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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 04 octobre 2022
Sa note : 15/20

LINE UP

-Michael "Mick" Tucker
(guitare)

-Malcolm Pearson
(claviers)

Ont participé à l'enregistrement :

-Brian Anthony Howe
(chant)

-Jeffrey "Jeff" Scott Soto
(chant sur "Right Or Wrong" et "Better Watch Out")

-Lee Small
(chant sur "The Dice Rolls On" et "Don't Say No")

-Steve Overland
(chant sur "Holy Water")

-Ian Gillson
(chœurs)

-Karl Pontus Norgren
(guitare)

-Cliff Evans
(guitare)

-Neil Murray
(basse)

-Russell Gilbrook
(batterie)

-Johan Norgren
(percussions)

TRACKLIST

1) Right or Wrong
2) Runaway
3) The Dice Rolls On
4) Lady of the Night
5) Gotta Get Out
6) Better Watch Out
7) Don't Say No
8) Wait a Little Longer
9) Holy Water (Bad Company cover)
10) Rock and Roll (Is Good for You)

DISCOGRAPHIE


White Spirit - Right or Wrong
(2022) - hard FM AOR - Label : Conquest Records



Le deuxième album officiel de White Spirit est un avatar étrange. Un artefact du passé, qui refait surface alors que le monde a changé et que personne ne s'attendait à son apparition. D'abord parce que le cercle des chanceux connaissant l'existence de cette météorite étincelante de la New Wave of British Heavy Metal (NWOBHM) est plutôt restreint. Ensuite parce que quarante-deux ans d'attente depuis la parution de ce qui semblait devoir rester pour toujours l'unique LP des Anglais est un délai que personne n'aurait pu envisager, sans doute un record dans la sphère hard rock/ metal. L'histoire est belle sur le papier. Cependant, l'accumulation de retours fastidieux de la part de retraités qui auraient mieux fait de le rester invite à la circonspection à l'heure de découvrir le produit.

