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CHRONIQUE PAR ...

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Djentleman
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 14/20

LINE UP

-Ian Bearer
(chant)

-Joel Omans
(guitare)

-Lucas Mann
(guitare+basse+synthé)

-Aaron Stechauner
(batterie)

TRACKLIST

1) Senseless Massacre
2) Desolate Paradise
3) Lalassu Xul
4) Infused
5) Fractal Intake
6) Natural Selection
7) Beckon
8) Godless Time
9) Unsympathetic Intellect
10) Eviscerate
11) The Heavens Have Fallen
12) No Pity For A Coward

DISCOGRAPHIE


Rings Of Saturn - Lugal Ki En
(2014) - death metal deathcore ultra technique aux sonorités d'alien - Label : Unique Leader Records



Je sais qu’en chroniquant un album de Rings Of Saturn, je m’expose à de sacrées représailles, aussi bien en interne qu’en externe. Mais ayant déjà survécu à une chronique d’Asking Alexandria, et les commentaires n’existant pas sur Les Eternels, je ne risque plus grand-chose. Surtout avec un pseudo comme le mien. Et pourquoi choisir de parler du dernier album en date des Américains ? Parce que c’est sûrement le plus polémique.

Pour faire simple et concis : Rings Of Saturn, on aime ou on déteste. Un peu comme Star Wars ou Le Seigneur des Anneaux dans d’autres arts. Pas d’entre deux possible, car c’est un groupe qui ne peut laisser indifférent. C’est ainsi que nombre de nos compères se sont défoulés sur le dernier opus ici présent. Des critiques compréhensibles pour partie, mais qui ne touchent que la forme et rarement le fond de l’album. D’un autre côté, la forme – j’entends par là l’image du groupe – est volontairement mise en avant par ces derniers et ils en jouent. Cela en agace plus d’un, mais il serait temps, un jour, de s’arrêter plus en profondeur dessus. D’autant plus que certains se vantent de n’avoir pas écouté l’album en entier avant de le juger. Comment peut-on alors en parler ? Il serait donc judicieux de reprendre point par point les attaques placées à l’encontre des ressortissants du pays de l’Oncle Sam, afin de voir si celles-ci sont totalement justifiées et fondées ou non.

Critique récurrente n°1 : « Leur jeu est basé sur la rapidité voire la frénésie épileptique, les sonorités harmoniques et cohérentes n’ont donc pas leur place dans leur musique. » Certes, Rings Of Saturn ne fait pas dans le dark ambiant, le post-rock symphonique ou le power néo-classique. Oui, les Américains sont bien étiquetés « deathcore », et il est donc logique qu’ils ne dérogent pas à la règle. Du deathcore classsique de "Senseless Massacre", "Beckon" ou "Unsympathetic Intellect" aux breakdowns de "Infused" (1’21) et "Natural Selection", Rings Of Saturn ne lésine pas sur le cassage de dents. Pourquoi alors les critiquer autant sur cet aspect puisque c’est leur credo ? D’autres groupes ont fait bien pire dans l’histoire du metal. Nous ne citerons pas bien évidemment Cattle Decapitation, Last Days Of Humanity ou Disfiguring The Goddess. Et puis que dites-vous alors des soli présents sur la moitié des titres, de "Natural Selection", "Godless Times", de la fin de "Beckon" ou encore de la chanson instrumentale "The Heavens Have Fallen" façon "Utopia" dans Dingir ? Non, vraiment ce Lugal Ki En n’est pas ce qu’on a vu de pire en matière de saturation sonore.

