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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 10 juin 2023
Sa note : 15/20

LINE UP

-John Roy "Jon" Anderson
(chant+percussions)

-Stephen James "Steve" Howe
(chœurs+guitare)

-Christopher Russell Edward "Chris" Squire
(chœurs+guitare+basse)

-Richard Christopher "Rick" Wakeman
(claviers)

-William Scott "Bill" Bruford
(batterie+percussions)

TRACKLIST

1) Roundabout
2) Cans and Brahms (Extracts From Brahms' 4th Symphony In E Minor, Third Movement)
3) We Have Heaven
4) South Side of the Sky
5) Five per Cent for Nothing
6) Long Distance Runaround
7) The Fish (Schindleria Praematurus)
8) Mood for a Day
9) Heart of the Sunrise

DISCOGRAPHIE


Yes - Fragile
(1971) - rock prog - Label : Atlantic Records



Les choses tournent plutôt bien pour Yes en 1971. The Yes Album paru au début de l’année a reçu un bon accueil et le succès du single "Your Move" a donné le droit aux Londoniens de tourner aux États-Unis. Néanmoins, le temps de préparation réduit qui précède l’enregistrement dans la foulée du quatrième album n’est pas sans conséquence.

L'affaire se présente bien avec "Roundabout", une entame séduisante sur laquelle le collectif renoue avec les variations successivement fluides et radicales qui faisaient le sel de The Yes Album, et particulièrement de son ouverture "Yours is no Disgrace" dont elle est très proche dans sa structure. Le thème est marquant, les séquences contrastées s’enchaînent sur un tempo alerte, le tout est bonifié par une vigueur qui semble refléter les tensions récurrentes entre les instrumentistes pendant la confection du bien nommé Fragile, comme si le groupe allait imploser à tout instant. La voix séraphique de Jon Anderson s’en ressent, faisant sourdre une rage certes toute relative, le gars n’est pas devenu Ian Gillian, mais qui vivifie ses interventions. La production est une nouvelle fois confiée à Eddie Offord qui trouve l’équilibre entre délicatesse et dynamisme en arrondissant notamment les rugosités de la section rythmique tout en la mettant en valeur - la basse de Chris Squire gronde, la batterie de Bill Brufford est sèche, agile et précise.
Seule la sonorité peu gracieuse de certaines parties de claviers fait tache dans ce tableau quasi idyllique. Ces derniers ne sont plus tenus par Tony Kaye, trop attaché à ses orgues sixties dont se lassent les autres membres de la troupe, mais par Rick Wakeman, musicien de studio convoité qui a refusé une proposition d’intégrer le backing band de David Bowie avant d'accepter celle de Yes afin de bénéficier d’une plus grande liberté artistique. Qui se traduit sur Fragile par l’arrivée de synthétiseurs aux possibilités plus étendues mais dont le rendu n’est pas toujours très heureux, comme en témoigne l’adaptation d’une pièce de Brahms en guise de seconde piste – même l’intéressé, qui en est l’unique interprète, ne sera pas satisfait du résultat. D’autres morceaux courts proposés par chaque musicien ont été insérés afin de garnir le recueil, interludes rarement enthousiasmants, à l’image de celui concocté par Bruford, brève scansion rythmique et du répétitif, pour ne pas dire énervant, "We Have Heaven" livré par Anderson. Un peu plus travaillées, les contributions de Squire et de Steve Howe, cette dernière rappelant le vivifiant "Clap" figurant sur le LP précédent, relèvent quelque peu le niveau.
Quant aux « vraies » compositions, le bilan est contrasté. L’amorce percutante de "South Side of the Sky" est modérée par un long intermède pseudo romantique aux claviers puis par une séquence de chœurs lalalisant à n’en plus finir. L’énergie du motif principal fait regretter que, même délayé, celui-ci ne soit pas mieux valorisé. Cette réserve n’est pas de mise à l’écoute du final "Heart of The Sunrise" dont la généreuse introduction est dévalée à toute blinde par des instrumentistes faisant étalage de leur dextérité et de leur paradoxale cohésion. Anderson module à merveille, à partir d’une mélodie mélancolique en partie dispersée par des passages abruptement insérés, tantôt calmes, tantôt fougueux mais à qui il manque la cohérence de l’inaugural "Roundabout". Beaucoup plus concis, "Long Distance Runaround" fait mouche. Son gimmick « hawaïen » alerte et plaisant, fait contrepoint à la ligne de chant fervente avant de prendre le relais sur une accélération réjouissante. La tentative de réaliser un single ne fait guère de doute, mais faute de refrain en bonne et due forme, elle ne remplit pas complètement le cahier des charges d'une chanson bâtie dans les règles de l'art. Pas grave - de toutes façons, les chansons, ce n’est pas leur truc, aux cinq virtuoses.


Œuvre bancale, victime de délais contraints, Fragile confirme cependant le potentiel largement aperçu sur The Yes Album au travers de paysages sonores (é)mouvants, dressés par une formation exigeante qui sait ce qu’elle veut - faire autre chose que du rock normé. Malgré quelques baisses d’inspiration compréhensibles, le quintet démontre une fois encore sa capacité à allier un sens de la mélodie singulier, incarné par un chanteur d’exception, à une habileté instrumentale qui laisse entrevoir un futur aventureux, quelque part entre King Crimson et Genesis. Le voyage ne fait que commencer.



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