À propos d'histoire, celles et ceux qui apprécient les récits de destins tordus et de rédemption au forceps auront quelques grains à moudre avec ce qui démarre - ou finit, comme on voudra - par la carrière prématurément stoppée d'une escouade éphémère de la NWOBHM au début des eighties. Rien de très original jusque là, l'immense majorité des formations pourtant essentielles au renouveau du metal à cette époque ayant subi le même sort. Un guitariste talentueux, Janick Gers, débauché non par ses employeurs actuels de la Iron Maiden Company mais par l'ex-Deep Purple Ian Gillan ; un chanteur qui préfère rester auprès de sa petite amie plutôt que s'installer à Londres où tout se joue en matière de musiques amplifiées sur les terres de la Queen : il n'en faut pas plus, en apparence, pour flanquer par terre les espoirs accumulés après une première réalisation grand format d'excellente facture. La cessation des activités est prononcée en 1982. Sauf que Malcolm Pearson, l'un des rares claviéristes de la Nouvelle Vague en question, n'a pas lâché l'affaire aussi facilement. Aidé de Mick Tucker, futur Tank, il enregistra une démo d'une dizaine de titres avec un jeune chanteur au gosier d'or, Brian Howe, alors totalement inconnu. Un deal foireux avec Warner Bros., qui les a mis en concurrence avec Cinema, section comprenant le guitariste sud-africain Trevor Rabin et qui remportera la timbale avant de devenir la nouvelle mouture de Yes, a tout fait capoter. Voilà pourquoi, sans nouvelles de leur label, démoralisés, les membres de White Spirit ont jeté l'éponge. Trente-huit ans plus tard, les quelques fans nostalgiques qui guettent un improbable signe de vie de l'Esprit Blanc sur les réseaux sociaux apprennent que Pearson et Tucker sont en studio.
Du nouveau matériel ? Pas du tout. Affirmant avoir retrouvé les cassettes « perdues » sur lesquelles figurent les captations avec Howe, décédé depuis peu, les vétérans réenregistrent leurs parties et s'adjoignent les services de quelques grognards, notamment Pontus Norgren d'Hammerfall à la six-cordes, le vénérable bassiste Neil Murray qui officia jadis chez Whitesnake et Black Sabbath ainsi que Jeff Scott Soto, le mercenaire du micro qui met à disposition ses solides cordes vocales sur l'éponyme "Right or Wrong". Ses intonations puissantes « à l'américaine » donnent à ce mid tempo doté d'un refrain accrocheur une forte coloration AOR, mais sans les nasillardises trop souvent en vogue dans le genre. « AOR », oui. Ceux qui attendaient une suite au très Purplien effort homonyme du collectif d'Hartepool seront peut-être surpris. Pourtant, les titres de Right or Wrong ont déjà été publiés en 2012 par le label est-allemand High Roller Records sous l'intitulé 21 Grams. La matière de cette édition, dédicacée au batteur originel Graeme « Crash » Crallan, a été fournie en son temps par Pearson et laisse entendre une orientation hard fm typique de ce qui cartonnait aux USA à l'entame des années Reagan via Journey, Toto et autre Survivor. Les types de chez Warner ne devaient pas être au top de leurs performances professionnelles pour avoir négligé des chansons pas loin du niveau de celles des cadors susmentionnés, bonifiées par les inflexions aussi ferventes que chaleureuses de Brian Howe dont on se demande pourquoi son intervention sur l'entraînant "(Better) Watch Out" a été remplacée sur Right or Wrong par une contribution une nouvelle fois signée Soto, toutefois impeccable. Les instigateurs du projet prétextent une mauvaise qualité des bandes d'origine, sauf que la piste en question, dans une version similaire, est parfaitement audible sur 21 Grams de même que sur la compilation 60 Minute Plus publiée chez Neat Records en 1982. Le même argument est avancé pour justifier les deux piges de Lee Small, en poste chez le Lionheart de Dennis Stratton (Praying Mantis, ex-Iron Maiden). Forçant de manière peu gracieuse sur "The Dice Rolls On", le vocaliste se montre sous un meilleur jour sur le plus rapide "Don't Say No", à qui il manque cependant une accroche décisive en dépit (à cause?) d'une chorale soyeuse.
Le vieux routier du rock pour radio Steve Overland a quant à lui été chargé des vocaux d'"Holy Water", reprise du morceau le moins insipide du disque homonyme de Bad Company, troupe historique que Brian Howe avait rejointe après avoir quitté Ted Nugent. Un choix à la pertinence douteuse qui fait écho à "Lady of The Night", semi ballade placide sauvée de la fadeur par le timbre enjôleur de Howe, dont les parties cette fois ont été conservées, comme sur la moitié du recueil. Plus heavy, un brin solennel, "Gotta Get Out" a la particularité de débuter sur un motif aux claviers semblable à celui qui introduit "The Final Countdown" – un plagiat par les Suédois multiplatinés de Europe semble néanmoins peu probable. Le solo de guitare tout en touché est délicieux, à l'instar de celui plus nerveux qui participe à secouer l'énergique final "Rock and Roll (Is Good for You)". Un chouïa moins enlevé, "Wait a Little Longer" séduit par son ambiance seventies initiée par l'orgue qui fait songer de manière irrésistible au Whitesnake époque Ready an' Willing, la comparaison est flatteuse mais méritée. Ça a dû rappeler de bons souvenirs à Murray et apaisera un peu celles et ceux qui auraient préféré que cette livraison s'inscrive dans la lignée heavy metal vintage du long jeu initial. Ces déçus potentiels peuvent l'avoir mauvaise puisqu'une démo de quarante-cinq minutes avec Gers et l'ancien chanteur Bruce Ruff avait été enregistrée peu avant le départ de ces derniers en 1981. Un beau gâchis, soit dit en passant, tant les huit esquisses la composant étaient prometteuses – seul le riff d'une occurrence nommée "Nowhere To Run" sera recyclé pour 21 Grams/ Right or Wrong, sur "(Better) Watch Out". Heureusement il y a largement de quoi se consoler avec Right or Wrong, grâce notamment à "Runaway", succulence amorcée par un superbe motif aux synthés digne du meilleur Asia tout en faisant songer au "Jump" de Van Halen, avec trois ans d'avance. Les modulations à la fois intenses et soyeuses de Howe sont un régal.


Bien qu'elle consiste en une customisation de titres déjà sortis, l'opération renaissance menée par les rescapés du dernier line up de White Spirit est une réussite. La coopération de musiciens réputés de la scène AOR est certes susceptible de donner une relative visibilité à Right Or Wrong, néanmoins ce sont avant tout les compositions ainsi que les succulences vocales en partie préservées du regretté Brian Howe qui en font le charme. Si l'intégralité de l'œuvre n'atteint pas des cimes stratosphériques, celle-ci contient de très bonnes choses qui auraient pu permettre aux Britanniques de se frotter à la concurrence du hard rock pour radio des années quatre-vingt. Trop tard pour la gloire, mais un retour sur l'investissement consenti pour cette réactivation ne serait pas usurpé.



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