« Hybrid Nightmares, The Ages, Séquence 3, on tourne ! » Au programme de la troisième partie de la saga des « Ages » concoctée par Hybrid Nightmares, du suspense… Résumé des épisodes précédents : Jonny, Batman, Ben, Loki et Gummers, cinq jeunes musiciens metalleux peinturlurés, décident de surprendre leur monde et de donner dans le techno-thrash un peu blackisé, mais juste un peu, pour la forme. Ils composent alors cinq premiers titres canons (The First Age), bien accueillis par l’ensemble de la critique musicale mondiale (enfin en tout cas par les Eternels, c’est bien ce qui compte).
Seulement voilà, le méchant manager - z'avez déjà vu des managers gentils ? - est amoureux de Jessika, une adorable fan de black mélodique orthodoxe tendance chiant qui n’acceptera de coucher avec lui que le jour où Hybrid Nightmares sonnera comme un groupe extrême suédois. Le méchant manager tente de convaincre les héros de revenir à des sonorités plus communes et y parvient partiellement (The Second Age), provoquant une relative déception de la critique musicale mondiale (moi). Nos héros sauront-ils se défaire du vilain manager ? Celui-ci arrêtera-t-il d’interférer dans les choix du groupes maintenant que Jessika a consenti à se faire attacher à un crochet de boucher vêtue seulement de chaussettes de tennis Nike ? Le troisième épisode vient donner la réponse au moins à la première question : c’est oui ! Conscients que The Second Age rapprochait le groupe des sentiers battus et re-battus et re-re-battus, nos cinq larrons se rebellent, virent leur manager, détachent Jessika malgré ses protestations (elle y avait pris goût, à ce crochet), lui bottent également le train et reviennent à l’esprit du Premier Age.
Guitares à tous les étages, changement de plans toutes les quinze secondes, le tout sans perdre ni en lisibilité ni en mélodie, le groupe récupère l’entrain du premier volet de sa Tétralogie des Ages. Les premiers accords en plan deathcore du virevoltant "Ash and Bone" s’avèrent n’être qu’une petite frayeur (ah, qu’ils sont facétieux ceux-là…), pas de Born of Osiris à l’horizon, on reste en territoire techno-thrash près de la zone frontalière avec le pays du black - Loki, le chanteur, est d’ailleurs un migrant d’origine blackienne, sa voix le trahit. "The Obelisk" est tout aussi remuant et riche, tandis que "The Purge" ne mérite pas son nom et nous offre une version plus posée, mais tout aussi convaincante, du savoir-faire des Cauchemars Hybrides. "Our Star May Fade", long de plus de neuf minutes est plus difficile à assimiler, mais fonctionne aussi très bien une fois les digressions un peu « prog » digérées. Du coup, la sacro- sainte « pause intermède instrumental », "Revere", est ici bienvenue et nous permet de souffler un peu, contrairement à son homologue de The Second Age.
Conclusion : The Third Age revient à la hauteur du premier épisode. Hybrid Nightmares a bien fait de virer Jessika et le méchant manager (extraterrestre et borgne, de surcroît). Dans beaucoup de séries, on croit les méchants définitivement anéantis, mais ils refont surface dès l’épisode suivant. Espérons que le quatrième volet de la saga ne suive pas ce mauvais scénario.