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CHRONIQUE PAR ...

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Dr Gonzo
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note : 18/20

LINE UP

-John Garcia
(chant)

-Josh Homme
(guitare)

-Scott Reeder
(basse)

-Alfredo Hernandez
(batterie)

TRACKLIST

1)Hurricane
2)One Inch Man
3)Thee Ol' Boozeroony
4)Gloria Lewis
5)Phototropic
6)El Rodeo
7)Jumbo Blimp Jumbo
8)Tangy Zizzle
9)Size Queen
10)Catamaran
11)Spaceship Landing
12)Day One

DISCOGRAPHIE


Kyuss - ...And The Circus Leaves Town
(1995) - stoner - Label : Elektra



Une tornade de poussière et de sable, voila l’effet que produit …And the Circus Leaves Town sur l’auditeur innocent qui découvre le dernier, mais non le moindre des albums du groupe -que beaucoup se plaisent à qualifier de mythique- Kyuss. De loin, on ne semble percevoir que le ronflement paresseux d’un animal qu’on imagine massif et que l’on espère endormi. Après avoir fait le tour de la bête, le voir soulever une paupière engourdie n’est même plus effrayant. En s’approchant un peu, on découvre à travers un déluge de cymbales et une basse marécageuse un groupe d’une grande cohésion malgré la liberté qu’il se laisse. Au programme, un soleil écrasant, du sable, de la drogue et un vrombissement continu pendant 11 morceaux.

Sur le papier, si je me contentais de dire que le groupe se lâchait, sans se poser de limites, que sur la seule base d’un groove se bâtissait sous nos oreilles une montagne psychédélique et qu’un parfum de jam venait épicer cet album désertique, et bien si je me contentais de cela –et ça pourrait largement suffire- pour te conter à toi jeune internaute ce disque délicieux, je perdrais facilement les deux tiers des lecteurs en route. Aussi, pour toi ami, je conterais les espaces caniculaires qu’évoquent les riffs mémorables que se disputent une basse et une guitare toute deux si massives et granuleuses que l’on se surprend à prendre l’une pour l’autre. Je décrirais la puissance qui se dégage des morceaux petit à petit, à travers les cris furieux d’un John Garcia qu’on jurerait seul au monde auxquels viennent succéder des solos efficaces, inventifs, minimalistes et pourtant brillants tout à la fois. Je te raconterais tout ça quand je serais payé aux mots, c'est-à-dire pas pour tout de suite. Contentons-nous d’appréhender l’œuvre avec une vision globale, ce qui ne représente pas une mince affaire.

Un bloc massif et pourtant insaisissable, tel est le paradoxe qui définira à merveille un album aussi testamentaire que définitif. La production de Chris Goss parvient à sculpter un son unique qui n’était qu’esquissé auparavant, qui maintient étonnamment son équilibre entre rythmiques pesantes et ambiances aériennes. Cette tempête de sable fait un poil d’ombre à la voix éraillée de John Garcia qui a parfois du mal à nous atteindre. Le brave n’étant pas non plus ce qu’on appellerait un brillant chanteur, et à la vue de l’immense chemin parcouru entre cet album et ses enregistrements récents chez Hermano entre autre, ce léger sous-mixage n’est pas dramatique en soi, bien au contraire. L’espace sonore reste bien rempli, partagé entre guitares, basses et batterie. Deux instrumentaux ("Thee Ol’Boozeroony", "Jumbo Blimp Jumbo") viendront d’ailleurs prouver que l’absence de voix n’est pas une si grosse perte que cela. Les paroles hallucinées viennent cependant souvent renforcer une guitare assourdissante, aride, parfois dégoulinante de wah-wah. Les moments d’accalmies comme durant l’introduction de "Phototropic" ou d’ "El Rodeo" ne seront qu’une habile façon de préparer le terrain à un envol aussi bruyant que jouissif.


Au rythme du défilement des morceaux, un mythe se construit sans démentis possibles. Le disque s’achève au milieu de nulle part, au cœur de ces espaces vides où tout avait commencé. Merveilleuse introduction à l’univers désertique de Kyuss, cet album n’aura que pour cruel défaut d’être infiniment frustrant par son absence de successeur. On se consolera pourtant avec les multiples ramifications de cette imposante racine grâce Hermano, Unida, Slo Burn, les Queens of the Stone Age bien sûr et pourquoi pas les Desert Sessions.


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