interplanétaire de l’album homonyme, a.k.a. 1987, auquel il a fortement contribué, trois solutions se profilent : partir en pré-retraite avec la rente colossale des royalties générées par le banger sus-mentionné, monter un projet radicalement différent afin d’éviter une comparaison potentiellement désavantageuse avec l’un des maîtres-étalons du hard rock ultra-mélodique des eighties, ou faire exactement la même chose, mais cette fois à son compte. John Sykes a choisi l’option trois. Avec tous les risques qu'elle comporte.

Le problème est que l’ex-Thin Lizzy – le CV est costaud - prend son temps. Au point que la mouture initiale de son nouveau groupe, dont faisait initialement partie Cozy Powell, s’est fait la malle, ce dernier ayant préféré rejoindre Black Sabbath. Le poste de batteur est finalement occupé par Carmine Appice (Vanilla Fudge, Cactus, Beck, Bogert & Appice, Ted Nugent – joli CV aussi) lorsque est enregistré le premier LP de Blue Murder. Le nom du collectif, issu de l’expression « screaming blue murder  » (« crier au scandale ») a été trouvé par Tony Franklin, bassiste dont la fretless couine joyeusement dès l’entame spatiale de "Riot" en ouverture. Les claviers célestes résonnent en amorce de plusieurs pistes, bonifiant "Valley of the Kings", héroïque mais sans véritable refrain, "Billy" au dénouement décevant et le lourd "Ptolemy". Ces occurrences, à l’instar de toutes les autres, sont pourvues d’un pré-refrain particulièrement soigné et d’un break qui offre une plus-value souvent déterminante. Celui de "Riot" est superbe. Et que dire de celui de "Sex Child", qui rappelle fortement son homologue de "Still of the Night", l’un des hits les plus marquants de 1987 ? Que malgré une tension à donner les frissons, il ne permet pas complètement à la séquelle de rivaliser avec son modèle.
La faute en partie à un mix qui défavorise étrangement la guitare, au bénéfice de la basse et de la batterie. Conçu par Bob Rock, qui vient de produire Sonic Temple de The Cult et s’occupe concomitamment du prochain Mötley Crüe (une histoire de toubib), le son diminue l’impact des riffs, y compris celui du nerveux "Black-Hearted Woman", à mi-chemin entre "Bad Boys" et "Children of the Night" du Serpent Blanc. Le morceau, qui clôt le recueil, se voit en outre affublé d’un solo frustrant de brièveté, au contraire de presque tous ceux délivrés par l'ancien Tygers of Pan Tang. Sykes propose en effet une masterclass en la matière, valorisant, entre autre, le blues de "Jelly Roll" doté d’une variation exquise. Sur l’alerte chanson-titre, c’est pour une fois le refrain qui est mis en valeur, un peu trop peut-être sur le fade out final.
Le chant est assuré par Sykes lui-même, qui a fini par s’y mettre sur l’insistance de ses partenaires, suite à la défection de dernière minute de Tony Martin, en poste lui aussi chez Black Sabbath. Bien que moins profondes et nuancées que celles de David Coverdale - la comparaison est inévitable tant elles sont proches - ses interventions claires et puissantes servent les compositions avec une plaisante ferveur. Elles contribuent à susciter l’émotion sur "Out of Love", la ballade réglementaire. Rivaliser avec "Looking for Love" et son solo iconique signé Sykes lui-même semble relever de la gageure, se frotter à "Is This Love" paraît plus abordable. La composition se situe quelque part entre ces deux spécimens, avec son début faussement désabusé proche du second nommé avant que la troupe ne sorte la grosse artillerie émotionnelle qui caractérise le premier. La paire de solos est énorme et le refrain, renforcé par des chœurs, prend aux tripes.


Dans la droite ligne du Whitesnake de la fin des années quatre-vingt, relevé d’un soupçon de groove à la Thin Lizzy, Blue Murder séduit. John Sykes et ses partenaires réussissent le pari de délivrer une réalisation aussi variée qu’aguicheuse, servie par des musiciens de haut niveau malgré une production un peu tendre et quelques baisses d’inspiration. La déception générée par Slip of The Tongue, le successeur de 1987, donne l’opportunité à une formation œuvrant dans le même créneau que Whitesnake de se faire une place au soleil : la réussite artistique du long format inaugural de Blue Murder donne la légitimité à cet autre gang britannique de pouvoir y prétendre.



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