CHRONIQUE PAR ...
Shamash
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Seppi
(guitare)
-Norman
(claviers+arrangements)
-Matte
(basse)
-Steffen
(batterie)
TRACKLIST
1) Prithvi
2) Interlude 1
3) Vayu
4) Interlude 2
5) Akasha
6) Interlude 3
7) Moksha
8) Interlude 4
9) Jalam
10) Interlude 5
11) Agni
DISCOGRAPHIE
My Sleeping Karma… un nom qui évoque d’emblée les religions orientales, mais surtout pour les connaisseurs un groupe de rock allemand qui propose en ce mois de juin 2015 son cinquième album. Formé il y a neuf ans à Aschaffenburg, la formation n’a eu de cesse de proposer une musique captivante, véritable invitation au voyage pour l’auditeur qui se laisse emmener dans les méandres mélodiques élaborés par cette troupe.
Pour ceux qui découvriraient à travers ces quelques lignes le groupe, notons tout de suite que malgré le patronyme, les titres ou la pochette, les Teutons ne sont aucunement des religieux cherchant à faire œuvre de prosélytisme. L’hindouisme et le bouddhisme ne sont ici que deux univers utilisés essentiellement à des fins esthétiques. Inutile donc de vous raser la tête, de chercher un monastère ou de vous parer de votre plus beau kesa pour apprécier Moksha. Le quatuor vous offre cependant une pérégrination interne qui débute dès les premières résonances aériennes de "Prithvi". Moksha est composé de six morceaux entrecoupés de cinq interludes, qui valorisent les compositions principales tant elles sont inspirées et parfaitement intégrées à l’ensemble.
Le charme peut agir immédiatement, mais, reconnaissons que plusieurs écoutes semblent nécessaires pour apprécier la richesse des morceaux écrits par les Allemands. La lenteur des structures ne dévoile parfois pas de prime abord toute leur finesse. Les six titres et cinq interludes tissent des ambiances envoûtantes dans lesquelles il est appréciable de sombrer. Si la magie opère, vous vous trouverez emmenés sur de vaporeux sentiers, parfois parsemés de quelques rugosités. Il ne faut pas oublier que le quatuor joue du rock et que certains passages sont plus enlevés et puissants, comme sur "Vayu" ou le titre éponyme. La capacité de My Sleeping Karma à donner naissance à des compositions tour à tour mélodiques, puissantes et délicates a de quoi impressionner.
L’une des forces de Moksha réside dans sa propension à distiller des mélodies simples qui viennent hanter l’auditeur de nombreuses heures après avoir été entendues. Les variations de tempi sont également un élément appréciable de ces morceaux. "Moksha" débute ainsi doucement par une mélopée à la guitare accompagnée par un piano, avant de laisser la part belle à un riff plus enlevé, qui réveillera ceux qui auraient pu s’assoupir avant de débuter un long decrescendo pour s’achever finalement par un passage plus lourd. La variété est ainsi à l’honneur dans ce disque, qui sans être d’une originalité remarquable, présente des pièces solides et travaillées. Flirtant avec le stoner, le post-rock voire parfois le metal, il s’avère de bonne facture. Les interludes déjà mentionnés plus haut, lient parfaitement l’ensemble. "Interlude 5" laisse planer l’ombre de groupes psychédéliques, tandis que "Interlude 1" et ses vocaux ensorcelants ancrent l’ensemble dans un Orient imaginaire.
Moksha est au final une bonne surprise et prouve qu’il faut savoir donner sa chance à un album. Se dévoilant au fil des écoutes, il est réellement agréable en bien des points. Il devrait permettre à My Sleeping Karma de voir sa côte de popularité grandir, ce qui ne serait que justice, tant la passion qui anime les Bavarois prend ici parfaitement forme. Pour nos lecteurs ouverts d’esprit, qui souhaitent s’éloigner quelque peu du metal pur et dur, voici peut-être un disque qui siéra à leurs attentes.