Chronique : Defeated Sanity The Sanguinary Impetus (2020)

CHRONIQUE PAR ...

Shamash
Cette chronique a été mise en ligne le 27 décembre 2024

Sa note : 12/20

LINE UP

-Joshua "Josh" Welshman
(chant)

-Jacob Schmidt
(basse)

-Lille Gruber
(guitare+batterie)

Ont participé à l'enregistrement :

-Colin James Marston
(guitares+programmation sur 5 et 8)

-Daniel "Dan" Thornton
(guitare sur 4)

-Justin Susumu Sakogawa
(guitare sur 5, 7 et 8)

TRACKLIST

1) Phytodigestion
2) Imposed Corporeal Inhabitation
3) Conceived Through Savagery
4) Entity Dissolving Entity
5) Insecta Incendium
6) Arboreously Transfixed
7) Propelled into Sacrilege
8) Drivelling Putrefaction
9) Dislimbing the Ostracized

DISCOGRAPHIE

Chapters Of Repugnance (2010)
Disposal of the Dead / Dharmata (2016)
The Sanguinary Impetus (2020)
Chronicles of Lunacy (2024)

Defeated Sanity - The Sanguinary Impetus

(2020) - brutal death - Label : Willowtip

Dans le monde du death metal, Defeated Sanity est un nom qui n’a pas besoin de présentation pour les aficionados des extrêmes. Depuis sa formation en 2004, le groupe allemand n'a cessé de repousser les limites de la brutalité, mêlant technicité et chaos sonore. Après un album particulier, Disposal of the Dead / Dharmata, montrant deux facettes bien distinctes du groupe, l’on retrouve en 2020 quelque chose de plus familier.

Après un "Phytodigestion" en guise d’introduction, "Imposed Corporeal Inhabitation" donne le ton : une furie de blast beats, des guitares d’une précision chirurgicale, et une basse monstrueuse. Avec ce titre, Defeated Sanity rappelle à tous son talent pour proposer des pièces d’une rare brutalité avec une technicité impressionnante. On se dit alors que l’on tient entre les oreilles un nouvel album qui fera date. Malheureusement, le soufflé retombera assez vite. La raison de cette déception qui vient poindre ? La désagréable impression que le combo s’est astreint à écrire des morceaux dans lesquels la technique est surreprésentée. Ou comment montrer au monde entier qu’ils sont d’excellents musiciens, en sacrifiant pour cela une certaine simplicité qui permettrait d’apprécier davantage cette offrande.
Pour qui est familier avec le groupe, pas besoin de cet étalage parfois outrancier. Lille Gruber, tête pensante du projet, a certainement voulu repousser les limites faisant preuve une fois encore de ses qualités de batteur. Les passages épatants sont nombreux tant il maîtrise son instrument à la perfection. Avec le départ de Christian Kühn, il est désormais également à la guitare. Dommage que des parties marquantes manquent à l’appel. Il offre quelques passages plus lourds, qui viennent ponctuer des passages enlevés et très démonstratifs, à l’instar de la seconde partie de "Insecta Incendium". Mais une fois l’écoute passée, on se dit que, malgré quelques bonnes idées, le patron a souhaité trop ostensiblement insister sur l’aspect technique de sa musique. "Propelled Into Sacrilege" est un bon morceau, mais qui s’achève de manière spéciale et finalement peu intéressante.
Le chant reste cependant toujours ancré dans le brutal death. L’États-unien Josh Welshman, nouveau venu au poste de frontman, présente des qualités indéniables, bien que sa prestation semble manquer quelque peu de variété. Mais ce n’est pas par ce biais que l’auditeur pourra être ennuyé. Je le répète, ce qui dérange le plus, c’est cette volonté affichée de vouloir à tout prix faire montre de ses capacités techniques qui finalement dessert l’œuvre. Defeated Sanity a pu laisser sur le bord de la route quelques fans, dont je fais partie. Je conçois cependant sans mal que l’on puisse être ébahi par une telle débauche de virulence et d’habileté, le trio ayant eu le bon goût de demeurer malgré tout dans la sphère brutal death, sans devenir une quelconque formation de tech death.

En somme, The Sanguinary Impetus ne m’aura pas pleinement convaincu. Trop démonstratif, pas assez efficace, il en résulte un relatif ennui à son écoute. La déception est à la hauteur du statut de Defeated Sanity, l’un des plus grands groupes du brutal death actuel. Pas de naufrage, mais un disque difficile à apprécier totalement.