Chronique : Time Rift Eternal Rock (2020)

CHRONIQUE PAR ...

Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 04 mars 2025

Sa note : 14/20

LINE UP

-Levi "Vy" Campbell
(chant+basse)

-Justin Kaye
(guitare)

-Terrica Jean "Catwood" Kleinknecht
(batterie)

TRACKLIST

1) Eternal Rock
2) Fight for Your Love
3) Hooks in You
4) Magic Bullet
5) Better than Life
6) Starcrossed
7) Fire in Her Eyes
8) Shoot You In The Back (Motörhead cover)
9) Another Name

DISCOGRAPHIE

Eternal Rock (2020)
In Flight (2025)

Time Rift - Eternal Rock

(2020) - heavy metal hard rock - Label : Dying Victims Productions

Pas facile d'avoir l'air frais quand on fait du vieux. Éviter le pastiche pour ne pas sonner comme des pré-retraités qui radotent doit être, devrait être, le credo des formations qui se lancent dans le bain bouillonnant du heavy metal traditionnel. Après quelques tâtonnements à la fin des années 2010, Time Rift, de Portland, Oregon, tente sa chance au tournant de la décennie suivante avec un premier album dénommé Eternal Rock.

L’intitulé naïf peut faire sourire, mais au moins il ne glorifie pas la bagarre ou la paranoïa, ça repose. La chanson-titre scandée par un riff typé hard rock des années quatre-vingt confirme l’intuition d’une approche affable, incarnée par un chant clair évoquant en partie celui de Danny Hynes de Weapon, pas la plus violente des sections de la New Wave Of British Heavy Metal. Les inflexions de Levi Campbell tirent aussi vers les aigus caractéristiques du glam rock, en moins outrés. Néanmoins le tempo est enlevé et le refrain accrocheur, à l’instar de "Fight for Your Love", davantage ancré dans un esprit seventies fervent à la Drye Water et Highway Robbery. Le solo est bref, mais il existe, ce qui n’est pas le cas sur d’autres occurrences telles que "Starcrossed" d’inspiration Accept en mode AC/DC, modèles également convoqués en fin d'enregistrement sur "Fire in Her Eyes" et "Another Name".
L’intervention en solitaire du six-cordiste Justin Kaye est plus consistante sur "Hooks in You", qui fait songer au Judas Priest décontracté des origines qu’on aurait délesté des parties de guitares harmonisées. Le power trio ne compense pas ce manque apparent – pas de basse prolixe - qui diminue l’impact des pistes énergiques sous influence Motörhead "Magic Bullet" et "Better than Life". La reprise de "Shoot You In The Back" de la bande à Lemmy renforce l’impression d’un décalage entre l’amabilité dont font preuve les Nord-Américains et la rudesse du répertoire auquel ils essaient parfois de se frotter.

Enjoué et accueillant, Eternal Rock donne le sentiment d’entendre des musiciens cryogénisés dans les années soixante-dix qui découvriraient cinquante ans plus tard le heavy metal du début des eighties. Plutôt rafraîchissant par son approche sans artifice ni complication, ce recueil en ligne claire fait entendre un groupe prometteur à qui il reste à affirmer sa personnalité pour rendre ses compositions encore plus accrocheuses. Vu le bond qualitatif réalisé avec ce que proposaient certains de ses membres sous le nom de Doomsower quelques années auparavant, l’espoir est justifié.