Chronique : Etwas Enochian Keys

CHRONIQUE PAR ...

Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 17 juin 2023

Sa note : 16/20

LINE UP

-Victoria Hove
(chant)

-Silver Croze
(guitare)

-Florian Bestion
(basse)

-Clément Jost
(batterie)

TRACKLIST

1) Purgatory
2) The Mark of the Goat
3) It's Alive
4) No Candle to Ignite
5) A Forked Tail and Horns
6) Infernal Flames
7) Philosopher's Cult
8) The Baphomet Cult
9) In A Dreary Coffin
10) You Nephilim

DISCOGRAPHIE

Enochian Keys - Chvpter I (2022)
Rites of the Damned - Chvpter II (2024)

Etwas - Enochian Keys - Chvpter I

(2022) - metal symphonique - Label : Autoproduction

-Vic-to-ria! Quelle est cette tenue ? Et vos manières ? Où sont passées vos manières ? En tant que directrice de la Maison Princière, je ne saurai tolérer vos écarts de conduites !
-Pffff… Was für ein Arschloch...
-Quoi ? Elle a dit quoi ? Elle a dit quoi là? Are you talking to me? Non mais elle se prend pour qui celle-là ? Tu vas voir ce que je vais en faire moi, de cette badass !
Les assistantes entourent la Directrice et tentent de la calmer… Dernièrement, elle fatigue…

Ce n’est pas bon de s’énerver comme ça. Victoria est une princesse énervée, un peu sorcière sur les bords, c’est sa nature. Et c’est pour ça qu’elle chante dans Etwas. Avec son metal très marqué fin des nineties, début des années 2000, le premier album énochien de la formation nîmoise est une sorte d’ode aux princesses énervées, un peu sorcière sur les bords. Si l’on ne peut qualifier l’œuvre de follement originale, le groupe a tout de même choisi un pan du metal symphonique pas très courant. Largement plus nerveux que le moyenne, et, surtout, beaucoup plus rapide que ses collègues des châteaux hantés, le riffing d’Etwas rappelle, par exemple, une version speed et sans chanteur masculin de l’excellent A New Dimension of Might de Trail of Tears. L’ambiance est pourpre, les chandeliers et portraits de vieux Lords vous contemplant sont de sortie, et, plus les notes s’égrènent, plus les affinités avec le black metal symphonique de Dimmu Borgir et consorts constituent une évidence. Outre les passages blastés, il y a quelques descentes de claviers qui ne laissent aucun doute : Etwas a été nourri au black metal et ne s’en cache d’ailleurs pas (cf. le titre de l'albvm et leur page Metal Arcihves).
La grandiloquence diabolique alimente l’ensemble des compositions globalement très convaincantes et la facilité avec laquelle Victoria passe du chant lyrique aux passages déclamés ou aux éructations contribue à fluidifier l’ensemble. Le premier chapitre des Enochian Keys se boit donc comme du petit lait (caillé) et, même si la fin de l’album présente quelques redites - "The Baphomet Cult" et "In a Dreary Coffin" n’apportent pas grand-chose à l’ensemble - on arrive à "You Nephilim" sans avoir vu le temps passer. Ce dernier titre, très tourbillonnant, est l’un des meilleurs morceaux de l’album et le groupe ne pouvait rêver de meilleur final que cette pièce majestueuse. Avant cela, Etwas aura su nous conquérir avec le bouillonnant "It’s Alive", le captivant "Philosopher’s Stone" dont la relative dissonance du refrain me rappelle certains titres du Driven d’Orphanage - ça fait longtemps que je ne les avais pas placés ceux-là, tiens, ça manquait…– ou "A Forked Tail and Horns", au joli refrain à la Unshine. Bref, Enochian Keys – Chvpter I ravive de manière convaincante la flamme du metal sympho de combat.

Je me suis retenu jusqu’à présent, mais impossible de ne pas la faire : Etwas, c’est quelque chose ! Ptdr, lol, D. Désolé… Le combo nîmois nous offre un premier album de metal symphonique agressif, solide et inspiré, pour notre plus grand bonheur (et, pour la petite histoire, je me suis laissé dire qu’en live, ils assuraient bien…). La mention « Chvpter I » nous laisse penser qu’il y aura une suite (Sherlock Holmes is here…). Eh bien, elle est attendue avec impatience !