CHRONIQUE PAR ...
Belzaran
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Herbert "Herb" Burke
(chant+basse)
-Kelly Shane Kuciemba
(guitare)
-Simon Dorfman
(batterie)
TRACKLIST
1) Death’s Disciple
2) Age Of Ignorance
3) Oblivion Pilgrimage
4) Proliferation Of Disease
5) Dispensation (Rise Of The Antichrist)
6) Six Devils (Trepanation)
7) Carnage Atrocity
8) Rotting Abomination (The Cleansing)
9) Congregation Pestilence
DISCOGRAPHIE
Quand je dis que j’écoute du metal, il y a toujours quelqu’un pour essayer d’en savoir plus. Sous prétexte qu’il connaît deux morceaux d’AC/DC et une ballade d’Aerosmith, il se sent pousser des ailes. J’aime alors faire écouter tout ce que le metal a de plus violent, de plus crade. Un véritable repoussoir. Non, nous ne sommes pas du même monde. Retourne au hard rock, au glam et laisse les vrais élus profiter de leurs furieux Évangiles. Si vous manquez d’idées pour écarter les importuns, Drawn and Quartered est parfait. Il est même probable que vous n’entendiez plus jamais parler de cette personne.
En termes de brutalité, les Ricains ont du métier. Vingt ans de death metal, ça marque son homme. Batterie furieuse, solos démentiels, riffs et growl caverneux… La musique ne fait pas dans la dentelle, mais dans l’entreprise de démolition. Au-delà de la violence manifeste des morceaux, l’ambiance qui s’en dégage est particulièrement glauque. On entendrait presque crier. Les guitares semblent toujours sur la brèche, leurs cordes prêtent à craquer. Il résulte de ce Congregation Pestilence une impression de folie, une folie qui tourne souvent au chaos. On se croirait dans le crâne d’un être soumis à des crises de démence, voire de violence pure. Drawn and Quartered alterne passages lourds et accélérations. Ils évitent l’écueil du « tout à fond », ce qui renforce l’impact des passages les plus brutaux. On se les prend alors en pleine face, ces déferlements de douleur.
La galette vaut surtout pour ses solos de guitare. Ils subliment les compositions. Chaotiques, ils apportent une violence folle, une démence technique et débridée. L’introduction de "Age of Ignorance" vous jette à terre. Elle est dingue, d’une fureur inimaginable. Les leads sont bien moins virtuoses mais apportent (un peu) de mélodies et d’air à cet album très pesant. C’est vraiment par cette première guitare que les Américains gagnent notre intérêt et évitent l’écueil de n’être qu’un groupe de brutal death. Et si la rythmique tire son épingle du jeu avec cette batterie brute aux toms plombants et cette basse discrète mais remarquée, le chant reste une petite déception. Caverneux, le growl profond manque cruellement de variété. On aurait aimé des prises de risque pour apporter un peu de fraîcheur à une musique déjà bien sèche. Le fait qu’il soit sous-mixé ne le met pas en valeur, avouons-le.
Drawn and Quatered nous offre un album des plus sympathiques. Le terme « brutal » leur convient parfaitement tant certains passages évoquent le chaos ou la folie (voire les deux ?). Voilà une écoute qui ne vous laissera pas indemne. Alors, si tu es triste, que tu as un gros chagrin, tu sais qu’il existe…