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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 13/20

LINE UP

-John Grant Mortimer
(chant+guitare)

-Mark McGrath
(basse)

-Scott Wallace
(batterie)

TRACKLIST

1) Elder Gods
2) Children of the Great Central Sun
3) Ishtar
4) Observer Two
5) Eon of Horus
6) Astaroth
7) Solaris
8) Benedictus
9) Natural State

DISCOGRAPHIE

The Nightcomers (1981)
Elder Gods (2019)

Holocaust - Elder Gods
(2019) - heavy metal - Label : Sleaszy Rider Records



Elder Gods, huitième LP de Holocaust. Le neuvième en comptabilisant Spirits Fly (1996), simple réédition de Hypnosis of Birds, l'album précédent sorti en 1992 ; le dixième si l'on inclut dans la discographie des Écossais Steal the Stars, l'œuvre dissidente parue en 1983 sous le nom d'Hologram. Cette énumération un brin laborieuse dit beaucoup de la carrière pour le moins chaotique du projet de John Mortimer, seul membre permanent du jadis grand espoir du renouveau métallique briton. Que peut bien avoir à proposer le vétéran de la NWOBHM après quarante ans passés dans une considérable indifférence et qui est revenu dans le circuit après avoir eu une révélation en visionnant des clips de... Lady Gaga ?

Laminé par tous les courants ayant émergé de celui qu'il a contribué à faire naître – thrash, death, black, néo, core & co – le leader peroxydé d'Holocaust, qui prévoyait de nommer sa livraison antérieure « Sweet Liberty », est pourtant parvenu à refaire surface après chaque déferlante, le plus souvent suite à une période de silence plus ou moins marquée. La dernière en date - qui a précédé la publication de Predator en 2015 - ayant duré une décennie, la mise sur le marché d'une suite en un laps de temps relativement court laisse à penser que le concitoyen de Frankie Poullain a encore quelques idées en stock. C'est effectivement le cas, et, qu'on se rassure, elles n'ont rien à voir avec celles habituellement mobilisées par la suscitée Miss Robe-de-Viande ayant tourneboulé notre Highlander. Mais ce sont, à peu de choses près, toujours les mêmes. Dans ces conditions, le titre éponyme en ouverture pourrait faire office de canevas pour les suivants : un mid tempo progressant avec sérénité à la faveur d'un motif raisonnablement saccadé proche de celui de "The Wings of the Hydra" de Therion, relayé par un refrain presque planant un peu délayé qui tend à rompre la dynamique, puis par un solo assez court, avant un retour à la case départ. Le son ? Les enregistrements d'Holocaust n'ayant pas souvent été gâtés en la matière – malgré un premier essai longue durée pionnier en terme de lourdeur saturée – la crainte d'une production chichiteuse est légitime. De fait, la six-cordes du boss manque de peps, ce qui est préjudiciable sur les passages les plus véloces et ne peut être rattrapé par la seule batterie de Scott Wallace, bien portante à défaut d'être virtuose. La frustration est patente à l’écoute d’"Ishtar", le morceau de bravoure, à qui il manque clairement de consistantes guitares afin de souligner davantage le contraste avec les passages les plus apaisés - la remarque vaut également pour "Eon of Horus", démarré sur les chapeaux de roue avant d'être freiné au mitan par un (trop) long break en accords clairs.
Pour autant, l'ensemble ne sonne pas comme une démo : ça grésille sans vriller, les frappes ne sont pas trop sèches et la réverb' n'atteint pas le niveau insensé de chez Quintessenz ou Chevalier. Le chant, quant à lui, se révèle tout à fait acceptable, ce qui constitue une bonne nouvelle compte tenu du résultat parfois... tangent des tentatives répétées de Mortimer depuis que ce dernier a récupéré le micro après le départ de l'excellent Gary Lettice – il y a trente-cinq ans, tout de même. Les inflexions en mode Schtroumpf grognon restent certes prédominantes et offrent peu de variété, privant la plupart des parties calmes d'un accompagnement adéquat. Néanmoins, leur justesse ne saurait être remise en cause et leur auteur essaie même de moduler avec un certain bonheur – et une certaine emphase - sur "Astaroth" et "Solaris", notamment. Mortimer s'efforce ainsi de s'adapter à l'orientation dark wave qui s'affirme au fil des pistes - on entend même la basse de Mark McGrath protubérer sur l'ultime "Natural State", trop pépère toutefois pour emporter l'adhésion, tandis que les déclamations de Mortimer évoquent parfois celles de Tim Smith, le curtisien chanteur d'Editors ("Benedictus"). Contrairement à ce qu'il avait tenté sur le punchy Predator, le trio semble donc abandonner le double objectif du riff qui tue et du refrain immédiatement mémorisable, privilégiant l'ambiance au dynamisme, la cohésion à l'efficacité. Un choix respectable et convenant parfaitement à l’ésotérisme qui nimbe le recueil - l'occasion de rappeler que Mortimer a déjà emprunté par le passé des sentiers déviant du metal traditionnel. Reste que tout ceci risque de ronronner en live et décevoir les amateurs de sensations fortes qui ont encore en tête les accents passionnés d’"Heavy Metal Mania", l’hymne du groupe et de tout un mouvement musical.


Tour à tour heavy, progressif, cold wave, Elder Gods est un drôle d'engin piloté par un John Mortimer manifestement en pleine crise mystique. L'ambiance onirique qui y règne, favorisée par une production en déficit de puissance, contribue à singulariser une réalisation à la fois attachante et frustrante, sa cohérence s'imposant au détriment d'une écriture avare en coups d'éclat. Bref, on est loin de "Death or Glory" et de l'énergie quasi punk de The Nightcomers - les nostalgiques qui ne jurent que par l'Holocaust « historique » peuvent passer leur chemin. En revanche, celles et ceux qui avaient goûté à la singulière mélancolie que la section d'Édimbourg avait distillée sur l'héroïco-désabusé The Courage To Be (2000) et qui sont prêts à faire l'impasse sur les riffs paradoxalement euphorisants qui caractérisaient ce dernier, pourront y trouver de plaisantes réminiscences.



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