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CHRONIQUE PAR ...

97
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 17/20

LINE UP

-Anna "W." Nouk
(chant+basse)

-Ulrich "W." Wegrich
(guitare+basse+programmation)


TRACKLIST

1) Lvcifer
2) Hecate
3) Blóð
4) Energumene
5) Serpents
6) Häxan
7) Selene

DISCOGRAPHIE

Serpent (2021)
Mara (2024)

Blóð - Serpent
(2021) - doom metal sludge - Label : Malpermesita Records



-  Parle-moi de tes cauchemars, mon petit.
-  Eh bien, je rêve de serpents. Elles sont méchantes avec moi, elles me mordent…
-  Ils. Ils sont méchants. Serpent, c’est masculin.
-  Peut-être, mais ceux de mes rêves, elles s’appellent « elles ».

Les Anglais lui donnent également un genre féminin. « The Serpent, she writhes in knowledge. » chantait Lee Dorian. Dans Blóð, elle s’appelle Anna W. Elle ouvre sa large bouche et des sons terribles sortent de son gosier. Au début, ce sont des plaintes, un chant où l’on sent presque poindre une excuse : « Ne m’en veuillez pas d’incarner le mal, je n’y peux rien. » Un peu comme toutes ses consœurs du doom/sludge/stoner/occult rock, à la sobriété gémissante, un tantinet glaciale. Façon Shazzula, de Wolvennest, vous voyez ? Ou Erba del Diavolo. Le tout sur fond d’un doom spécialement lourd (j’assume le pléonasme), lent, lancinant, sinueux et envoûtant. Anna aurait pu se contenter de rester dans le rang, en imitant toutes ces chanteuses qui ne font jamais éclater leur colère devant un micro, se bornant à suggérer la violence pouvant découler de certaines pratiques interdites. Mais il faut croire que cette demoiselle a eu envie d’aller plus loin. D’oser hurler. Il s’agit d’un exercice particulièrement périlleux. Personnellement, je suis allergique au hurlement systématique et gratuit.
Simplement, dans le cas de Serpent, les explosions vocales sont parfaitement amenées et apportent un gros plus à la musique. Elles surviennent en seconde moitié des titres, comme si Anna tentait de résister avant de succomber à l’effet nocif des riffs mastocs et de l’ambiance délétère du deuxième album des franciliens. La qualité de Serpent ne se résume cependant pas au seul chant de sa vocaliste : la relative homogénéité des compositions n’est pas synonyme de monotonie et chaque titre possède son cachet. Blóð n’invente pas un style musical, mais le doom à caractère occulte pratiqué par le duo s’avère convaincant. Les mélodies proposées ressemblent à la belle pomme rouge qu’avala Blanche Neige. Appétissantes, a priori simples, mais pas si faciles que ça à digérer. Point de vue qualité, les sept titres de l’album se valent, mais, à titre personnel, j’ai un petit faible pour "Hecate" où la colère d’Anna m’atteint en plein cœur et la très douloureuse "Energumene", excellemment composée, un peu plus ambient que les autres titres, où la chanteuse y livre également une prestation incroyable. Les dantesques et dissonants "Häxan" et "Selene" constituent également un autre moment très intense de ce magnifique album qui entrera à coup sûr dans mon top de l’année 2021.

Lvcifer. Hecate. Blóð. Histoire de planter le décor. Serpent est un album poisseux et malsain. Une version full metal du Void de Wolvennest. Et un chant habité, absolument époustouflant. De quoi assombrir vos journées d’été. Ne tracez pas des pentagrammes partout, c’est dangereux.
   






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