Chronique : Amiensus Reclamation Part II (2024)

CHRONIQUE PAR ...

Belzaran
Cette chronique a été mise en ligne le 13 septembre 2024

Sa note : 16/20

LINE UP

-James Benson
(chant+guitare+claviers)

-Alex Rozsa
(chant+guitare+claviers)

-Kelsey Roe
(guitare+chant)

-Joe Waller
(guitare)

-David Todd Farnham II
(basse)

-Chris Piette
(batterie+claviers)

Ont participé à l'enregistrement :

-Javier Morales
(chant sur "Sólfarið")

-Lars Are Nedland
(chant sur "The Distance")

-Chris Edward "Kakophonix" Brown
(violoncelle sur "Disconsolate")

TRACKLIST

1) Sólfarið
2) Acquiescence
3) Disconsolate
4) Decaying God Child
5) The Distance
6) Leprosarium
7) Orb of Vanishing Light

DISCOGRAPHIE

Ascension (2015)
All Paths Lead To Death (2017)
Reclamation: Part I (2024)
Reclamation Part II (2024)

Amiensus - Reclamation Part II

(2024) - black metal atmosphérique et progressif - Label : M-Theory Audio

Il est toujours sympa d’avoir découvert un groupe plein de potentiel et de le retrouver près de dix ans plus tard en pleine forme, avec une maturité que l’on espérait. Amiensus, c’est ça : un groupe de black atmosphérique qui n’avait pas encore trouvé sa formule et qui peinait à mixer ses influences. Mais en cette année 2024, les Américains décident de sortir un double album nommé Reclamation. Après une première partie parue en avril, voilà la seconde qui débarque en août. Et les gars ont décidé de montrer qu’ils étaient à la hauteur de leurs ambitions.

Tout commence par un riff autoritaire et une batterie mid tempo sur "Sólfarið". Il y a comme un air de "March Of Mephisto" de Kamelot dans cette intro. Mais le black metal reprend vite ses droits avant qu’un refrain en chant clair n’intervienne. L’univers d’Amiensus est riche et ne se cantonne pas à quelques clichés ressassés. La chanson est maîtrisée, fluide dans ses enchaînements. "Acquiescence" commence (et finit) de façon beaucoup plus calme, avec quelques arpèges acoustiques, avant que tout n’explose de rage. Le morceau dure quand même huit minutes et cinquante secondes, le temps pour les Américains de bien poser leurs ambiances. L’album est soigné, on sent que tout est peaufiné. Le groupe oscille entre passages atmosphériques (l’instrumental "Disconsolate" avec son violoncelle a des airs d’interlude) et passages black metal. Mais la formation s’est approprié ses envies pour les mêler ensemble harmonieusement. On passe donc de blast beats en riffs plombés, sans oublier les passages lumineux, marque de fabrique du groupe.
Ce qui distingue le groupe depuis ses débuts est ce chant clair planant assez particulier. Blindé d’effets, il a ici une texture assez synthétique. Il fait partie des bons moments des morceaux, apportant mélodie et respiration. Mais si Amiensus a mûri au fur et à mesure des années (notamment dans la construction des morceaux), c’est dans la partie métal proprement dite (là où les guitares saturent) que le bond est le plus significatif. Les riffs et leads sont nombreux et réussis. Ils sont surtout variés, ce qui donne à l’album un beau potentiel de réécoute. Le skeud se bonifie au fil du temps et il est plaisant de voir le groupe se lâcher sur des passages plein d’autorité ("Decaying gold Child", "Sólfarið"). Difficile aussi de résister à "The Distance", tout en voix claire (ou presque), qui montre le savoir faire de la formation. Sans faire de folies, sans changements de rythme, tout en mélodie, Amiensus nous cueille avec cette chanson.

Avec trente-six minutes au compteur, ce Reclamation Part II est plus court que son prédécesseur. Plus direct aussi. C’est une sacrée réussite. Avec ce double album sorti cette année, Amiensus se pose comme un groupe qui compte. Leurs influences digérées, voilà un groupe en pleine maturité. Un vrai plaisir que de voir des formations s’épanouir ainsi.