Critique récurrente n°2 : « Du coup ce n’est même pas envisageable de penser que ce sont des humains qui produisent ces sons. Au mieux ce sont des athlètes russes survitaminés, mais c’est même sûrement un logiciel guitar pro. » Il faut dire que la surproduction, le surmixage de l’album et l’utilisation intensive de pédale à effets rendent l’aspect de l’album très (trop ?) parfait et confèrent une sensation de déshumanisation en enlevant tout ressenti organique à la musique. Le son deathcore old-school présent dans le premier opus Embryonic Anomaly, a été complètement shunté et on a à faire à un death technique ultra-moderne ne laissant plus de place au superflu. Mais il n’en reste pas moins que ce sont bien des humains qui sont à l’origine de tout ce raffut. En l’occurrence Lucas Mann, Joel Omans et Aaron Stechauner. Si vous voulez des preuves, en voici une, puis une autre. La formation a longtemps fait l’objet de rumeur concernant la possibilité ou non de jouer ses partitions sans « cheat ». Ce à quoi ont répondu les musiciens par la meilleure des façons.

Critique récurrente n°3 : « Les thèmes sur les extraterrestres qui envahissent la terre et veulent dévorer les humains, c’est du vu et revu. »Effectivement, on ne peut pas nier que ces thèmes ont été passés en revue par une quantité surhumaine de formations depuis une dizaine d’années. Entre autres, les autres maîtres du style dit « aliencore », les Australiens de Aversions Crown, mais aussi nombre de formations récentes comme The Ritual Aura, Abiotic, Signal The Firing Squad ou Sensory Amusia. Mais on peut dire que Rings Of Saturn fait partie de la tête de gondole. Une pochette digne d’un Brain Drill, dont les influences musicales sont d’ailleurs plus que notables, et un titre d’album qui, en sumérien, signifie : « Roi des Terriens, Seigneur du monde cosmique ». Il n’est pas étonnant que les paroles suivent derrière. Rien de bien original à l’horizon, mais si on vient rajouter des ambiances qui collent parfaitement par-dessus, il n’y a rien à redire. Le tapping dans "Senseless Massacre", l’ambiance dans "Natural Selection", la sensation de présence fantomatique façon Tour Lavanville dans "Godless Times" et même la référence à l’univers du jeu vidéo dans "Lalassu Xul" et "Unsympathetic Intellect" forment un assemblage parfait. Il ne reste qu’au chanteur de venir poser sa jolie voix d’alien en mutation dont on comprend la moitié des mots, et le tour est joué.
Pour contraster tout cela, il semblerait assez utile de préciser que Joel Omans a eu la curieuse idée de se barrer peu de temps après la sortie de l’album. La cause ? Sans faire un copier-coller de sa justification, il met en cause Lucas Mann, la tête à penser du groupe, et notamment son côté businessman un peu trop exacerbé. Préférant faire le buzz et produire à tout va dans des temps (et des tempi) records pour engranger un maximum d’argent. Une carrière de musicien ? Absolument pas, aucun avenir n’est envisagé là-dedans. Certes le gars n’est pas dénué de talent, loin de là, mais il ne préfère pas l’exploiter et progresser encore, pensant que sa musique actuelle sera suffisante pour faire la meilleure carrière financière possible. C’est fort regrettable, mais au fond, est-ce qu’actuellement on peut encore être choqué et en vouloir à des gens comme ça ? Il y a bien des footballeurs de légende qui partent finir leur carrière aux Emirats Arabes Unis ou en Chine alors vous savez, les considérations artistiques ou sportives, on s’en contrefout un peu. Coins Of Saturn, vous dites ?


Rings Of Saturn pousse son concept jusqu’au bout dans ce Lugal Ki En, et le gardera à coup sûr jusque dans ses derniers retranchements. Alors oui, ce groupe en agace et en agacera encore plus d’un mais, par les temps qui courent, ce serait quand même un comble de reprocher à une formation de défendre ses idées, de jouer la musique qu’il aime, et de ne pas se travestir pour plaire à un public. A part un certain manque d’originalité, qui risque de perdre les Américains dans les abysses du metal, le talent et la maîtrise technique sont au rendez-vous, et cela n’est pas négligeable pour les aider à se sortir de la masse.



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