Chronique : Final Dose Under the Eternal Shadow (2025)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 27 février 2025

Sa note : 15/20

LINE UP

-Bruno Fusco
(tout)

TRACKLIST

1) Eternal Winter
2) Weathered Axe
3) Rite of Spring
4) Servant
5) Dark Paradise
6) Wretched
7) Funeral March
8) Locked in the Black Dungeon
9) Revenge
10) Drag the Light Down

DISCOGRAPHIE

Under the Eternal Shadow (2025)

Final Dose - Under the Eternal Shadow

(2025) - black metal punk - Label : Wolves of Hades

Des Anglais qui font du punk. Ah non. Des Anglais, donc ils font du punk. Logique. L’ordre des choses est respecté se dit-on candidement. Gagné. Alors du punk certes, mais black metal. Voilà le postulat de départ de Final Dose (nom fugacement intriguant au passage). Base d’une curiosité chez votre chroniqueur.

Car le black punk, on sait ce que c'est depuis que Darkthrone s’est détaché du style raw qui l’a vu prendre sa notoriété. Ou qu’un Sordide livre ses saillies socialistes régulières sur l’état de la France. Et d’autres exemples que les plus érudits ne manqueront pas de citer. Ce n’est toutefois pas une montagne, plus une colline, le black punk demeurant cantonné au rôle de subalterne du style. Qu’importe, l’ornière fait ontologiquement la vie du punk. Il en tire sa substance, le substrat par lequel il crée de l’énergie, la fougue et la haine de classe qui lui donnent cette hargne vengeresse apte à emporter les foules. Final Dose maîtrise ces codes en produisant une musique rageusement efficace sans jamais être brutale. Agressive au coin de la rue, mais brutale, non. Oubliez les blasts (ou si peu).
Accueillez les rythmiques emballantes, groovy plus qu’à leur tour. La force de Under the Eternal Shadow réside bien dans sa capacité à porter l’auditeur dans un état d’énergie encourageant le défouloir. Défouloir qui a priori se retrouve dans les thématiques abordées, ayant trait aux problèmes sociaux et mentaux. Sujets absolument pas évoqués par les titres ni de l’album ou des chansons ironiquement, très classiquement black metal dans leur première lecture. Alors oui, on peut toujours les interpréter métaphoriquement, mais il est amusant de constater que l’accroche initiale persiste dans la tradition noire.
Tradition noire brillamment portée par la production d’un crade magnifiquement assumé, entre des guitares saturées jusqu’à la limite du confortable, une batterie merveilleusement sylvestre et un chant braillard lui-même porté sur la distorsion. Sorti des véhémences punk, Final Dose réserve quelques surprises. L’intervention dungeon synth sur la fin de "Funeral March" n’est pas la moindre. Citons également les arpèges tout en reverb’ de "Locked in the Black Dungeon" ou l’impeccable beauté acoustique pour conclure "Drag the Light Down" dans une saturation terrible. Pas du révolutionnaire, mais suffisamment pour valider cette volonté de varier les registres afin de… hum… distraire ceux qui écoutent si vous me permettez l’expression. De quoi ouvrir des portes à une sortie pas linéairement black metal ou punk sans cervelle. La classe discrète anglaise se révèle tout au long des dix titres qui composent la galette.

Under the Eternal Shadow s’affirme recommandable, et étonnamment, pas forcément aux énervés du black metal. Un amateur de Motörhead pourrait s’y retrouver (tu t'enflammes Billy) aux côtés de celui de Nifelheim. Une belle manif’.