CHRONIQUE PAR ...
Belzaran
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
16/20
LINE UP
-Craig Land
(chant)
-Shoi Sen
(guitare)
-Paul Nazarkardeh
(guitare)
-Arran McSporran
(basse)
-Tom Atherton
(batterie)
TRACKLIST
1) Overture
2) Kult Of The Orthodox
3) Illumination
4) All Consuming
5) Kingdoms Of The Blind
6) Beyond The Threshold
7) A Strange Awakening
8) The Antagonist
9) Thrown To The Wolves
10) In Solitude
DISCOGRAPHIE
Après deux albums remarquables et un EP remarqué, De Profundis revient aux affaires avec Kingdom Of The Heart. Adeptes d’un death metal progressif aux accents mélodiques assumés, les Londoniens se font remarquer notamment par les atmosphères réussies de leurs galettes. Après un changement de label, le groupe a-t-il su garder le feu sacré ?
Histoire de poser (ou plutôt plomber) l’ambiance, le groupe démarre avec une introduction, la bien-nommée "Ouverture". Très réussie, ses mélodies montent en puissance lentement vers l’explosion que propose dès les premières secondes "Kult Of The Orthodox". Roulements de batterie suivis d’un blast beast, on est en terrain connu. Le death metal développé par le groupe propose avant tout une musique classique, faites de riffs tout en trémolo et d’un growl bien caverneux. Mais quand la basse se fait aventureuse et que le solo débarque, très mélodique, on sent que le groupe en a bien plus sous la pédale. Les passages s’enchaînent et la musique des Anglais se développe, s'enrichissant de passages incongrus. Les morceaux, aux accents progressifs, restent dans des durées relativement correctes : on tourne autour de cinq minutes par piste. Mais les constructions des chansons font la force du groupe qui lie harmonieusement passages agressifs et mélodiques. Et au milieu des passages death classique, le groupe nous offre des pépites (le solo de basse sur "All Consuming" ou le break de "The Antagonist").
De Profundis confirme sa capacité à développer une musique qui, au premier abord, n’est pas forcément originale et qui, pourtant, possède une vraie personnalité. Au milieu des attaques au blast beat, les leads mélodiques sont de toute beauté et toujours bien amenés. Les soli sont un véritable régal et la variété des riffs empêche tout ennui. L’atmosphère d’ensemble est bien maîtrisée sans que l’on ait l’impression d’une répétition quelconque. Les musiciens maîtrisent tous leur partie et apportent leur pierre à l’édifice (mention spéciale quand même au bassiste qui frappe fort à chaque fois). Il est dommage en revanche que la production ne soit vraiment pas à la hauteur de la musique de groupe. C’est même assez désastreux. Le son manque, ironiquement, de profondeur. Le changement de label du groupe l’a clairement desservi, même si les albums précédents n’étaient pas des modèles du genre non plus. Si cela pourra en rebuter certains (les guitares manquent de punch, la batterie semble essoufflée), cela montre aussi que la musique de De Profundis est suffisamment excellente pour pouvoir être appréciée malgré un son manquant de patate.
Même s’il n’est pas aussi excellent que son prédécesseur The Emptiness Within, ce nouvel album de De Profundis confirme les qualités de composition du groupe. Les Londoniens proposent une musique à la fois progressive et accessible, jamais ennuyeuse, qui prend toute sa force lorsque les écoutes s’accumulent. Il est dommage que la production de l’album fasse autant de mal à cette pépite de death mélodique.