CHRONIQUE PAR ...
Sebrouxx
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12/20
LINE UP
-Derrick Lefevre
(chant)
-Steve Blaze
(guitare)
-Sam Poitevent
(guitare)
-Eric Morris
(basse)
-Ken Koudelka
(batterie)
TRACKLIST
1)Waters Rising
2)Antarctica
3)Become a Monster
4)Quarantine
5)I Have to Die, Goodbye
6)Fear of Time
7)Until the End of the World
8)Fields of Yesterday
9)Thirst
10)The 2nd of May
11)Deep in the Black
12)5
DISCOGRAPHIE
1999-2007. Huit ans séparent les deux derniers albums de Lillian Axe, ex-fleuron du Hair Metal qui, comme son style de prédilection l’indique, a connu ses heures de gloire au début des années 90. Certes sans jamais atteindre le niveau de notoriété d’un Ratt, Poison ou Motley Crüe mais avec un succès qui a permis au groupe de figurer plusieurs fois au Billboard, puis d’ouvrir pour des pointures telles qu’Alice Cooper pour ne citer que lui. Le tout est de savoir si aujourd’hui Cooper les reprendrait pour tourner, après tant d’années de silence et surtout avec la sortie de leur dernier album, Waters Rising…
D’entrée de jeu avec un premier titre qui donnera son nom à ce sixième et dernier opus, Lillian Axe annonce la couleur et envoie la sauce comme si le groupe n’avait jamais disparu de la scène musicale. Ce n’était pas gagné puisque l’équation comportait plusieurs inconnues, et de taille. Primo, quid du nouveau chanteur, Derrick Lefevre, remplaçant de Ron Taylor, membre fondateur et ex-pierre angulaire de la formation ? Secundo, quid de l’orientation musicale que le groupe se devait de prendre pour tenter de tirer son épingle du jeu afin de ne pas re-sombrer dans les abysses d’un oubli général et les méandres d’une industrie musicale qui a déjà eu raison d’un certain nombre de combos glam ? Comme énoncé précédemment, la piste d’ouverture permet de se rassurer, mais aussi de prendre ses marques : un son général riche et puissant, des compositions visiblement très travaillées (les longs "Deep in Black" et "Fields of Yesterday") nanties de structures parfois complexes (sans pour autant parler de schémas progressifs) et un vocaliste à toute épreuve. L’auditeur met alors les deux pieds dans un Hard mélodique, certes pas novateur, mais toujours enclin à lui faire bouger la tête en rythme pour peu qu’il se sente d’humeur à se coltiner du mid-tempo quasiment de bout en bout.
Steve Blaze, artisan guitariste et compositeur de la plupart des plages du CD, offre son lot de riffs inspirés (ceux du trio gagnant "Antartica", "Quarantine" et "Become a Monster") autour desquels les autres membres n’ont plus qu’à suivre le mouvement. Pour autant, l’ensemble s’avère bien moins "dansant" et enjoué que les œuvres passées (lire : à Psychoschizophrenia). L’ambiance générale s’avère bien plus lourde et obscure que la tonalité que le groupe avait l’habitude d’offrir avec ses hits d’antan. Incontestablement, Waters Rising porte les stigmates des ravages engendrés par l’ouragan Katrina qui a dévasté la Louisiane et Mandeville, commune de résidence de Blaze. La simple traduction de la majorité des compositions tendrait à le rappeler… même si la plupart d’entre elles avaient été écrites bien avant cette catastrophe, n’en font pas allusion directement et, derechef, n’entrent jamais dans le cadre de protest songs. Bien au contraire. Chassez le naturel, il revient fissa au galop et Lillian Axe n’a pas délaissé le quart d’heure américain. Le tempo se ralentit sur le très (même trop) Bon Jovien "I Have to Die, Goodbye" et un Pink Floydisant "Until the End of the World" qui offre la part belle au couple guitare acoustique/guitare électrique. CQFD: si ce sont dans les vieux pots que l’on concocte les meilleures soupes, il n’en reste pas moins qu’il est difficile aux vieux singes d’apprendre à faire autre chose que la grimace.
Lillian Axe offre, pour son retour, un album riche et relativement équilibré qui ne fait pas tâche dans la scène (et/ou ce qu’il en reste) Hard mélo. Les changements de line up n’ont en rien altéré les envies premières du groupe et une volonté de bien composer. Néanmoins si l’orientation vers un plus de noirceur est une plus value indéniable, il est à espérer que cette nouvelle voie ne reste pas au stade du simple gimmick dédié à capter une audience plus jeune et large.