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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 13 janvier 2025
Sa note : 14/20

LINE UP

-John Garcia
(chant)

-Joshua Michael "Josh" Homme III
(guitare)

-Nick Steven Oliveri
(basse)

-Brant Bjork
(batterie)

A participé à l’enregistrement :

-Chris Cockrell
(basse sur "Black Widow" et "Deadly Kiss")

TRACKLIST

1) [Beginning of What's About to Happen] Hwy 74
2) Love Has Passed Me By
3) Son of a Bitch
4) Black Widow
5) Katzenjammer
6) Deadly Kiss
7) The Law
8) Isolation
9) I'm Not
10) Big Bikes
11) Stage III

DISCOGRAPHIE


Kyuss - Wretch
(1991) - stoner - Label : Dali Records



« Créatures à l’apparence réellement horrible, les fils de Kyuss sont d’abominables morts-vivants qui apparaissent comme des cadavres en putréfaction dont tous les orifices du crâne grouillent de gros asticots verdâtres. Kyuss était un grand prêtre maléfique qui créa la première de ces créatures sur les instructions d’un dieu mauvais. »  Extraite du livre des règles de Donjons & Dragons, cette description guère flatteuse en dit sûrement pas mal sur la façon dont se voient les membres de Sons of Kyuss, devenu Kyuss - de très jeunes gens qui préfèrent s’exiler hors des grandes mégalopoles de la Côte Ouest pour aller jouer dans le désert, pour rien ou pas grand-chose. De cette école à la dure, la formation va tirer une substance singulière qu’elle tente de matérialiser sur son premier LP intitulé Wretch.

« Misérable », c’est sans doute le terme qui viendrait à l’esprit des fans exclusifs de rock mainstream à l’écoute du son de l’enregistrement, dans le cas improbable où celui-ci, édité sur le très modeste label Dali Records, leur viendrait aux oreilles. Le rendu sonore est pourtant plus profond, et un peu plus ample que celui de l’EP et de la démo parus lorsque la troupe basée à Palm Desert s’appelait Sons of Kyuss. Wretch consiste en une sélection de titres issus de ces deux réalisations, les versions de l’album étant quasi identiques aux originales. Les morceaux progressent dans le contraste constant entre les aigus dégagés par la batterie de Brant Bjork alliée au chant de John Garcia et les graves sculptés par la basse de Nick Oliveri qui a remplacé Chris Cockrell avant le raccourcissement du nom du groupe, mais aussi de la six-corde de Josh Homme, réputé pour la brancher sur un amplificateur de basse.
L’allure constamment alerte de "[Beginning of What's About to Happen] Hwy 74" en ouverture, sur laquelle est calquée celles de "Love Has Passed Me By" ainsi que les courts "Isolation" et "Katzenjammer" (du nom initial de la horde) offre un dynamisme bienvenu à un ensemble caractérisé par des tempos modérés. Le déficit de profondeur du son, qui grésille plus qu’il ne vibre, tend à affadir les pistes obstinées telles que "Black Widow", "I'm Not" tout en rage à peine contenue ou encore "Big Bikes" qui parle de grosses cylindrées et de « vouloir de la chatte », comme Mötley Crüe. A priori, les probabilités d’en dénicher dans la rocaille surchauffée du Sonora sont faibles, d’où une probable frustration exprimée par les inflexions hargneuses de Garcia.
Ses interventions laissent deviner une puissance toute relative mais une indéniable expressivité qui permet de sortir l’inédit "Son of a Bitch" d’une torpeur également contrariée par quelques accélérations, de même que "Deadly Kiss" et "The Law", occurrence au long cours introduite par une séquence nerveuse évoquant le riff de "Breadfan" de Budgie et dotée d’un solo psychédélique. Pas vraiment porté sur le mode guitar hero, Homme se lâche cependant sur un ultime instrumental. Ce n’est pas "Maggot Brain" non plus mais la lave froide qu’il sculpte, attisée par un généreux flanger, lui permet d’achever le recueil sur un mélange de terre brûlée et de poussière cosmique qui ramène aux œuvres à forte personnalité des seventies.


À la fois marqué et limité par une production frustre, Wretch est un amalgame intrigant de lourdeur et de fugacité. En déficit de thème marquant, ses compositions progressent dans une chaleur minérale que parvient à restituer un quatuor encore brut convoquant la colère grunge tout en donnant l’impression de découvrir le metal tellurique de Black Sabbath. La jeunesse et le manque de moyens expliquent en partie l’aspect encore perfectible des inspirations de Kyuss, mais avec une personnalité déjà bien affirmée, et un environnement un peu plus professionnel, le quartet aura tout loisir de démontrer pourquoi il a préféré, en changeant de nom, muter de créature à créateur.



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