Chronique : Defeated Sanity Chronicles of Lunacy (2024)

CHRONIQUE PAR ...

Shamash
Cette chronique a été mise en ligne le 29 décembre 2024

Sa note : 17/20

LINE UP

-Joshua "Josh" Welshman
(chant)

-Vaughn Stoffey
(guitare)

-Jacob Schmidt
(basse)

-Lille Gruber
(batterie)

Ont participé à l'enregistrement :

-Danny Nelson
(chœurs sur 1 et 3)

-Paulo Henri Paguntalan
(chœurs sur 1 et 3)

TRACKLIST

1) Amputationsdrang
2) The Odour of Sanctity
3) Accelerating the Rot
4) Temporal Disintegration
5) Extrinsically Enraged
6) A Patriarchy Perverse
7) Condemned to Vascular Famine
8) Heredity Violated

DISCOGRAPHIE

Chapters Of Repugnance (2010)
Disposal of the Dead / Dharmata (2016)
The Sanguinary Impetus (2020)
Chronicles of Lunacy (2024)

Defeated Sanity - Chronicles of Lunacy

(2024) - brutal death brutal death technique - Label : Season Of Mist

La surprise était de taille. Chronicles of Lunacy, le nouvel album de Defeated Sanity, sort chez Season Of Mist et non sur Willowtip. Une joie non feinte s’empare de moi, à l’idée que ce label français compte désormais dans ses rangs une pointure du brutal death. Je me demande cependant, si après la déception qu’a constituée The Sanguinary Impetus, la formation parviendrait à me reconquérir.

Le groupe annonce de plus qu’il souhaite proposer quelque chose de plus accessible. Bref, tous les voyants semblent au vert. Car, je l’ai dit, Lille Gruber et ses camarades avaient, à mon sens, trop cherché la démonstration. Une rapide écoute de ce septième album viendra éteindre mes craintes. Certes, Defeated Sanity ne fait toujours pas dans la facilité : leur musique est un chaos organisé, un enchevêtrement de riffs ultra-techniques, de structures dissonantes et de rythmes effrénés qui déroutent et captivent à la fois. Mais notons cependant cette volonté affichée de présenter quelques passages plus simples, comme sur le très lourd "Temporal Disintegration".
Pourtant, les riffs sont d’une précision chirurgicale, œuvre du nouveau venu Vaughn Stoffey. La section rythmique est bien en place, Jacob Schmidt à la basse qui claque et surtout le patron Lille derrière les fûts. Il fait preuve encore une fois de son immense talent, laissant transpirer son amour lors de passages très techniques, dans lesquels l’influence jazz est bien présente. Chaque note, chaque changement de tempo semble pensé pour déstabiliser l’auditeur qui ne serait pas familier avec le travail des Allemands (et États-uniens). Si la technicité est bien mise en avant, l’on est cependant ravi de retrouver des riffs qui permettent de rendre le tout plus lisible, avec des mosh parts bien amenées, qui donnent envie de se casser la nuque, à l’instar de "Condemned To Vascular Famine", qui plusieurs fois, permet de s’adonnant au plaisir simple du secouage de tête.
Le tour de force du quartet est donc de proposer un disque des plus techniques, qui forcera l’auditeur à de multiples écoutes pour en apprécier toute la richesse, tout en y insérant de nombreux passages plus faciles d’accès, sorte de respirations essentielles, qui viennent en contrepoint de cette débauche de technicité. Pour ne citer que lui, le titre final, "Heredity Violated", résume clairement la teneur de cette septième livraison. Un riff simple, suivi d’une avalanche de riffs tout en blasts, entrecoupés d’une partie lourde à souhait. Brutal et viscéral, Defeated Sanity ne fait pas semblant, et la prestation au chant de Josh Welshman vient renforcer l’ensemble. Rien à redire sur sa prestation, que d’aucuns auraient préféré plus variée.

En résumé, Chronicles of Lunacy est un chef-d'œuvre de brutalité technique, une immersion totale dans l’univers démentiel de Defeated Sanity. Il m’aura permis de retrouver ce que j’apprécie chez le groupe, qui m’avait perdu avec l’aspect trop démonstratif de son prédécesseur. Fan de brutal death très technique mais ne négligeant nullement le groove, vous êtes prévenus. Lille et ses amis sont de retour et, sans se réinventer, signent l’un des meilleurs disques du genre cette année.