Chronique : Type O Negative World Coming Down (1999)

CHRONIQUE PAR ...

Wotan
Cette chronique a été mise en ligne le 05 mai 2024

Sa note : 17/20

LINE UP

-Petrus Thomas "Peter Steele" Ratajczyk
(chant+guitare+claviers+basse)

-Kenny Hickey
(chœurs+guitare)

-Josh Silver
(chœurs+claviers)

-Johnny Kelly
(chœurs+batterie)

Ont participé à l'enregistrement :

-Bensonhoist Lesbian Choir
(chœurs)

-Richard Joseph Vincent Termini
(claviers sur 11)

-Paul Bento
(sitar+tambura sur 7 et 13)

TRACKLIST

1) Skip It
2) White Slavery
3) Sinus
4) Everyone I Love is Dead
5) Who Will Save the Sane?
6) Liver
7) World Coming Down
8) Creepy Green Light
9) Everything Dies
10) Lung
11) Pyretta Blaze
12) All Hallows Eve
13) Day Tripper (Beatles Medley)

DISCOGRAPHIE

Slow, Deep and Hard (1991)
Bloody Kisses (1993)
October Rust (1996)
World Coming Down (1999)
Life Is Killing Me (2003)
Dead Again (2007)

Type O Negative - World Coming Down

(1999) - pop doom metal gothique - Label : Roadrunner Records

Les Drab Four de Brooklyn reviennent en 1999 avec World Coming Down, leur cinquième album. J’ai toujours comparé le groupe aux Beatles (comme Peter Steele lui-même, le sobriquet Drab Four étant de lui, bien entendu). Ils avaient cette capacité à écrire des hymnes pop. Pop car une écoute, une seule, suffisait à vous faire entrer la mélodie dans la tête pour l'éternité. Qui ne siffle pas "Black No.1" de manière impromptue ? Sinon, vous êtes morts à l'intérieur.

Un peu comme Steele, qui semble l'être tout au long de cet album. Du moins, il songeait souvent à elle. « With all my breath, I pray for death ». Pour vous donner le ton, le titre de travail du projet était initialement Prophet of Doom. World Coming Down fut écrit après une série de moments très éprouvants pour le chanteur : la mort de plusieurs proches et l'arrêt de la cocaïne (temporairement). Il a transposé la tristesse de ces moments en musique, la dépression, les difficultés. Finies les chansons pop rock gothique, l'humour potache. World Coming Down est un album dur, sans traces de lumière, cru et dépressif. Riffs lourd et chant d’outre-tombe sillonnent le disque, sans mélodie. Le rythme tellement lent qu’il est dur à trouver (le jeu de Johnny Kelly n'en manque pas moins de groove). La colonne vertébrale est constituée des trois titres doom "White Slavery" (sur la cocaïne), "Everything Dies" (la mort) et "World Coming Down" (la dépression), trois hymnes funèbres. Car malgré le refrain catchy de "Everything Dies" où nous retrouvons un peu le Type O Negative de Bloody Kisses (single oblige), le riff est probablement le plus ténébreux de la carrière du groupe.

La beauté se fait rare, telle une fleur sur une terre infertile : les mélodies sur l’implacable "White Slavery", les chœurs sur "World Coming Down". Une beauté froide. Nous retrouvons un peu d’humour, le groupe l’a raréfié mais ne l’a pas oublié. L’introduction, bien entendu. Les « Ha ha » sur "Everyone I Love is Dead". Et c’est tout. Peut-être "Who Will Save the Sane ?" avec Peter Steele récitant PI à la neuvième décimale. Ces moments sont éclipsés par les sinistres interludes, racontant en son la mort d’un cocaïnomane, d’un alcoolique et d’un fumeur. "Sinus" est tellement réaliste que Steele ne pouvait plus l'écouter sans lui provoquer des crises d’angoisse. "Pyretta Blaze" et, dans une moindre mesure, "Creepy Green Light" sont les chansons hétérogènes de l’album. Elles détonnent : plus rock, plus mid tempo. Tellement qu’elles auraient pu être des chutes de studio d’October Rust. Mais n’en sont pas moins bonnes, particulièrement "Pyretta Blaze" qui doit être un des meilleurs titres du groupe sur l'intégralité de leur carrière. Le disque se finit sur un medley de reprises des Beatles, plutôt dispensable mais qui reste un hommage.

Type O Negative réussit un nouveau tour de force, un disque dépressif et sombre. Mais mélodique par moment, et surtout mémorable. Au fur et à mesure des écoutes, le disque reste en tête, on y revient régulièrement on ne peut plus s’en passer. Les Beatles et Black Sabbath réunis, le doom pop.