Chronique : Hautajaisyö Ei hauta kysy lupaa (2022)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2022

Sa note : 14/20

LINE UP

-Janne "J." Partanen
(chant)

-Sami "S." Lustig
(guitare)

-Simo "S." Pesonen
(basse)

-Teemu "T." Roth
(batterie)

TRACKLIST

1) Kunnes hajoan
2) Harhaluulo
3) Askel
4) Kuuleeko kukaan
5) Kärsimys
6) Lohduton
7) Elämä lakkaa
8) Hiljaisuuden vankila

DISCOGRAPHIE

Ei hauta kysy lupaa (2022)

Hautajaisyö - Ei hauta kysy lupaa

(2022) - death metal thrash metal gras - Label : Inverse Records

Franchement, en chroniqueur avisé et érudit, j’ai lu Hautajaisyö, mon sang n’a fait qu’un tour. Voilà une bonne dose de black finlandais avec des promesses de Horna ou Beherit. Bingo. Déglingo. Ramasse ta redingote frère, on parle death gras. Ben oué, la Finlande, le pays des plaisirs inattendus.

Ok death gras, et thrash gras aussi. Gras en tout cas. Les guitares sont bien corpulentes comme il se doit afin de ravir votre grand-mère qui se désespère de voir vos os sous la peau (malgré la quatrième part de blanquette de veau qu’elle vient de vous servir). Par contre on navigue en plein dans le mid tempo death ultra lourd et l’attaque plus punk du thrash. Variez les plaisirs qu’ils disaient, les voici emmêlés pour votre dégustation. Notez que le gras débordant rend la mixture des deux particulièrement fluide et naturelle faute de meilleur qualificatif. Mais revenons à cette fameuse provenance géographique. N’y aurait-il point trace de mélodie black ou de canasson speed voire de désespoir doom ? Ben non, le chant est du pur death, passablement plat qui plus est, vu la minorité de ses modulations. Les malins énergumènes qui composent la troupe ont manifestement des préférences différentes de la majorité de leurs compatriotes. Ce n’est pas pour déplaire voyez-vous car les effluves (relents ?) de barbaque faisandée sont toujours affriolantes lorsqu’elles sont faites avec amour (et boucherie il faut le dire). Ce qui se révèle être le cas dans la sortie qui nous intéresse.
Car si le gras, le death, le thrash forment un mélange gustatif et assez frais (ironique après avoir parlé de faisandé deux phrases plus haut), ne serait-ce que par le simple fait que ce type de mélange soit peu courant, rien dans les riffs ne vient affirmer une vision abradacabrantesquement différente de ce qui existe et a existé. Hautajaisyö se complaît dans des riffs simples, souvent prompts au headbanging sauvage et passablement éculés (‘scusez le terme m’dame). Ni les parties death, ni les riffs thrash n'évoquent un quelconque horizon nouveau. Sauf qu’ils le font avec cette inspiration qui appelle à notre sensibilité profonde, et passablement sauvage. Le genre de musique qu’on écoute pour reposer le cerveau, enhardir les cervicales. Celle du samedi soir pogotant qu’on imagine fortement bien rendre sur scène. Celle qui ne nécessite ni paillette ni utilisation poussée des neurones (de toute manière, il faut bien sacrifier nos neurones les plus faibles régulièrement pour s’éviter la dégénérescence mentale, non ?). Notre fond reptilien qu’on appelle ça. Ben il répond favorablement à cette musique de quasi décervelé. D’autant plus facilement qu’il n’a pas vraiment de choix à faire dans les titres, tant ils sont tous au même niveau de qualité.

Décervelé en tant qu’auditeur, pourtant il faut reconnaître les capacités manifestes du quatuor à faire sa tranchée sanguinolente dans un style tout à fait balisé. Sauf qu’ils ont la patte en plus de la saveur, celle qui reste en bouche par un quasi-miracle tant tout sonne facile.