Chronique : Vermilia Ruska (2022)

CHRONIQUE PAR ...

Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 30 septembre 2022

Sa note : 15/20

LINE UP

-Vermilia
(tout)

TRACKLIST

1) Alkusointu
2) Marras
3) Hautavajo
4) Kuun tytär
5) Sanoittaja
6) Tunonen joki
7) Ruska
8) Kaipaus

DISCOGRAPHIE

Kätkyt (2018)
Ruska (2022)

Vermilia - Ruska

(2022) - black metal pagan - Label : Autoproduction

-Ah qu’elle sont jolies les filles de mon pays, laï laï laï, laï laï !
-Ah tiens, tu chantes du Vermilia ?
-N’importe quoi ! C’est Enrico Macias !
-Orphaned Land ?
-Non… enfin presque, oui ! C’est pas ta Vermilia en tout cas !
-En es-tu bien sûr ?

C’est vrai qu’entre les « lé lé lé lé » de "Maisema" sur Kätkyt, et, maintenant les « laï laï laï, laï laí ! » de "Tunonen Joki", l’erreur est possible, mais la question essentielle n’est pas là. En 2018, nous nous sommes rendus compte que la valkyrie finlandaise avait plusieurs cordes à son arc, cordes qu’elle a toutes fait vibrer sur un premier album assez varié et globalement fort convaincant. Quels choix a-t-elle effectués pour Ruska, son nouveau travail ? Pagan metal costaud et hurlements, ballades folk et joli timbre ? Un nouveau mélange des deux ? C’est cette dernière option qui est retenue. Ce qui est certain, en tout cas, c’est que Vermilia n’a pas spécialement adouci son propos. Je redoutais un peu qu’elle tombe dans la facilité et se mette à minauder, là-dessus, je suis pleinement rassuré. Vermilia reste résolument et absolument metal. Nous offre-t-elle un album plus enthousiasmant que le premier ? Non. Nous offre-t-elle un album moins enthousiasmant que le premier ? Non plus. Ruska s’inscrit dans la lignée directe de Kätkyt et maintient le niveau. Sur les six réels titres – on a le droit à une intro et une outro, classiques mais de bon goût -, trois sont très bons, trois sont corrects.
Le one-woman band démarre l’œuvre de fort belle manière avec "Marras", un excellent dosage de la Vermilia romantique et poignante et de son alter ego guerrière. Ruska se termine également très bien, puisque "Tunonen Joki" nous offre de la mélodie « facile » - et je persiste à penser que les mélodies « faciles » sont les plus difficiles à écrire - et addictive. Ce titre a tout pour devenir un hymne. Le très agréable "Ruska" - qui veut dire « Automne », pas de Russie au programme, bande d’obsédés - se loge également avec facilité dans notre cortex préfrontal. Avec sa cadence plutôt lente et son ambiance mélancolique, ce titre a lui aussi des chances de devenir un classique de la Dame. On pourra en revanche classer les autres chansons au rang de semi-déceptions. On déplorera que le final d’"Hautavajo", le titre le plus féroce de l’album mais pas le plus original, n’ait pas été plus développé. Quant aux deux autres, on ne leur fera pas l’insulte de les qualifier de fillers, puisqu’ils s’écoutent plutôt avec plaisir, mais ils s’avèrent tout de même oubliables.

Avec Ruska, Vermilia nous livre une deuxième œuvre de qualité. On y retrouve avec bonheur ce mélange de force et de moments doux-amers qui nous avait séduits sur Kätkyt. Je reste persuadé, néanmoins, que le meilleur est à venir et que Vermilia n’a pas encore donné sa pleine mesure. Ça sera pour la prochaine fois !