Chronique : Misanthropy The Ever-Crushing Weight of Stagnance (2024)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 20 décembre 2024

Sa note : 15/20

LINE UP

-Kevin Kovalsky
(chant+guitare)

-José Valles
(guitare)

-Mark Bojkewycz
(basse)

-Paul Reszczinsky
(batterie)

TRACKLIST

1) Of Sulking and the Wrathful
2) The All-Devouring
3) A Cure for the Pestilence
4) Condemned to a Nameless Tomb
5) Descent
6) Sepulcher
7) Consumed by the Abyss

DISCOGRAPHIE

The Ever-Crushing Weight of Stagnance (2024)

Misanthropy - The Ever-Crushing Weight of Stagnance

(2024) - death metal - Label : Transcending Obscurity Records

Ne nous voilons pas la fesse, s’appeler Misanthropy dans le metal extrême, c’est faire appel d’air aux confusions majeures.
« -Quel groupe déjà ?
- Tu sais, le Misanthropy des US.
- Ok, mais lequel ? Et t’es sûr que c’est pas Misanthrope ou Misanthropia ?
- Attends, le doute m’habite désormais… »
Ouais bref, conversation classique de métalleux.

Fort heureusement pour nos oreilles, la musique des Américains ne se résume pas à un bête échange de banalités. Plutôt du genre death metal rugueux, voire légèrement dissonant à l'occasion. Ou est-ce la conséquence d’une production des guitares fort claire ? En effet, elles dégoulinent de saturation dans le haut du spectre, les rendant rêches et fatalement agressives. Un parti-pris original qui n’est pas sans rappeler Covenant de Morbid Angel. Et au service d’une musique portée sur la mise en tension des tympans. Enroulés autour d’un growl tout ce qu’il y a de plus caverneux et fort classique bien qu’efficace, criard ou « scouic » façon slam à l'occasion, les riffs tournicotent leurs notes en nombre. Et n’oublient pas les racines apparemment thrash de la troupe avec "The All-Devouring" dont les accents groovy ressortent sur sa fin. Ou une basse discrètement mise en avant, pourvoyeuse de belles lignes même si on peut regretter de ne pas franchement entendre sa qualité fretless (ce sont eux qui l’écrivent).
Parlant des grooves, ils peuvent emmener le quatuor tutoyer un Gorod, bien qu’immensément moins marqué par la posture technique et l’aspect rythmique prépondérant. The Ever-Crushing Weight of Stagnance parvient à creuser son sillon grâce à d’indéniables qualités dans la composition, avec des riffs variés malgré leur caractère ancré dans le death (et incartades thrash), une progression constante dans la structure des titres et une véritable capacité à trouver des lignes d’accroche. S’il est difficile de parler mélodie dans le cadre d’une musique aussi abrasive, qui se frotte subrepticement au slam, bonjour "Condemned to a Nameless Tomb", il ne faut pas retirer l’aspect musical que dégage l’album. D’un death pur, marqué par ses appuis rythmiques et sa faculté à gratouiller les oreilles, Misanthropy tire une offrande qu’il conviendra de mettre dans sa liste 2024 à écouter.

Personnalisé sans être fondamentalement original, The Ever-Crushing Weight of Stagnance s’affirme par ses chansons. Riches, techniques, corrosives sans jamais mettre de côté la musicalité, et puissamment death, elles sont au diapason d’un groupe qui saura se faire une place au soleil des amateurs du style.