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CHRONIQUE PAR ...

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Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 17/20

LINE UP

-Gary Lettice
(chant)

-John Grant Mortimer
(guitare)

-Edmund Ryczard Trevor Arthur "Ed" Dudley
(guitare)

-Robin Begg
(basse)

-Paul Collins
(batterie)

TRACKLIST

1) Smokin' Valves
2) Death or Glory
3) Come On Back
4) Mavrock
5) It Don't Matter to Me
6) Cryin' Shame
7) Heavy Metal Mania
8) Push It Around
9) The Nightcomers

DISCOGRAPHIE

The Nightcomers (1981)
Elder Gods (2019)

Holocaust - The Nightcomers
(1981) - heavy metal N.W.O.B.H.M. - Label : Phoenix Record & Filmworks



Si l'on parle de NWOBHM (New Wave of British Heavy Metal) plutôt que de NWOEHM, alors que 99% des collectifs du genre sont anglais, c'est grâce aux cinq gars de chez Holocaust (et à leurs collègues nord-irlandais de Sweet Savage). Leur implantation en Écosse, qui ne leur facilite pas forcément la tâche lorsqu'il s'agit de distribuer leurs enregistrements et trouver des dates de concert, ne saurait néanmoins à elle seule les distinguer de la meute des formations qui donnent un sacré coup de fouet au hard rock ronronnant des seventies. La décennie suivante vient à peine de débuter que la révolte - la révolution ? - est déjà en marche. Et les Highlanders comptent bien y participer. À leur surprenante manière.

Lorsqu'au printemps 1981 paraît The Nightcomers, le premier LP d'Holocaust, Saxon, Iron Maiden, Def Leppard, Tygers of Pan Tang, Vardis, Girlschool, Angel Witch et Diamond Head notamment, ont déjà dégainé leur grand format l'année précédente. Toutefois, le quintet d'Édimbourg n'a pas été en reste en sortant coup sur coup, sur le label créé pour l'occasion par le disquaire qui emploie le chanteur, deux EP: Heavy Metal Mania, avec épée sanglante et umlauts à la Motörhead sur la pochette, puis Smokin' Valves, orné d'une photo des jeunes musiciens posant à la façon de gouapes frondeuses. Deux illustrations qui témoignent du caractère bicéphale de la musique d'Holocaust. D'un côté, l'orientation rock, incarnée par le dernier single nommé, recyclé en ouverture du recueil, que secoue un riff digne d'AC/ DC relayé par une voix gouailleuse à la Mick Jagger, parfaitement adaptée au style. Le tempo est soutenu, l'ambiance se veut décontractée, le groove pointe le bout de son nez et pourtant, quelque chose empêche de céder à la tentation du déhanchement suggestif : le son. Abrasif. Bitumineux. Oppressant. Une étrange alchimie se crée alors entre l'inspiration « festive » et l'atmosphère chargée qui nimbent la moitié de l'œuvre, de "Come On Back" à "Push it around", un peu linéaires mais dopés par des chœurs entraînants et des solos énergiques, en passant par "It Don't Matter to Me" lustré à la slide et "Cryin' Shame" au refrain imparable, sur lequel chaque instrumentiste fait sa petite démonstration à l'instar des susnommés Tygers of Pan Tang sur "Insanity". Étonnamment, le mélange fonctionne. Cependant, aussi sympathiques soient-elles, ces occurrences font surtout figure d'agréables intermèdes, sas plaisants entre les quatre piliers de The Nightcomers.
À commencer par le terrassant "Death or Glory", porté par un motif d'une inédite lourdeur sans que l'allure ne flanche, bien au contraire. Le timbre singulier de Gary Lettice se fait acéré, presque ricanant à l'image des inflexions aiguës de la guitare de John Mortimer en contre-chant, qui plonge ensuite le morceau dans une spirale infernale et décadente, avant le rétablissement in extremis du cynique duo couplet/refrain. L'uppercut est violent. La fête est finie et une autre commence, avec l'hymne "Heavy Metal Mania", amorcé par un jeu de question/ réponse entre les deux six-cordistes qui remplace l'alarme convoquée sur la version single. Le minutage enfle, mais heureusement sans éventer la tension instaurée par la séquence suivante sur laquelle Lettice clame son amour pour le metal lourd, incarné par un riff ad hoc et les trépidations saturée de la charleston - « I've got Heavy Metal music in my blood / And I'd like to give it to you if I could », frissons garantis. Une spectaculaire entrée en matière confirmée par un thème accrocheur en diable ponctué de « oï ! » déterminés et prolongée par des parties récitatives rageuses s'achevant en une montée acméique. Ce procédé sera à nouveau utilisé sur les deux jumeaux maléfiques, "Mavrock" et "The Nightcomers", le premier faisant office d'esquisse intrigante du second dont il annonce le climat dantesque – quel contraste avec l'aimable "Push it around" qui le précède ! D'une intensité rare, s'abîmant en un maelstrom digne du diabolique "Machine Gun" de Saxon au cours duquel chaque instrument se retire l'un après l'autre en laissant la guitare convulser dans les larsens, la chanson-titre file au cœur des ténèbres, traversées d'arpèges dissonants et de paroles apocalyptiques déclamées par un Lettice halluciné. Entre deux scansions radioactives, un solo tendu s'abîme dans la stridence et mène vers un lieu de perdition pour un dernier couplet saisissant, suggérant l'extinction irréversible. « And Every Soul on Earth / Is Broken by the Breeze.... Every Soul on Earth !... » Les quatre derniers mots résonnent comme une ultime supplication. Avant la fin du monde. L'Holocauste nucléaire.


Schizophrène et spontané, intense et inquiétant, l'album inaugural des Scottishs d'Holocaust, en dépit de plusieurs chansons célébrant la rock 'n' roll way of life, se range du côté sombre du renouveau métallique qui s'installe en Grande-Bretagne. La production à la fois rêche et goudronneuse respire le manque de moyens, mais loin de lester les compositions les plus marquantes, apporte une vélocité vivifiante. Avec The Nightcomers, la section d'Auld Reekie offre à la NWOBHM un joyau à l'éclat contrasté, qui fait scintiller des perspectives aussi obscures que réjouissantes quant à l'avenir du metal. Celui-ci se jouera-t-il avec les membres isolés et instables d'Holocaust ? Hélas, rien n'est moins sûr.


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