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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 02 octobre 2023
Sa note : 17/20

LINE UP

-David D. DeFeis
(chant+claviers)

-Edward Pursino
(guitare)

-Joe O'Reilly
(basse)

-Joey Ayvazian
(batterie)

TRACKLIST

1) We Rule the Night
2) I'm on Fire
3) Thy Kingdom Come
4) Image of a Faun at Twilight
5) Noble Savage
6) Fight Tooth and Nail
7) The Evil in Her Eyes
8) Rock Me
9) Don't Close Your Eyes
10) The Angel of Light

DISCOGRAPHIE


Virgin Steele - Noble Savage



Né dans la mouvance heavy metal venue d’Europe qui balaie l’Amérique du Nord au début des eighties, Virgin Steele, sous l’impulsion du Franco-Américain Jack Starr, sort deux honorables albums qui se signalent surtout par leurs pochettes naïves. Quand Starr quitte le groupe après un ultime EP, la surprise n’en est pas vraiment une, le penchant rock du guitariste s’accordant mal avec les velléités grandiloquentes de celui qui s’impose désormais comme le seul meneur de la formation, l’extravagant David DeFeis. Car pour ce dernier pas de doute : l’aventure doit continuer. Et elle sera, définitivement, metal.

Pour mettre à bien cette ambitieuse entreprise, le frontman place une connaissance au poste de guitariste, le dénommé Edward Pursino, de sorte que les affaires peuvent reprendre rapidement. Paru à l’été 1985, Noble Savage exprime quelque chose de spécial. Sans doute pas de l’inédit, le metal en mode donjons et dragons ayant déjà quelques adeptes et pas des moindres, la carrière solo de Dio en atteste. Sur "We Rule the Night", le quartet montre d’emblée une vigueur qui vaudra sur la quasi totalité du recueil. On retrouve la tonalité épique des deux premiers LP mais de manière plus affirmée, avec une guitare pertinente qui lâche un excellent riff. La mélodie est portée par le chant emphatique mais percutant de DeFeis, au service d’un refrain qui colle au cortex. Le solo n’est pas ébouriffant mais bien dans l’esprit, tandis que la coda en deux temps intrigue par son solo de basse qui achève d’installer une théâtralité qui ne se démentira pas. Les quatre permanentés confirment la tendance sur "I'm on Fire", introduit par une séance de shred raisonnable ("Eruption" de Van Halen, en version simplifiée), et "Thy Kingdom Come", moins tonitruants mais de très bonne facture.
Seules réminiscences du Virgin Steele d’avant, la bien nommée "Rock me" et plus encore la ballade "Don't Close Your Eyes" constituent les occurrences les moins convaincantes de l’enregistrement. Sur cette dernière, DeFeis lâche des vocalises suraiguës entre cris et gémissements, aussi gênantes qu’amusantes, qui l’apparentent davantage à un satyre qu’à l’adepte du romantisme qu’il semble vouloir incarner par la disgrâce d’un refrain dégoulinant de saccharose de synthèse. Déjà peu sobre sur les réalisations antérieures, le claviériste-chanteur en fait souvent des tonnes. Heureusement, la fougue qui caractérise l’œuvre emporte et même justifie, parfois, ses accès de stridence – sur l’incisif "Fight Tooth and Nail" et ses chocs d’épées en laiton, ou encore "The Evil in Her Eyes" caractérisé par un refrain chatoyant, à la limite du murmure. DeFeis prouve à cette occasion qu’il peut aussi faire dans la nuance. Cette aptitude, le bonhomme en spandex léopard va la confirmer sur les deux morceaux de bravoure de Noble Savage. La chanson-titre, tout d’abord, précédée d’un récital orientalisant aux claviers, démarre sur un motif accrocheur, qui instaure une tension qui ira croissante jusqu’au refrain paroxystique, et même au-delà à la faveur d’un solo de six-cordes particulièrement inspiré.
Au moment où la fin paraît se dessiner, roulements de tambours et dégringolades au piano surgissent en amorce d’une incroyable séquence au synthétiseur évoquant le générique d’un film érotique, durant laquelle DeFeis se lâche complètement, enchaînant les chœurs surjoués et les ululements d’on ne sait quelle créature en rut. Du grand kitsch, mais par la magie d’une mélodie formidable et grâce à l'investissement total de son principal instigateur, ça fonctionne. Les New-Yorkais reconduisent en partie la formule sur "The Angel of Light", conclusion appropriée qui bénéficie également d’un émouvant prélude. DeFeis fait preuve une nouvelle fois d’une implication surdimensionnée, transmettant une intensité démente aux couplets qui se libère sur un refrain peut-être pas aussi catchy que celui de "Noble Savage" mais qui permet une transition judicieuse vers un superbe passage pianistique. Puis un excellent mais bref solo de guitare rehaussé d’une basse onctueuse en contrepoint conduit à un break intrigant dominé par une voix de baryton trafiquée  avant un retour à l’irrésistible thème initial. Un intermède aux claviers ponctué d’une accélération à la batterie fait croire à une autre saillie délirante – fausse joie, une sage descente chromatique en decrescendo termine la composition, qui n’en demeure pas moins magistrale.


Perdre l’un de ses compositeurs et unique guitariste n’a pas fait de tort à Virgin Steele, bien au contraire. Sur son troisième long-jeu, la section de la Côte Est dévoile un metal héroïque qui lui va comme un gant, façonné au gré de l’imagination fertile du chanteur et claviériste David DeFeis. Bien que le format chanson ne soit pas abandonné, les pistes les plus aventureuses de Noble Savage sont incontestablement les plus marquantes. À condition de ne pas céder aux dérives pompières qui chatouillent manifestement son leader, Virgin Steele a le potentiel pour continuer à proposer un heavy metal homérique, débridé et réjouissant.



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