CHRONIQUE PAR ...
Lord Henry
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
14/20
LINE UP
-Richie Kotzen
(chant+guitare)
-Taka
(guitare)
-Ari
(basse)
-Thr3e
(batterie)
TRACKLIST
1)Intro
2)Oh My God (I Fucked Up Again)
3)I Still
4)Start It Up
5)Complicated
6)Say
7)Heaven
8)Stand Up
9)Next To Me
10)Standing In The Rain
11)Wanted
12)Nothing To Lose
DISCOGRAPHIE
Chinese Democracy se fait attendre. L'imposture dure depuis dix ans. C'en est trop. Axl Rose et ses Guns se foutent de nous. C'est sûrement ce qu'a dû se dire Richie Kotzen, celui de Poison et de Mr. Big, en décidant en 2003 de monter un groupe de rock n'roll pur et dur: Forty Deuce. Nothing To Lose, premier album de la formation, revendique un esprit qui n'est pas sans rappeler les Appetite For Destruction et autre Use Your Illusions. Avec en plus un petit côté hard FM, héritage du passé du chanteur / guitariste Richie Kotzen.
C'est en premier lieu la section rythmique qui épate. Le style en question ne demande pas de compétences extraordinaires en maîtrise des baguettes, mais le batteur Thr3e parvient à faire preuve de créativité et d'originalité dans son jeu, concédant des transitions de toute beauté. Surprenant aux premières écoutes, mais c'est un bon point, assurément. Ari, à la basse, complète ce duo de choc pour constuire un socle des plus solides; socle sur lequel le sieur Richie a tout loisir d'exprimer son talent. Une guitare acerbe et une voix pure, mélodique, tout simplement rock, sont les ingrédients de ce Nothing To Lose nostalgique. "Oh My God (I Fucked Up Again)" en dit à ce niveau plus long que n'importe quel discours. Les titres vont à l'essentiel: moins de quatre minutes suffisent, quatre minutes éminemment vectrices d'énergie et de fun. Même lorsque les riffs se font moins recherchés, et les effets de voix plus communs, comme sur "I Still", l'envie irrésistible de taper du pied ne vous lâche pas.
La musique lorgne parfois vers une pop / rock à la Nickelback, aux mélodies modernes: "Complicated" ou "Stand Up" sont ainsi à même d'attirer un public qui, vraisemblablement, fuirait sans demander son reste à la simple évocation du mot «hard-rock». Mais ce ne sont pas les titres les plus intéressants pour les nostalgiques, loin s'en faut. Quand, en revanche, les Forty Deuce composent des morceaux aussi festifs que "Start It Up", avec ses choeurs à la Mötley Crüe, ou le "Next To Me" qui s'emballe, les vieux briscards se régalent. Et encore bien davantage à l'écoute de la rythmique hachée et de la mélodie imparable de "Say", où la voix de Richie Kotzen, aventureuse, évoque le grand Bon Scott. Le guitariste lead Taka, nippon de son état, agrémente chaque composition de soli de son crû, courts mais bien souvent originaux, tout en feeling. Un atout de plus pour l'équipe multi-culturelle.
Curieusement, les références à Mr. Big et Poison ne sont pas si nombreuses que cela. Forty Deuce a sa propre originalité, qui doit beaucoup aux musiciens judicieusement choisis par Richie Kotzen. Elle est perceptible sur l'ensemble de l'album, sauf peut-être sur sa dernière partie, qui a certainement vocation à faire relâcher la pression. Et ralentit assez considérablement le tempo: "Standing In The Rain", tout d'abord, s'oriente vers le mid-tempo assez pop mais très rythmé, très réussi, mais "Wanted" n'apporte pas vraiment d'eau au moulin, si ce n'est par la surprise induite par le lead de guitare doublé au chant par Kotzen : bobof. Et "Nothing To Lose", morceau-titre, bascule, là où on s'attendait à un monument de rock n'roll, dans la ballade de boum d'adolescents. Pour le coup, on est plus proche de Poison.
Il y a peu à parier, contrairement à ce que laisser supposer la boutade d'introduction, que Forty Deuce parvienne à supplanter Guns n'Roses dans le coeur des fans. Néanmoins, on est bien en peine de résister à la tentation de se replonger dans les années folles du rock n'roll. Sex, drugs et vous connaissez la suite. Forty Deuce a de quoi séduire.