Chronique : Arcania Sweet Angel Dust (2010)

CHRONIQUE PAR ...

Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 12 novembre 2024

Sa note : 15/20

LINE UP

-Cyril Peglion
(chant+guitare)

-Nicolas Alberny
(guitare)

-Guillaume Rossard
(basse)

-Olivier Chéné
(batterie)

Ont participé à l’enregistrement :

-Jean Christophe Ginez
(violoncelle sur "My Funeral")

-Clément Crispides
(piano sur "Interlude")

TRACKLIST

1) Sweet Angel Dust
2) No End
3) Memento
4) Leave My Mind
5) Against My Fear
6) As We Fall
7) Interlude
8) This Man Failed
9) My Funeral

DISCOGRAPHIE

Arcania (EP) (2005)
Sweet Angel Dust (2010)
Dreams Are Dead (2014)
Lost Generation (2024)

Arcania - Sweet Angel Dust

(2010) - thrash metal - Label : Great Dane Records

Cinq années auront été nécessaires à Arcania pour donner une suite à un EP prometteur paru au milieu des années 2000. Le délai laisse à penser que les jeunes Angevins ont soigné la confection de leur premier album, intitulé Sweet Angel Dust. D’autant qu’il s’est produit quelques changements.

Des changements de personnel, d’abord, puisque le guitariste Nicolas Alberny et le batteur Olivier Chené ont rejoint les co-fondateurs Cyril Peglion (chant/ guitare) et Guillaume Rossard (basse). D’autre part, s‘il est toujours question musicalement de thrash metal, le propos s’est affiné. Les premières mesures de la chanson-titre laissent filtrer quelques notes de boîte à musique avant de laisser la place à un riff saccadé évoquant un Gojira ayant perdu du lest. Le chant de Peglion est proche de celui de Joe Duplantier, en moins guttural et moins saturé, et surtout en net progrès par rapport à l’EP. La comparaison avec les leaders du metal français s’arrête ici, la batterie n’étant pas aussi véloce que celle de Mario Duplantier, pas forcément servie par un son assez mat. Chené abat néanmoins un travail conséquent et offre un soutien approprié aux tempos élevés du recueil.
Quant à la production, elle met en valeur le jeu des six-cordistes qui concoctent des entrées en matière particulièrement soignées, celles de "Memento" et "As We Fall" par exemple, voire presque trop sur "This Man Failed" qui se perd un peu dans les préliminaires au lieu de la décharge attendue après un doux interlude de piano et de chœurs mêlés. L’allure plus élevée de "No End" en fait le morceau le plus virulent de la réalisation, sans toutefois virer bas du front. La mélodie est omniprésente, ainsi les passages en chant médium sur "Leave My Mind" rappelant Supuration, relayés par une montée en puissance progressive. Comme sur la plupart des pistes, le solo est habile et fait office de rehausseur d’intensité.
Les refrains sont en revanche moins saillants, hormis celui d’"Against My Fear", la proposition la plus efficace. Celle-ci s’achève sur l’ambitieux "My Funeral", sorte de résumé en dix minutes du savoir-faire du quatuor, depuis une exposition tour à tour solennelle et délicate grâce à l’intervention d’un violoncelle, jusqu’à l’ultime accélération d’un enregistrement qui en aura compté beaucoup.

Sweet Angel Dust témoigne d’une évolution en tous points positive de la part d’Arcania depuis sa précédente livraison. Compositions, interprétation, production - la pochette, aussi : tout est plus abouti, fluide et plaisant. Peu portée sur les rengaines obsédantes, la formation des bords de Maine a trouvé un équilibre convaincant entre puissance et mélancolie, développant un metal racé de premier plan.