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CHRONIQUE PAR ...

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Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 12/20

LINE UP

-Carmen Susana Simões
(chant)

-Rune "Blasphemer" Eriksen
(chant+guitare+programmation)

-Alexandre Ribeiro
(basse+programmation)

-Ricardo Martins
(batterie+chœurs)

A participé à l'enregistrement :

-Daniel "Dan" Knight
(claviers)

TRACKLIST

1) Mountains & Conquerors (Pt. 2)
2) The Endless Road
3) Meditate. Mediate
4) The Great Vast...
5) Set Sail (Towards the Sun)
6) Solar
7) Sabbatical Moons
8) Earthrise
9) Sweet Soul Gathering

DISCOGRAPHIE

Vol.1: Solar (2017)

Earth Electric - Vol.1: Solar



Dans le monde de la musique, il existe, paraît-il, deux types d'artistes : ceux qui restent dans les clous et ceux qui s'en écartent sans craindre de perdre leur public au gré de leurs errances. Ni Accept, ni Ulver, Earth Electric prouve toutefois qu'il existe une troisième voie, empruntée par des musiciens pas assez téméraires pour débouler tout nus dans la toundra avec leur opinel et leurs névroses mais qui apprécient le butinage et le dépaysement, boussole à la main, après s'être équipés au rayon randonnée de leur grande surface préférée.

À l'écoute du LP inaugural d'Earth Electric, on se dit que la fille et les trois gars à l'origine du collectif ressemblent probablement à bon nombre de leurs contemporains, épris de découvertes, s'enthousiasmant à l'idée de faire du camping sauvage dans l'espoir de goûter aux frimas orangés d'une aurore surgie des brumes, mais toujours avec une présence rassurante à leurs côtés ou dans leurs paumes, non loin des chemins balisés. Baroudeur expérimenté du metal extrême, Rune Eriksen, alias Blasphemer, incarne on ne peut mieux cette manière d'aborder le processus créatif : après avoir sévi avec Mayhem, entité pionnière d'un black metal sans concession, le Norvégien s'est investi dans des projets marqués autant par leur diversité que par la prudence des expérimentations dont ils ont fait l'objet – tel le thrash/ black rétro d'Aura Noir ou la tentative mitigée de doom gothique avec Ava Inferi. Au sein de cette dernière formation, Eriksen collabore avec Carmen Susana Simões, qui devient sa muse à la scène comme à la ville puis incite son Roi du Nord à s'installer au Portugal où celui-ci forme Earth Electric avec sa bien-aimée chantonante. Susurrante serait sans doute un qualificatif plus adapté pour évoquer les vocalises éthérées de la titulaire du micro qui donne dans une heavenly voices que n'aurait pas reniée Alison Shaw (Cranes), Melissa Arpin (Lovesliescrushing) et toutes les sylphides hantant la sphère gothico-electro-shoegaze depuis des lustres. Et pourquoi ne pas marier ces effluves irradiées de réverbération avec un solide orchestre typée hard rock seventies ? Oui, pourquoi pas. Telle est l'ambition, mesurée mais incontestablement intrigante, affichée par Eriksen et sa bande.
Gros son et tempo rapide sur fond de chant enjôleur, Deep Purple meets Cocteau Twins : on se prend à rêver. Sauf que la sauce ne prend jamais vraiment. La faute à un cahier des charges trop volumineux qui empêche l'amalgame de se produire. Car si la production lorgne vers le vintage très prisée en Scandinavie (surtout dans la partie suédoise), les thèmes syncopés relèvent plutôt d'une ascendance néo-progressive, que souligne une basse aux protubérances caractéristiques. Selon un schéma reconduit sur quasiment toutes les pistes, des solos aériens à la Pink Floyd rompent le ronronnement saturé des guitares et laissent filtrer de temps à autres des séquences d'orgue hammond inégales, souvent anecdotiques, au point qu'elles donnent l'impression de servir essentiellement de caution revival. Et lorsque le quatuor ose franchement la relecture du rock progressif des premiers âges, comme sur "Sabbatical Moons", le résultat n'atteint clairement pas le niveau d'un Opeth ou d'un Steven Wilson, maîtres incontestés dans l'art délicat du recyclage bonifié. Pourtant, malgré ces réserves, l'album ne verse pas dans la médiocrité. En effet, les influences convoquées, malgré un mélange qui se fait mal, se croisent dans une ambiance légèrement inquiétante, évoquant la sombre densité d'une forêt à flanc de montagne dans laquelle le sentiment d'insécurité cède face à la curiosité. Il est regrettable néanmoins que le rendu sonore un peu confus – témoignant du frottement entre la trépidation des instruments et l'écho exacerbé de la voix – atténue la sensation d'immersion dans un univers singulier qui ne se dévoile réellement qu'à la faveur de la chorale incantatoire clôturant le recueil.


Du planant, du plomb, du véloce, une sirène : les ingrédients du premier effort longue durée d'Earth Electric ne sont pas très exotiques mais leur variété les rend incontestablement alléchants. Hélas, faute de liant et d'inspiration, ceux-ci ne parviennent pas à se marier, offrant chacun un pouvoir de séduction sans doute bien en deçà de ce qu'une fusion réussie aurait pu apporter. Cependant, le climat étrange se dégageant de l'œuvre donne de sérieux motifs de croire en des jours meilleurs et offre une piste de réflexion sur la voie que le groupe lusitanien – manifestement peu doué pour écrire des chansons – serait bien avisé de suivre.





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