Chronique : Altar ov Asteria éna (2024)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 08 novembre 2024

Sa note : 14/20

LINE UP

-Renata "Satyra" Safina
(?)

-Susen "Melpomene" Wetzel
(?)

TRACKLIST

1) Arroganz
2) Fegefeuer
3) Hesperus
4) Kataklysm
5) Pilatus

DISCOGRAPHIE

éna (2024)

Altar ov Asteria - éna

(2024) - black metal - Label : Dusktone

Dans la vie, on ne part pas tous avec les mêmes chances. Prenez Altar ov Asteria. Déjà le nom du label, Duckstone. Non mais. Et puis ce titre, Ecole Nationale d’Administration ! Qui cela intéresse-t-il un concept-album sur les bruits de couloir de notre chère formation des élites de l’administration ? … Hein ? Comment ? Z’êtes sûr ? Oups…

Bon ok, j’y suis allé un peu fort sur les conneries, mais faut savoir s’amuser dans la vie, merde ! Allemagne, avant-garde, black metal, mystère. Voici les quatre mamelles nourricières de la présentation de cette nouvelle entité diablement difficile à appréhender sur le net, où même metal-archives n’est d’aucune aide. Tout d’abord, black metal et mystère ok, ça se tient, la musique est froide et noire, la production bien crade avec la part belle à la basse (alléluia !) et on ne connaît rien de ses membres. Mais avant-garde… je ne vois pas trop où ils sont allés piocher ça. On parle d’un groupe qui tient à ses codes sombres, dont les compositions ne les renient aucunement. Certes, il y a de longs passages dialogués (dont un évoque la Moldavie… indice d’origine géographique ?), mais si cela sert de base à affirmer un esprit à l’avant-front des idées neuves… ok, nous ne partagerons pas le camembert.
Cette musique d’ailleurs peut rappeler un Secret of the Moon par son aspect très sec, en plus saturé, croisé à la scène québécoise genre Frozen Shadows. Ok on s’évite les traditionnels blasts continus, pour autant les chansons se cantonnent à un carcan somme toute classique. Seule la longueur moyenne témoigne clairement d’une ambition au-dessus de la norme, bien qu’on ne parle pas de durées titanesques. Leurs structures et les constructions choisies pour abreuver l’oreille noire en concoctions diaboliques, si elles s’éloignent des standards par trop piétinés, demeurent malgré tout familières. On apprécie toutefois le véritable effort entrepris pour des propositions un peu à l’écart, pourquoi pas une touche de Furia (les Polonais), et l’objectif de maintenir de la cohérence tout autant que des accroches pour l’oreille attentive de l’auditeur tandis qu'enfin la dernière piste "Pilatus" permet de réellement marquer la différence. Pourquoi avoir tant attendu ?

Une musique bien froide, vraiment crade par son chant éraillé passé à la moulinette saturation et des guitares très fraîchement produites. La prépondérance de la basse dans le mix baigne l’ensemble d’une aura différente rien que par sa présence. Au global, éna (sans la majuscule apparemment) fait bien le boulot et saura satisfaire les amateurs de black bien sec à la recherche d’un porte-voix pour hurler leur haine du monde.