CHRONIQUE PAR ...
Sven
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
-Romain Daut
(chant+guitare)
-Max Ternebring
(basse)
-Zacharie Mizzi
(batterie)
TRACKLIST
1) Lady Freedom
2) The Shore
3) Cheating Pain
4) Walking In A Graveyard (Bloody Witch)
5) Candles And Flowers
6) Northern Sky
7) Earth's Last Song
DISCOGRAPHIE
Parfois il est bon de sortir des sentiers battus. D’écouter un style différent. Et d’avoir une très bonne surprise. Dans le cas présent, celle-ci vient de Bright Curse, trio basé à Londres, officiant dans le registre très en vogue du hard rock psyché vintage aux bons gros relents de stoner. Et de leur premier album Before The Shore.
La première chose qui frappe, c’est l’atmosphère dégagée. Dès les premières notes, on est plongé dans un bar américain à l’ancienne, version motards tatoués, fumée de cigare, bourbon et baston. On imagine très bien le groupe jouer "Lonely Freedom" sur la scène du Titty Twister dans Une Nuit En Enfer, tellement le son est gras et épais et tellement il fleure bon l’Amérique profonde. L’ensemble de l’album est imprégné par cette ambiance USA années 60/70. On retrouve encore ce côté sudiste sur "The Shore", dotée d’un refrain puissant qui tranche avec le côté lancinant du morceau. Le tambourin et la narration de "Cheating Pain" semblent tirées de Apocalypse Now alors que l’on s’imagine protestant contre la guerre au Viet-Nam sur "Candles And Flowers". "Walking In A Graveyard" et son tempo sautillant porte parfaitement bien son nom, évoquant une balade qui commence bien et qui continue par une mauvaise rencontre. Les claviers de "Northern Sky" évoqueront forcément Led Zeppelin ou Deep Purple. Et la montée en puissance de "Earth’s Last Song" clôt les hostilités de très belle manière. Une chose est sûre : l’immersion et le voyage sont au rendez-vous.
L’autre chose qui marque forcément l’auditeur, c’est l’aisance dont fait preuve le trio. Car il ne s’agit ici que d’un premier album, rappelons-le. Qui vient après deux EP, certes, mais quand même. La production est plus que correcte et laisse apprécier tous les instruments, même si la guitare est souvent au premier plan. Romain, tête pensante du groupe, multiplie les effets afin de varier le propos, alternant grosse distorsion et son plus clair, gratifiant ça et là l’auditoire de quelques soli bien sentis. Mais c’est vocalement que le leader de la troupe abat le plus gros du boulot. Le chant est tantôt rocailleux, tantôt plus chaleureux, tantôt énervé, tantôt plutôt séducteur, mais toujours maîtrisé et convaincant. Il sert de guide tout au long des sept étapes de cet agréable périple. Ses deux compères ne sont pas en reste, et la section rythmique composée de Max et Zach offre également une prestation de qualité, riche en groove et en percussion, sachant se faire discrète mais indispensable, puis plus agressive et rentre-dedans l’instant d’après. Pour offrir un mélange riche et complexe, à l’image de la musique proposée tout au long de ces quarante et quelques minutes.
Mélange de stoner, de doom, de psyché, de blues rock et de beaucoup d’autres choses, Before The Shore est une vraie réussite, tant par la variété des compositions que par la qualité de son interprétation. Preuve s’il en était besoin que la valeur n’attend pas le nombre des années. Ce qu'on attend, par contre, c'est la suite. Et avec impatience !