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CHRONIQUE PAR ...

99
Droom
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 16/20

LINE UP

-Henri Koivula   Vocals
(chant)

-Natalie Koskinen
(chant)

-Tomi Ullgrén  
(guitare)

-Jarno Salomaa
(guitare+claviers)

 -Sami Uusitalo
(basse)

-Samu Ruotsalainen
(batterie)




TRACKLIST

1) Reaching The Innermost
2) Monotony Fields
3) Descending Inner Night
4) The Distant Dream of Life
5) Withdrawn
6) In Longing
7) The Blank Journey
8) Written In My Scars

DISCOGRAPHIE


Shape Of Despair - Monotony Fields
(2015) - doom metal ambient - Label : Season Of Mist



2004. Le dernier Shape of Despair - Illusion's Play - apparaissait onze ans auparavant. 2015. Monotony Fields voit le jour à son tour. Onze ans. C'est un paquet de temps à l'échelle d'un groupe. D'autant que cette année, Shape Of... ne sera pas le seul à surprendre son monde, comme ça. Skepticism - un autre grand - devrait lui aussi nous réjouir de son retour, sept ans depuis la dernière fois. Le monde du funeral doom (cette appellation est ridicule - funeral ouin ouin) ; ce monde du doom - le doom le plus lent ; le plus méditatif ; le plus grand - vit ainsi dans un calendrier qui lui est propre.

Shape of Despair est un groupe éminemment charismatique - partons du principe que tout le monde ici situe la patte fondatrice du groupe : désespérément lente, toujours très mélodique (nous sommes loin de l'aridité d'un Evoken), tristoune et *parfois* lumineuse). Dans le genre absence de compromis, le groupe se pose là, conserve sa bouteille de rouge à portée de main et maintient son limitateur de tempo à 60 bpm, jamais davantage. La structure du brouzouf ne change pas - pourquoi le ferait-elle ? : des nappes de claviers partout, partout, partout - et des guitares en nappes elles aussi qui imitent les nappes de claviers, partout également. Une recette classique, mais divinement maîtrisée. Car punaise, quand elle fonctionne, quand la sauce prend et que le monde s'évapore dans ces notes qui déforment l'espace-temps, apparaît alors une piste comme "Descending Inner Night", proche de la perfection. Seul clapotis, en onze ans, le chanteur-grogneur n'est plus le même. Alors oui, mais non : remplacer Pasi Koskinen (drôle de nom) par Henri Koivula (drôle de nom) ne chamboule pas la donne. Koivula - largué depuis Throes of Dawn - s'en tire mieux que bien. Pas que le funeral doom n'exige un chant varié, hein, au contraire. Mais rien à dire. Koivula s'en tire à merveille : son growl est profond et charrie des galets d'émotions, comme l'exige le genre. De temps à autre, le chant d'un ange. (La question du sexe des anges est résolue au passage - sexe féminin.) Chant cristallin, tombant du ciel comme une éruption solaire à travers les nuages. La plupart du temps, les étendues vocales de Natalie Koskinen viendront contrebalancer la lente inertie de l'ensemble. C'est très beau et c'est notamment par ce biais que se déclenche le frisson - savamment préparé par tous les autres acteurs - sur des titres tels que "Descending Inner Night" (quel final !) ou "Written In My Scars".
Certains morceaux sont donc magnifiques et tiennent la main à des titres plus anciens comme "Night's Dew" ou "To Live For My Death". Le disque culmine et s'élève régulièrement. Le problème - légitime - c'est, d'une part, que tout n'est pas exactement à ce même niveau d'excellence et, d'autre part, que ce groupe est finlandais, avec ce que cela implique. Tout n'est ainsi pas au même niveau d'excellence. Si les titres précités, ou encore "The Distant Dream of Life" (morceau court, ramassé, tournoyant autour d'une mélodie céleste et permettant de mettre en avant le chant masculin clair et éthéré) font mouche, tous les titres ne transportent pas cette même puissance émotionnelle. Que l'on s'entende : rien, sur ce disque, n'est mauvais. Entendu ? Rien. N'est. Mauvais. Seulement, tout n'est pas excellent en permanence. Car oui, avec Shape Of..., nous étions en droit d'en attendre autant. L'empilement de nappes (de claviers, de chants, de guitares...) amène parfois avec lui un désintérêt vague et diffus. Le disque se laisse vivre dans ces moments moins chargés. Les risques de l’ambiant, donc le funeral doom est un parent proche. Par ailleurs, le groupe est finlandais. Or, c'est bien connu, les groupes finlandais tendent très souvent à la mièvrerie. Les mélodies dégoulinent tellement de savoir-faire et de perfection qu'elles en deviennent parfois rose-bonbon; limite impersonnelles. Pensez à Amorphis, à Ghost Brigade, à Before The Dawn, à Barren Earth, etc. (Contre-exemple : Tyranny et Skepticism). Shape of Despair mord parfois la ligne blanche. Jamais systématiquement ; jamais volontairement ; jamais assez pour ternir le bon moment. Mais, de temps à autre, l'auditeur averti pourra effectivement penser : cette ligne mélodique est parfaite, mais un peu facile, messieurs.


Lorsque les seuls reproches à faire à un groupe consistent à souligner l'absence d'uniformité dans l'excellence, à pointer du doigt les quelques mélodies faciles et à faire état de rares moments d'absence, globalement, c'est que l'affaire aura été rondement menée par ailleurs. Aussi ne faut-il pas se formaliser. Ce nouveau cru de Shape of Despair est excellent. La mention « coup de coeur » n'aura jamais été loin et aurait été méritée. Dans le doute, le disque passe à côté. Prochains candidats : Ahab, Skepticism.  Belle année.


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