Chronique : Furia (Pol) Martwa polska jesien (2007)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 07 décembre 2023

Sa note : 17/20

LINE UP

-Michał "Nihil" Kuźniak
(chant+guitare)

-Przemysław "Voldtekt" Muchowski
(guitare)

-Kamil "Sars" Staszałek
(guitare+basse)

-Grzegorz "Namtar" Kantor
(batterie)

TRACKLIST

1) Nade mną mgła
2) Dzień czarny, noc czarna
3) Krew w kolorze bursztynu
4) Ślepych dzień
5) Na ciele swym historię mą piszę
6) Idzie zima

DISCOGRAPHIE

Martwa polska jesien (2007)
Ksiezyc milczy luty (2016)

Furia (Pol) - Martwa polska jesien

(2007) - black metal - Label : Death Solution

En débarquant en 2007 avec ce Martwa polska jesień, personne ne sait ce que Furia le Polonais peut bien vouloir proposer. Nous connaissions certes déjà Furia le Mâconnais, mais point le Katowicien. Alors les logiciels s’adaptèrent. Pour le début d’une épopée qui continue plus de quinze années après, suivant des chemins inattendus.

Les premières notes et globalement tout l’album démontrent un groupe violent. Le blast est de rigueur, et il cogne dur. La grosse caisse est sèche et extrêmement bien définie. Tout comme l’est la basse. Ce qui couplé aux guitares abrasives et criardes donne une teinte fort étendue à cet album. Si vous voulez un avis qui n’engage que ma personne, c’est fort agréable, bienvenu et ça sort de l’ordinaire. Comment donner une texture différente à un son fermement black metal. Chapeau messieurs. Musicalement, l’accent se porte sur les mélodies teintées d’épique. Et étrangement ce n’est pas sans rappeler un Aorlhac, dont l’influence, si elle existe, est forcément inversée étant donné l’âge plus avancé des Polonais (de pas tant que ça). Par ailleurs l’on entend des… menues bizarreries. Enfin, plus que d’étrangetés, disons des passages inattendus.
Les Polonais extrêmes ne se refusent pas à laisser la basse s’exprimer seule. Tout comme ils savent créer des mélodies qui sortent de l’ordinaire black metal, tentez "Dzień czarny, noc czarna". Et l’on entraperçoit ce qui sera une trajectoire pour le futur du groupe. Qu’on laissera pour plus tard puisque l’objet de cette chronique concerne leur premier effort. Et cette révélation initiale a de solides arguments pour plaire à une large frange du public amateur de black metal. Suffisamment brutal pour revendiquer une appartenance true par l’entremise d’une production crade malgré sa précision, le groupe n’oublie pas les personnes plus indécises dans la noirceur, même s’il faut bien avouer que les rares incursions mélancoliques demeurent difficile d’accès par cet enrobage foutrement crasseux. Néanmoins, effort est fait de provoquer les mélodies.
Le chant complète l’ensemble avec véhémence. D’une crudité inquiétante, il sait varier ses effets, moduler ses attaques. Et donc, richesse. Comme un leitmotiv improbable dans une idée de base fort restreinte, du black metal froid. Martwa polska jesień ne veut surtout pas laisser indifférent et se donne énormément de moyens pour parvenir à ses fins. La pochette n’en est pas la moindre des soldates. À l’image de cette musique faussement simple et brutale, un visage fantomatique, à peine visible, en nuance de gris sur fond noir. C’est typiquement black metal, et en même temps suffisamment déformé pour ouvrir le champ des possibles. Furia démontre qu’elle est bel et bien une formation ayant fait son pas de côté. Ouste les sentiers battus, bien qu’on donne l’illusion de les entretenir. Cette propension à mélanger les bases les plus extrêmes du style à ces suppléments d’âme construit tout l’intérêt du groupe et de cet album.

Martwa polska jesień est au moins aussi fou et décalé qu’il est respectueux des dogmes d’un genre qui les adore. Pour vous auditeurs, c’est le synonyme de mettre sa ceinture. Car il faudra vous accrocher sévère pour résister à ce déferlement de blasts. Qui cachent subtilement une toile complète de différences. Et dire que ce n’est que le début.