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CHRONIQUE PAR ...

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TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 10 mars 2023
Sa note : 13/20

LINE UP

-Marc "Xenoyr" Campbell
(chant)

-Tentakel "P." Parkinson
(guitare+claviers+basse+batterie)

Ont participé à l'enregistrement :

-Adrienne Elizabeth Catli Cowan
(chant sur 3)

-Lindsay Schoolcraft
(chant sur 6)

-András Nagy
(chant sur 7 et 8)

-Marta J. Braun
(chant sur 9)

TRACKLIST

1) The Alpha
2) Creation
3) Iron Age
4) Banish Us from Eden
5) To the Stars
6) Death Rays
7) Voices from the End of Time
8) Night Journey (reprise de Sear Bliss)
9) Ye Entrancemperium (reprise de Emperor)

DISCOGRAPHIE


Omega Infinity - The Anticurrent
(2023) - black metal spatial - Label : Season Of Mist



Congrégation internationale inattendue de philosophes de l’Univers semble-t-il. À voir le trou blanc en pochette on veut nous en apprendre sur les fondements de l’intrication de la matière et du temps. Ou se foutre de notre gueule. Mais la démarche a ici l’air sincère et fondée. Et puis les titres des pistes à venir sont suffisamment explicites quant à l’objectif conceptuel de l’objet qui nous intéresse.

Afin de parvenir à leur but les deux membres du collectif germano-australien se drapent d’un black metal spatial atmosphérique et brutal. Oui, les deux en même temps. Atmosphérique car les guitares forment des nappes plus que des riffs véritables. Brutal, ou comment désigner autrement la foultitude de blasts parsemant tous les titres ? Se faisant, il faut savoir appliquer d’autres qualificatifs au binôme sous peine de les réduire à une case par trop restrictive. En effet, les aspirants riffs par leur spatialité marquée versent dans le futuriste. Et l’univers profond. On fait alors appel à Darkspace, avec cette masse colossale de blasts qui entérine l’hypothèse, tout autant que la production extrêmement abrasive et saturée d’aigus des guitares imprime notre esprit de son imaginaire true black impeccable. Les claviers encore une fois fans de science-fiction rappellent un split rapidement passé entre les oreilles des terres éternelles : Tellur/Epitome figurant Smohalla et Omega Centauri. L’énumération ne serait pas complète sans faire appel à Spectral Lore pour cette profusion atmosphérique bardée de blasts et également cette manière d'ajouter énormément de réverbe au chant.
Vous l’aurez compris, si le propos se démarque de la masse, la représentation musicale, bien qu’elle-même dotée d’une belle personnalité, raccroche les branches avec des collègues, certes peu connus. Dès lors, s’il faut reconnaître à Omega Infinity la propension à vouloir aller au-delà du simple propos black metal, il n’ouvre pas de nouvelle voie. Et sa voix qui aspire à porter plus loin subit une castration thématique. Ne pensez cependant pas que The Anticurrent ne recèle aucune originalité, bien loin de là, sinon que penser de quatre-vingt quinze pourcent des albums qui sortent ? Toutefois, la vocation primaire du duo fascine moins que s’il était réellement en train de défricher de nouvelles contrées inexplorées. Surtout, le plus important demeure la musique. L’originalité ne peut être une fin en soi. À ce niveau-là, Omega Infinity jouit d’un entre-deux. Car si les riffs/nappes de guitare sont agréables et sortent des chemins pavés, leur accumulation dans un registre marqué induit une lassitude chez l’auditeur peu avide du noir profond de l’Espace. Fort heureusement, pour sortir de cette potentielle monotonie, quelques bonnes idées surgissent comme cette montée d'accords flash de basse sur "Death Rays". Répétée en boucle, elle relance notre intérêt.


The Anticurrent aura ses fans à n’en point douter. Amateurs de black metal à la marge, ils mettent en haute estime le vide Ultime qu’est notre Univers. Musicalement, il y a à redire, surtout avec un parti pris marqué. Mais c’est justement ce parti pris marqué qui mettra en lumière The Anticurrent chez les aficionados de l’exercice de style.

P.S. : deux reprises pour terminer, une de Sear Bliss, dont je n’ai rien à dire ne connaissant pas l’originale, et la monumentale "Ye Entrancemperium". L’axe artistique choisi apporte une nouvelle lecture tout en demeurant indubitablement le classique d’Emperor. Intéressant.






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