Chronique : Etwas Rites of the Damned

CHRONIQUE PAR ...

Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 06 septembre 2024

Sa note : 16/20

LINE UP

-Victoria Hove
(chant)

-Silver Croze
(guitare)

-Florian Bestion
(basse)

-Clément Jost
(batterie)

TRACKLIST

1) Rites of the Damned
2) The Masque of the Red Death
3) Haunting Curse
4) Séance of Shadows
5) Unholy Verses
6) Danse Macabre
7) Spectral Dominion
8) Bloodmoon Incantation
9) Lithanies of Darkness
10) Ethereal Necropolis

DISCOGRAPHIE

Enochian Keys - Chvpter I (2022)
Rites of the Damned - Chvpter II (2024)

Etwas - Rites of the Damned - Chvpter II

(2024) - metal symphonique - Label : Autoproduction

- Et là, tu vois, Tonton, c’est mon album de Minnie…
*Étouffe un baillement*
- Ah oui… c’est super, ça…
- Et là… et ben c’est Minnie qui parle avec une licorne !
- Une lic… Une licorne ? Mais c’est très méchant une licorne !
- Non, c’est pas vrai, c’est pas méchant une licorne ! C’est gentil !
- Oh, si c’est méchant ! Des fois, ça chante comme une chanteuse d’opéra et puis tout d’un coup ça a une voix de sorcière et ça dit des choses trèèès méchantes sur les petites nièces qui arrêtent pas d’embêter les Tontons qui aimeraient regarder leur match de foot tranquillement !
- Maman ! Maman ! Tonton il est devenu fou !

Fou, non. C’est juste que je ne m’enlève pas de la tête le clip d’"It’s Alive" avec Victoria déguisée en licorne. Un moment fort pour un titre fort d’un premier album fort. Alors, vous pensez bien que pour le nouveau chapitre des aventures d’Etwas, j’ai attendu le prochain déguisement. Un poussin géant ? Casimir ? Même pas ! Elle chante en robe noire… Tu parles d’une déception… Fort heureusement, côté auditif, Rites of the Damned, le petit frère d’Enochian Keys, répond, lui, bien aux attentes que la première livraison avait suscitées. Totalement dans la lignée de son prédécesseur, le deuxième chapitre nous offre une nouvelle rencontre entre A New Dimension of Might de Trails of Tears et Dark Half Rising d’Unshine. Traduction pour ceux ne connaissant pas ces deux albums remarquables : du wicked symphonic metal. Au programme donc, des mélodies grandiloquentes et sombres, soutenues par une section rythmique très agressive pour le genre pratiqué et un chant encore plus précis que sur Rites of the Damned. Victoria passe du registre « cantatrice » à celui de « fabricante de potions » avec une aisance déconcertante.
Encore plus fluide dans ses enchaînements, le groupe atteint même le sommet du genre le temps d’un "Unholy Verses" impeccable, où le refrain constitue une symbiose parfaite entre la musique et la superbe montée dans les aigus de la vocaliste. Les autres chansons proposées par la formation sont également de haut niveau. "Danse Macabre" met en valeur la Belle, le puissant "The Masque of the Red Death" et "Séance of the Shadows" montrent, eux, plus la Bête, mais tous les titres s’avèrent être des compositions équilibrées et parfaitement exécutées. Le seul bémol vient du fait que le groupe varie très peu sa formule : que ce soit au niveau de la structure ou des tempos, les morceaux se succèdent et se ressemblent. Comme l’ensemble est frappé du sceau de la qualité, la sensation de monotonie n’apparaît que tardivement - à partir de "Litanies of Darkness", pour être exact - mais le groupe gagnerait peut-être à varier son propos. Je serais d’ailleurs curieux de savoir ce que les Nîmois pourraient nous concocter comme intermède instrumental… Mon cahier de doléances est cependant peu rempli et le fait de pouvoir écouter à la suite les deux premiers épisodes de la saga Etwas me ravit.

Fluide, précis, agressif et prenant, le deuxième chvpitre de l’histoire musicale écrite par Etwas s’avère aussi réussi que le premier. Amateur de sorcières douées vocalement et de riffs sombre et aigres, ne passez pas à côté de cette fort belle production locale, en attendant le troisième chapitre.